La San-Felice, Tome 8 | Page 4

Alexandre Dumas, père
fusil tua deux de ses hommes et cassa la cuisse �� son cheval, qui s'abattit sous lui.
Il tomba, mais, avec son sang-froid ordinaire, les jambes ��cart��es pour ne pas ��tre engag�� sous sa monture, et les deux mains sur ses fontes, qui ��taient heureusement garnies de leurs pistolets.
Les sanf��distes se ru��rent sur lui. Deux coups de pistolet tu��rent deux hommes; puis, de son sabre, qu'il tenait entre ses dents et qu'il y reprit apr��s avoir jet�� loin de lui ses pistolets devenus inutiles, il en blessa un troisi��me.
En ce moment, on entendit comme un tremblement de terre, le sol trembla sous les pieds des chevaux. C'��tait Nicolino, qui, ayant appris le danger que courait Salvato, chargeait, �� la t��te de ses hussards, pour le secourir ou le d��livrer.
Les hussards tenaient toute la largeur du pont. Apr��s avoir failli ��tre poignard�� par les ba?onnettes sanf��distes, Salvato allait ��tre ��cras�� sous les pieds des chevaux patriotes.
D��gag�� de ceux qui l'entouraient par l'approche de Nicolino, mais risquant, comme nous l'avons dit, d'��tre foul�� aux pieds, il enjamba le pont et sauta par-dessus.
Le pont ��tait d��gag��, l'ennemi repouss��; l'effet moral de la mort de Writz ��tait combattu par un avantage mat��riel. Salvato traversa le Sebeto et se retrouva au milieu des rangs des r��publicains.
On avait port�� Writz �� l'ambulance, Salvato y courut. S'il lui restait assez de force pour signer, il signerait; tant qu'un souffle de vie palpitait encore dans la poitrine du g��n��ral en chef, ses ordres devaient ��tre ex��cut��s.
Writz n'��tait pas mort, il n'��tait qu'��vanoui.
Salvato r��crivit l'ordre qui avait ��chapp�� avec la plume �� la main mourante du g��n��ral, se mit en qu��te de son cheval, qu'il retrouva, et, en recommandant une d��fense acharn��e, il repartit �� fond de train pour aller trouver Bassetti �� Capodichino.
En moins d'un quart d'heure, il y ��tait.
Bassetti y maintenait la d��fense, avec moins de peine que l�� o�� ��tait le cardinal.
Salvato put donc le tirer �� part, lui faire signer par duplicata l'ordre pour Schipani, afin que, si l'un des deux ne parvenait pas �� sa destination, l'autre y parv?nt.
Il lui raconta ce qui venait de se passer au pont de la Madeleine et ne le quitta qu'apr��s lui avoir fait faire serment de d��fendre Capodichino jusqu'�� la derni��re extr��mit�� et de concourir au mouvement du lendemain.
Salvato, pour revenir au Chateau-Neuf, devait traverser toute la ville. A la strada Floria, il vit un immense rassemblement qui lui barrait la rue.
Ce rassemblement ��tait caus�� par un moine mont�� sur un ane, et portant une grande banni��re.
Cette banni��re repr��sentait le cardinal Ruffo, �� genoux devant saint Antoine de Padoue, tenant dans ses mains des rouleaux de cordes qu'il pr��sentait au cardinal.
Le moine, de grande taille d��j��, grace �� sa monture, dominait toute la foule, �� laquelle il expliquait ce que repr��sentait la banni��re.
Saint Antoine ��tait apparu en r��ve au cardinal Ruffo, et lui avait dit, en lui montrant des cordes, que, pour la nuit du 13 au 14 juin, c'est-��-dire pour la nuit suivante, les patriotes avaient fait le complot de pendre tous les lazzaroni, ne laissant la vie qu'aux enfants pour les ��lever dans l'ath��isme, et que, dans ce but, une distribution de cordes avait ��t�� faite par le directoire aux jacobins.
Par bonheur, saint Antoine, dont la f��te tombait le 14, n'avait pas voulu qu'un tel attentat s'accompl?t le jour de sa f��te, et avait, comme le constatait la banni��re que d��roulait le moine en la faisant voltiger, obtenu du Seigneur la permission de pr��venir ses fid��les bourboniens du danger qu'ils couraient.
Le moine invitait les lazzaroni �� fouiller les maisons des patriotes et �� pendre tous ceux dans les maisons desquels on trouverait des cordes.
Depuis deux heures, le moine, qui remontait du Vieux-March�� vers le palais Borbonico, faisait, de cent pas en cent pas, une halte, et, au milieu des cris, des vocif��rations, des menaces de plus de cinq cents lazzaroni, r��p��tait une proclamation semblable. Salvato, ne sachant point la port��e que pouvait avoir la harangue du capucin, que nos lecteurs ont d��j�� reconnu, sans doute, pour fra Pacifico, le quel, en reparaissant dans les bas quartiers de Naples y avait retrouv�� sa vieille popularit�� avec recrudescence de popularit�� nouvelle,--Salvato, disons-nous, allait passer outre, lorsqu'il vit venir, par la rue San-Giovanni �� Carbonara, une troupe de ces mis��rables portant au bout d'une ba?onnette une t��te couronn��e de cordes.
Celui qui la portait ��tait un homme de quarante �� quarante-cinq ans, hideux �� voir, couvert qu'il ��tait de sang, la t��te qu'il portait au bout de la ba?onnette ��tant fra?chement coup��e et d��gouttant sur lui. A sa laideur naturelle, �� sa barbe rousse comme celle de Judas, �� ses cheveux roidis et coll��s �� ses tempes par la pluie sanglante, il faut joindre une large balafre lui coupant la figure en diagonale et lui crevant l'oeil gauche.
Derri��re lui venaient
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 75
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.