poterne faisant face au village d'Antiguano, mais prirent presque aussit?t un petit sentier tournant �� gauche et conduisant �� Pietra-Catella; puis ils s'engag��rent franchement dans le Vomero, prirent une ruelle qui les conduisit hors du village, laiss��rent �� gauche la Carone-del-Cielo, et, par l'��troit sentier qui conduit �� la rampe du Pausilippe, ils gagn��rent le columbarium que l'on est convenu de d��signer au voyageur sous le nom de tombeau de Virgile.
--Il est inutile, mon cher colonel, fit Savalto, de vous apprendre ce que nous venons chercher ici.
--Bon! quelque tr��sor enfoui �� ce que je pr��sume?
--Vous avez devin��. Seulement, la somme ne vaut pas la peine d'��tre d��sign��e sous le non de tr��sor. Cependant, soyez tranquille, ajouta-t-il ou souriant, elle est suffisante pour m'acquitter envers vous.
Salvato s'avan?a vers le laurier et commen?a de fouiller la terre avec sa pioche.
Mejean le suivait d'un oeil avide.
Au bout de cinq minutes, le fer de la pioche r��sonna sur un corps dur.
--Ah! ah! fit Mejean, qui suivait l'op��ration avec une attention ressemblant �� de l'anxi��t��.
--N'avez-vous point entendu raconter, colonel, dit en souriant Salvato, que les dieux manes ��taient les gardiens naturels des tr��sors?
--Si fait, r��pondit Mejean; seulement, je ne crois point �� tout ce que l'on me raconte... Mais chut! n'entendez-vous point du bruit?
Tous deux ��cout��rent.
--C'est une charrette qui roule dans la grotte de Pouzzoles, r��pondit Salvato au bout de quelques secondes.
Puis, se mettant �� genoux, il ��carta la terre avec les mains.
--C'est ��trange! dit-il, il me semble que cette terre a ��t�� nouvellement remu��e.
--Allons donc! dit Mejean, pas de mauvaise plaisanterie, mon h?te.
--Ce n'est point une plaisanterie, dit Salvato en tirant le coffret hors de terre: la cassette est vide.
Et il se sentit frissonner malgr�� lui. Il connaissait trop Mejean pour ignorer qu'il ne lui ferait point de grace, et, d'ailleurs, il ne voulait point lui en demander.
--Il est bizarre, dit Mejean, qu'on ait pris l'argent et laiss�� la cassette. Secouez-la donc; peut-��tre entendrons-nous sonner quelque chose.
--Inutile! je sens bien, au poids, qu'elle est vide. D'ailleurs, entrons dans le columbarium, nous l'ouvrirons.
--Vous en avez la clef?
--Elle s'ouvre par un secret.
On entra dans le columbarium; Mejean tira de sa poche une petite lanterne sourde, battit le briquet et alluma.
Salvato poussa le ressort de la cassette: elle s'ouvrit.
Elle ��tait vide, en effet; mais, �� la place de l'or, elle contenait un billet.
Salvato et Mejean s'��cri��rent en m��me temps:
--Un billet!
--Je comprends, dit Salvato.
--Bon! l'or est-il retrouv��? demanda vivement le colonel.
--Non; mais il n'est pas perdu, r��pliqua le jeune homme.
Et, ouvrant le billet, �� la lueur de la lanterne sourde, il lut:
?Suivant tes instructions, je suis venu, dans la nuit du 27 au 28, chercher l'or qui ��tait dans cette cassette, que je remets �� cette m��me place, avec le pr��sent billet.
? Fr��re JOSEPH.?
--Dans la nuit du 27 au 28! s'��cria Mejean.
--Oui; de sorte que, si nous ��tions venus la nuit derni��re, au lieu de celle-ci, nous fussions arriv��s �� temps.
--N'allez-vous pas dire que c'est ma faute? demanda vivement Mejean.
--Non; car le mal, au bout du compte, n'est pas si grand que vous le croyez, et peut-��tre m��me n'y a-t-il pas de mal du tout.
--Vous connaissez ce fr��re Joseph?
--Oui.
--Vous ��tes s?r de lui?
--Un peu plus que de moi-m��me.
--Et vous savez o�� le trouver?
--Je ne le chercherai m��me pas.
--Comment ferons nous, alors?
--Mais nous laisserons les conventions dans les m��mes termes.
--Et les vingt mille francs?
--Nous les prendrons ailleurs qu'o�� nous avons cru les trouver: voil�� tout.
--Quand?
--Demain.
--Vous ��tes s?r?
--Je l'esp��re.
--Et si vous vous trompiez?
--Alors, je vous dirais, comme les sectateurs du Proph��te: ?Dieu est grand!?
Mejean passa la main sur son front humide de sueur.
Salvato vit l'angoisse du colonel, lui dont la s��r��nit�� avait �� peine ��t�� troubl��e un instant.
--Et maintenant, dit-il, il nous faut remettre cette cassette �� sa place et retourner au chateau.
--Les mains vides? fit piteusement le colonel
--Je n'y retourne pas les mains vides, puisque j'y retourne avec ce billet.
--Quelle somme y avait-il dans le coffret? demanda Mejean.
--Cent vingt-cinq mille francs, r��pondit Salvato en remettant le coffret �� sa place et en ramenant dessus la terre avec ses pieds.
--Si bien qu'�� votre avis, ce billet vaut cent vingt-cinq mille francs?
--Il vaut ce que vaut pour un fils la certitude d'��tre aim�� de son p��re... Mais rentrons au chateau comme je le disais, mon cher colonel, et, demain, �� dix heures, venez me trouver.
--Pour quoi faire?
--Pour recevoir de Luisa une lettre de change de vingt mille francs, �� vue sur la premi��re maison de banque de Naples.
--Vous croyez qu'il y a, dans ce moment-ci, �� Naples, une maison de banque qui payera �� vue un billet de vingt mille francs?
--J'en suis s?r.
--Eh bien, moi, j'en doute. Les banquiers ne sont pas si b��tes que de payer en temps de r��volution.
--Vous verrez que ceux-l�� seront assez b��tes pour payer m��me en temps de r��volution, et ceux-l�� pour deux raisons: la premi��re,
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.