reine Jeanne ��tait cette lettre d'amour adress��e �� Nicolino et ces pistolets achet��s �� la manufacture royale et marqu��s d'une N.
La reine fit signe �� Pasquale que lui et ses hommes pouvaient se retirer; elle jeta dans une armoire le sabre et le manteau, qui, pour le moment, ne lui ��taient d'aucune utilit��, et rapporta chez elle le portefeuille, les pistolets et la lettre.
Acton attendait toujours.
Elle d��posa dans un tiroir de secr��taire les pistolets et le portefeuille, ne gardant que la lettre tach��e de sang, avec laquelle elle entra au salon.
Acton, en la voyant para?tre, se leva et la salua sans manifester la moindre impatience de sa longue attente.
La reine alla �� lui.
--Vous ��tes chimiste, n'est-ce pas, monsieur? lui dit-elle.
--Si je ne suis pas chimiste dans toute l'acception du mot, madame, r��pondit Acton, j'ai du moins quelques connaissances en chimie.
--Croyez-vous que l'on puisse effacer le sang qui tache cette lettre sans en effacer l'��criture?
Acton regarda la lettre; son front s'assombrit.
--Madame, dit-il, pour la terreur et le chatiment de ceux qui le r��pandent, la Providence a voulu que le sang laissat des taches difficiles entre toutes �� faire dispara?tre. Si l'encre dont cette lettre est ��crite est compos��e, comme les encres ordinaires, d'une simple teinture et d'un mordant, l'op��ration sera difficile; car le chlorure de potassium, en enlevant le sang, attaquera l'encre; si, au contraire, ce qui n'est pas probable, l'encre contient du nitrate d'argent ou est compos��e de charbon animal et de gomme copale, une solution d'hypochlorite de chaux enl��vera la tache sans porter aucune atteinte �� l'encre.
--C'est bien, faites de votre mieux; il est tr��s-important que je connaisse le contenu de cette lettre.
Acton s'inclina.
La reine reprit:
--Vous m'avez fait dire, monsieur, que vous aviez deux nouvelles graves �� me communiquer. J'attends.
--Le g��n��ral Mack est arriv�� ce soir pendant la f��te, et, comme je l'y avais invit��, est descendu chez moi, o�� je l'ai trouv�� en rentrant.
--Il est le bienvenu, et je crois que, d��cid��ment, la Providence est pour nous. Et la seconde nouvelle, monsieur?
--Est non moins importante que la premi��re, madame. J'ai ��chang�� quelques mots avec l'amiral Nelson, et il est en mesure de faire, �� l'endroit de l'argent, tout ce que Votre Majest�� d��sirera.
--Merci; voil�� qui compl��te la s��rie des bonnes nouvelles.
Caroline alla �� la fen��tre, ��carta les tentures, jeta un coup d'oeil sur l'appartement du roi, et, le voyant ��clair��:
--Par bonheur, le roi n'est pas encore couch��, dit-elle; je vais lui ��crire qu'il y a conseil extraordinaire ce matin et qu'il est de toute n��cessit�� qu'il y assiste.
--Il avait, je crois me le rappeler, des projets de chasse pour aujourd'hui, r��pliqua le ministre.
--Bon! dit d��daigneusement la reine, il les remettra �� un autre jour.
Puis elle prit une plume et ��crivit la lettre que nous avons vue parvenir au roi.
Alors, comme Acton, toujours debout, semblait attendre un dernier ordre:
--Bonne nuit, mon cher g��n��ral! lui dit la reine avec un gracieux sourire. Je suis fach��e de vous avoir retenu si tard; mais, quand vous saurez ce que j'ai fait, vous verrez que je n'ai pas perdu mon temps.
Elle tendit la main �� Acton; celui-ci la baisa respectueusement, salua et fit quelques pas pour s'��loigner.
--A propos, dit la reine.
Acton se retourna.
--Le roi sera de tr��s-mauvaise humeur au conseil.
--J'en ai peur, dit Acton en souriant.
--Recommandez �� vos coll��gues de ne pas souffler le mot, de ne r��pondre que quand ils seront interrog��s; toute la com��die doit se jouer entre le roi et moi.
--Et je suis s?r, dit Acton, que Votre Majest�� a choisi le bon r?le.
--Je le crois, dit la reine; d'ailleurs, vous verrez.
Acton s'inclina une seconde fois et sortit.
--Ah! murmura la reine en sonnant ses femmes, si Emma fait ce qu'elle m'a promis, tout ira bien.
XXI
LE M��DECIN ET LE PR��TRE
Finissons-en avec les ��v��nements de cette nuit si pleine d'��v��nements, afin que nous puissions continuer d��sormais notre r��cit, sans ��tre forc�� de nous arr��ter ou de revenir en arri��re.
Si nos lecteurs ont lu avec attention notre dernier chapitre, ils doivent se rappeler que les conspirateurs, apr��s le d��part de Salvato Palmieri, s'��taient s��par��s en deux groupes de trois personnes chacun: l'un, qui avait remont�� le Pausilippe; l'autre, qui avait pris la mer dans une barque.
Le groupe qui avait remont�� le Pausilippe se composait de Nicolino Caracciolo, de Velasco et de Schipani.
L'autre, qui ��tait parti �� l'aide d'une barque amarr��e sous le grand portique du palais de la reine Jeanne, portique que baigne la mer, et o�� elle avait brav�� la temp��te, se composait de Dominique Cirillo, d'Ettore Caraffa et de Manthonnet.
Ettore Caraffa ��tait, comme nous l'avons dit, cach�� �� Portici. Manthonnet y demeurait. Manthonnet, grand amateur de la p��che, avait une barque �� lui. Avec cette barque, aid�� d'Hector Caraffa, il se rendait de Portici au palais de la reine Jeanne. Rudes rameurs tous deux, ils faisaient le trajet en deux heures
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