celui-l… venait
d'‚ventrer Corneille, et il accourait pour ne point perdre l'occasion d'en
faire autant au grand pensionnaire, tandis que l'on traŒnait au gibet le
cadavre de celui qui ‚tait d‚j… mort. Jean poussa un g‚missement
lamentable et mit une de ses mains sur ses yeux.
--Ah! tu fermes tes yeux, dit un des soldats de la garde bourgeoise, eh
bien! je vais te les crever, moi!
Et il lui poussa dans le visage un coup de pique sous lequel le sang
jaillit.
--Mon frŠre! cria de Witt essayant de voir ce qu'‚tait devenu
Corneille, … travers le flot de sang qui l'aveuglait, mon frŠre! --Va le
rejoindre! hurla un autre assassin en lui appliquant son mousquet sur la
tempe et en lƒchant la d‚tente.
Mais le coup ne partit point. Alors le meurtrier retourna son arme, et la
prenant … deux mains par le canon il assomma Jean de Witt d'un coup
de crosse. Jean de Witt chancela et tomba … ses pieds. Mais aussit“t,
se relevant par un suprˆme effort:
--Mon frŠre! cria-t-il d'une voix tellement lamentable que le jeune
homme tira le contrevent sur lui.
D'ailleurs il restait peu de chose … voir, car un troisiŠme assassin lui
lƒcha … bout portant un coup de pistolet qui partit cette fois, et il
tomba pour ne plus se relever. Alors chacun de ses mis‚rables, enhardi
par cette chute, voulut d‚charger son arme sur le cadavre. Chacun
voulut donner un coup de masse, d'‚p‚e ou de couteau, chacun voulut
tirer sa goutte de sang, arracher son lambeau d'habits. Puis quand ils
furent tous deux bien meurtris, bien d‚chir‚s, bien d‚pouill‚s, la
populace les traŒna nus et sanglants … un gibet improvis‚, o— des
bourreaux amateurs les suspendirent par les pieds. Nous ne pourrions
dire si … travers l'ouverture du volet le jeune homme vit la fin de cette
terrible scŠne, mais au moment mˆme o— il pendait les deux martyrs
au gibet, il traversait la foule et gagnait le Tol-Hek toujours ferm‚.
--Ah! monsieur, s'‚cria le portier, me rapportez-vous la clef? --Oui,
mon ami, la voil…, r‚pondit le jeune homme. --Oh! c'est un bien grand
malheur que vous ne m'ayez pas rapport‚ cette clef seulement une
demi-heure plus t“t, dit le portier en soupirant. --Et pourquoi cela?
demanda le jeune homme. --Parce que j'eusse pu ouvrir aux messieurs
de Witt. Tandis que, ayant trouv‚ la porte ferm‚e, ils ont ‚t‚ oblig‚s de
rebrouusser chemin. Ils sont tomb‚s au milieu de ceux qui les
poursuivaient. --La porte! la porte! s'‚cria une voix qui semblait ˆtre
celle d'un homme press‚. Le prince se retourna et reconnut le colonel
van Deken. --C'est vous, colonel? dit-il. Vous n'ˆtes pas encore sorti de
la Haye? C'est accomplir tardivement mon ordre. --Monseigneur,
r‚pondit le colonel, voil… la troisiŠme porte … laquelle je me pr‚sente;
j'ai trouv‚ les deux autres ferm‚es. --Eh bien! ce brave homme va nous
ouvrir celle-ci. Ouvre, mon ami, dit le prince au portier qui ‚tait rest‚
tout ‚bahi … ce titre de monseigneur.
------------------ William of Orange mounted his horse, and, followed by
his officer, rode off at full speed toward his camp, in order to be with
his troops when the news should arrive of the death of the de Witts.
The murder of these men had greatly strengthened his position as
Stadtholder. ---------------
IV
L'AMATEUR DE TULIPES ET SON VOISIN
------------------- Cornelius van Baerle, the godson of Corneille de Witt,
and the custodian of their secret correspondence, was a young man of
wealth and quiet tastes. He had declined to enter political life, and had
retired to his ancestral home at Dordrecht where he spent his time and
fortune in the cultivation of tulips. After creating several new species,
he set to work to create a black tulip, for which the Horticultural
Society of Harlem had offered a prize of 100,000 florins. In the house
adjoining that of van Baerle, lived another tulip-grower, named Boxtel,
who had not the wealth of van Baerle, and could not attain the same
success. He became envious of his more fortunate rival. With a
telescope he watched the garden and the glass-covered drying-room
where van Baerle kept his bulbs and records. Van Baerle, absorbed in
his work, was utterly ignorant of the hatred of his envious neighbor.
When Corneille de Witt in January, 1672, had come to van Baerle, and,
in the supposed secrecy of the drying-room, confided to his godson the
state correspondence, Boxtel, telescope in hand, watched attentively all
the movements. He saw the mysterious package pass from the hands of
de Witt to those of van Baerle who enclosed it carefully in the drawer
where he kept his best tulip bulbs. Boxtel guessed the nature of the
documents, and determined to make use of this knowledge at the
opportune time in order
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