fusil tua deux de ses hommes et cassa la cuisse �� son cheval, qui s'abattit sous lui.
Il tomba, mais, avec son sang-froid ordinaire, les jambes ��cart��es pour ne pas ��tre engag�� sous sa monture, et les deux mains sur ses fontes, qui ��taient heureusement garnies de leurs pistolets.
Les sanf��distes se ru��rent sur lui. Deux coups de pistolet tu��rent deux hommes; puis, de son sabre, qu'il tenait entre ses dents et qu'il y reprit apr��s avoir jet�� loin de lui ses pistolets devenus inutiles, il en blessa un troisi��me.
En ce moment, on entendit comme un tremblement de terre, le sol trembla sous les pieds des chevaux. C'��tait Nicolino, qui, ayant appris le danger que courait Salvato, chargeait, �� la t��te de ses hussards, pour le secourir ou le d��livrer.
Les hussards tenaient toute la largeur du pont. Apr��s avoir failli ��tre poignard�� par les ba?onnettes sanf��distes, Salvato allait ��tre ��cras�� sous les pieds des chevaux patriotes.
D��gag�� de ceux qui l'entouraient par l'approche de Nicolino, mais risquant, comme nous l'avons dit, d'��tre foul�� aux pieds, il enjamba le pont et sauta par-dessus.
Le pont ��tait d��gag��, l'ennemi repouss��; l'effet moral de la mort de Writz ��tait combattu par un avantage mat��riel. Salvato traversa le Sebeto et se retrouva au milieu des rangs des r��publicains.
On avait port�� Writz �� l'ambulance, Salvato y courut. S'il lui restait assez de force pour signer, il signerait; tant qu'un souffle de vie palpitait encore dans la poitrine du g��n��ral en chef, ses ordres devaient ��tre ex��cut��s.
Writz n'��tait pas mort, il n'��tait qu'��vanoui.
Salvato r��crivit l'ordre qui avait ��chapp�� avec la plume �� la main mourante du g��n��ral, se mit en qu��te de son cheval, qu'il retrouva, et, en recommandant une d��fense acharn��e, il repartit �� fond de train pour aller trouver Bassetti �� Capodichino.
En moins d'un quart d'heure, il y ��tait.
Bassetti y maintenait la d��fense, avec moins de peine que l�� o�� ��tait le cardinal.
Salvato put donc le tirer �� part, lui faire signer par duplicata l'ordre pour Schipani, afin que, si l'un des deux ne parvenait pas �� sa destination, l'autre y parv?nt.
Il lui raconta ce qui venait de se passer au pont de la Madeleine et ne le quitta qu'apr��s lui avoir fait faire serment de d��fendre Capodichino jusqu'�� la derni��re extr��mit�� et de concourir au mouvement du lendemain.
Salvato, pour revenir au Chateau-Neuf, devait traverser toute la ville. A la strada Floria, il vit un immense rassemblement qui lui barrait la rue.
Ce rassemblement ��tait caus�� par un moine mont�� sur un ane, et portant une grande banni��re.
Cette banni��re repr��sentait le cardinal Ruffo, �� genoux devant saint Antoine de Padoue, tenant dans ses mains des rouleaux de cordes qu'il pr��sentait au cardinal.
Le moine, de grande taille d��j��, grace �� sa monture, dominait toute la foule, �� laquelle il expliquait ce que repr��sentait la banni��re.
Saint Antoine ��tait apparu en r��ve au cardinal Ruffo, et lui avait dit, en lui montrant des cordes, que, pour la nuit du 13 au 14 juin, c'est-��-dire pour la nuit suivante, les patriotes avaient fait le complot de pendre tous les lazzaroni, ne laissant la vie qu'aux enfants pour les ��lever dans l'ath��isme, et que, dans ce but, une distribution de cordes avait ��t�� faite par le directoire aux jacobins.
Par bonheur, saint Antoine, dont la f��te tombait le 14, n'avait pas voulu qu'un tel attentat s'accompl?t le jour de sa f��te, et avait, comme le constatait la banni��re que d��roulait le moine en la faisant voltiger, obtenu du Seigneur la permission de pr��venir ses fid��les bourboniens du danger qu'ils couraient.
Le moine invitait les lazzaroni �� fouiller les maisons des patriotes et �� pendre tous ceux dans les maisons desquels on trouverait des cordes.
Depuis deux heures, le moine, qui remontait du Vieux-March�� vers le palais Borbonico, faisait, de cent pas en cent pas, une halte, et, au milieu des cris, des vocif��rations, des menaces de plus de cinq cents lazzaroni, r��p��tait une proclamation semblable. Salvato, ne sachant point la port��e que pouvait avoir la harangue du capucin, que nos lecteurs ont d��j�� reconnu, sans doute, pour fra Pacifico, le quel, en reparaissant dans les bas quartiers de Naples y avait retrouv�� sa vieille popularit�� avec recrudescence de popularit�� nouvelle,--Salvato, disons-nous, allait passer outre, lorsqu'il vit venir, par la rue San-Giovanni �� Carbonara, une troupe de ces mis��rables portant au bout d'une ba?onnette une t��te couronn��e de cordes.
Celui qui la portait ��tait un homme de quarante �� quarante-cinq ans, hideux �� voir, couvert qu'il ��tait de sang, la t��te qu'il portait au bout de la ba?onnette ��tant fra?chement coup��e et d��gouttant sur lui. A sa laideur naturelle, �� sa barbe rousse comme celle de Judas, �� ses cheveux roidis et coll��s �� ses tempes par la pluie sanglante, il faut joindre une large balafre lui coupant la figure en diagonale et lui crevant l'oeil gauche.
Derri��re lui venaient
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