La San-Felice, Tome VI, by Alexandre Dumas
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Title: La San-Felice, Tome VI
Author: Alexandre Dumas
Release Date: July 13, 2006 [EBook #18826]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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ALEXANDRE DUMAS
LA SAN-FELICE
TOME VI
DEUXI��ME ��DITION
PARIS MICHEL L��VY FR��RES, LIBRAIRES ��DITEURS RUE VIVIENNE, 2 BIS, ET BOULEVARD DES ITALIENS, 13 A LA LIBRAIRIE NOUVELLE
C
UN GRAIN.
On n'a pas oubli�� qu'apr��s avoir ��t�� retenu depuis le 21 jusqu'au 23 janvier dans le port de Naples par les vents contraires, Nelson, profitant d'une forte brise au nord-ouest, avait enfin pu appareiller vers les trois heures de l'apr��s-midi, et que la flotte anglaise, le m��me soir, avait disparu dans le cr��puscule, �� la hauteur de l'?le de Capri.
Fier de la pr��f��rence dont il ��tait l'objet de la part de la reine, Nelson avait tout fait pour reconna?tre cette faveur, et, depuis trois jours, lorsque les augustes fugitifs vinrent lui demander l'hospitalit��, toutes les dispositions ��taient prises �� bord du Van-Guard pour que cette hospitalit�� f?t la plus confortable possible.
Ainsi, tout en conservant pour lui sa chambre de la dunette, Nelson avait fait pr��parer, pour le roi, pour la reine et pour les jeunes princes, la grande chambre des officiers �� l'arri��re de la batterie haute. Les canons avaient disparu dans des draperies, et chaque intervalle ��tait devenu un appartement orn�� avec la plus grande ��l��gance.
Les ministres et les courtisans auxquels le roi avait fait l'honneur de les emmener �� Palerme, ��taient log��s, eux, dans le carr�� des officiers, c'est-��-dire dans la partie de l'entre-pont autour de laquelle sont les cabines.
Caracciolo avait fait encore mieux: il avait c��d�� son propre appartement au prince royal et �� la princesse Cl��mentine, et le carr�� des officiers �� leur suite.
La saute de vent, �� l'aide de laquelle Nelson avait pu lever l'ancre, avait eu lieu, comme nous l'avons dit, entre trois et quatre heures de l'apr��s-midi. Il avait pass��--nous parlons du vent--du sud �� l'ouest-nord-ouest.
A peine Nelson s'��tait-il aper?u de ce changement, qu'il avait donn�� �� Henry, son capitaine de pavillon, qu'il traitait en ami plut?t qu'en subordonn��, l'ordre d'appareiller.
--Faut-il nous ��lever beaucoup au large de Capri? demanda le capitaine.
--Avec ce vent-l��, c'est inutile, r��pondit Nelson. Nous naviguerons grand largue.
Henry ��tudia un instant le vent et secoua la t��te.
--Je ne crois pas que ce vent-l�� soit fait, dit-il.
--N'importe, profitons-en tel qu'il est... Quoique je sois pr��t �� mourir et �� faire tuer mes hommes, depuis le premier jusqu'au dernier, pour le roi et la famille royale, je ne verrai Leurs Majest��s v��ritablement en s?ret�� que quand elles seront �� Palerme.
--Quels signaux faut-il faire aux autres batiments?
--D'appareiller comme nous et de naviguer dans nos eaux, route de Palerme, manoeuvre ind��pendante.
Les signaux furent faits, et, on l'a vu, l'appareillage eut lieu.
Mais, �� la hauteur de Capri, en m��me temps que la nuit, le vent tomba, donnant raison au capitaine de pavillon Henry.
Ce moment d'accalmie donna le temps aux illustres fugitifs, malades et tourment��s depuis trois jours par le mal de mer, de prendre un peu de nourriture et de repos.
Inutile de dire qu'Emma Lyonna n'avait point suivi son mari dans le carr�� des officiers, mais ��tait rest��e pr��s de la reine.
Aussit?t le souper fini, Nelson, qui y avait assist��, remonta sur le pont. Une partie de la pr��diction de Henry s'��tait d��j�� accomplie, puisque le vent ��tait tomb��, et il craignait pour le reste de la nuit, sinon une temp��te, du moins quelque grain.
Le roi s'��tait jet�� sur son lit, mais ne pouvait dormir. Ferdinand n'��tait pas plus marin qu'homme de guerre. Tous les sublimes aspects et tous les grands mouvements de la mer, qui font le r��ve des esprits po��tiques, lui ��chappaient enti��rement. De la mer, il ne connaissait que le malaise qu'elle donne et le danger dont elle menace.
Vers minuit donc, voyant qu'il avait beau se retourner sur son lit, lui auquel le sommeil ne faisait jamais d��faut, il se jeta �� bas de son cadre, et, suivi de son fid��le Jupiter, qui avait partag�� et partageait encore le malaise de son ma?tre, sortit par le panneau de commandement et prit un des deux escaliers de la dunette.
Au moment o�� sa t��te d��passait le plancher, il vit �� trois pas de lui Nelson et Henry, qui semblaient interroger l'horizon avec inqui��tude.
--Tu avais raison, Henry, et ta vieille exp��rience ne t'avait point tromp��. Je suis un soldat de mer; mais, toi, tu es un homme de mer. Non-seulement le
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