La Recluse
The Project Gutenberg EBook of La Recluse, by Pierre Zaccone This
eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no
restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it
under the terms of the Project Gutenberg License included with this
eBook or online at www.gutenberg.org
Title: La Recluse
Author: Pierre Zaccone
Release Date: February 2, 2006 [EBook #17661]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA
RECLUSE ***
Produced by Ebooks Libres et Gratuits; this text is also available in
multiple formats at www.ebooksgratuits.com
Pierre Zaccone
LA RECLUSE
(1882)
Table des matières
PROLOGUE
PREMIÈRE PARTIE
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII XIII XIV XV XVI XVII XVIII
XIX XX
DEUXIÈME PARTIE UN DRAME AU COUVENT
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XIII XIV XV
PROLOGUE
Le 25 mars 1851, un charmant aviso gréé en goélette quittait New-
York, vers cinq heures de l'après-midi, et, poussé par une brise
favorable, prenait la mer, toutes voiles dehors.
C'était l'Atalante, un des plus fins, voiliers de la marine.
La petite goélette faisait partie d'une escadre d'exploration qui, évoluait
sur les côtes d'Amérique; elle avait reçu pour mission d'aller prendre à
New-York les dépêches de France, et, après avoir mouillé quelques
jours en vue du port, elle repartait, alerte et vive, pour rallier l'escadre
et lui apporter les correspondances attendues.
Le temps était superbe, l'horizon très pur, quoique la brise fût un peu
forte, l'Atalante n'avait pas diminué de toile.
Aussi filait-elle, coquettement inclinée sur tribord, et laissant derrière
elle un long sillage d'écume auquel les rayons du soleil couchant
imprimaient comme un reflet de pourpre.
Presque tous les matelots étaient montés sur le pont et le commandant
lui-même venait de s'accouder aux bastingages pour embrasser d'un
dernier regard le vaste panorama de New-York, qui allait tout à l'heure
sombrer et disparaître dans les flots d'or de l'horizon.
Cela dura une heure à peu près, au bout de laquelle les premières
brumes du soir commencèrent à flotter dans l'air, pendant que la brise
se mettait à mollir.
L'Atalante se redressa aussitôt, et ne tarda pas à re-prendre une allure
plus calme.
Le jeune lieutenant de vaisseau qui la commandait était un des officiers
les plus distingué des ports de Brest et de Toulon. En peu d'années, son
intelligence, son courage, son sang-froid avaient appelé sur lui
l'attention de ses chefs et les vives sympathies de ses camarades. Il
avait vingt-huit ans à peine et s'appelait Gaston de Pradelle: ses traits
gardaient la vigoureuse empreinte du hâle de la mer, mais l'expression
un peu rude de sa physionomie était tempérée par l'extrême douceur de
deux yeux mélancoliques et noirs.
Pour ceux qui ne voyaient que la surface, Gaston de Pradelle était le
favori de la fortune! partant, le plus heureux des hommes.
Mais pour les autres, il y avait comme un inconnu chez ce grand jeune
homme, souvent taciturne, dont la lèvre s'égayait rarement d'un sourire
et qui portait sur son front l'ombre de quelque amer souvenir.
Cependant Gaston de Pradelle était descendu dans sa chambre, et après
avoir donné ses dernières instructions à son second, il s'était jeté sur sa
couchette et s'était livré au sommeil.
Combien d'heures s'écoulèrent dès lors, jusqu'au moment où il se
réveilla? -- Il ne chercha même pas à s'en rendre compte.
Tout ce qu'il se rappela plus tard, c'est qu'il fut brusquement arraché au
sommeil par un effroyable craquement qui sembla ouvrir la pauvre
goélette jusque dans ses oeuvres vives, et qu'une secousse suivit
immédiatement, qui coucha l'Atalante sur le flanc, à la faire chavirer.
Que se passait-il?
Jusque-là, il n'avait rien entendu. Comment la tempête avait-elle pu se
déchaîner avec tant de violence et en si peu de temps? C'était à n'y rien
comprendre.
Il se précipita vers le pont, à tâtons, au risque de se briser le crâne.
Le vent soufflait de l'arrière et la mer, venant de travers, occasionnait
un roulis épouvantable; de plus, les lames, embarquant à chaque instant
par paquets, avaient fini par éteindre les fanaux.
C'était la nuit sombre, impénétrable, sinistre.
À grand'peine, Gaston de Pradelle atteignit le pont.
-- Est-ce vous, commandant? demanda alors une voix qu'il distingua à
travers les bruits de la tempête.
C'était celle de son second, un jeune enseigne, Maxime de Palonier.
-- C'est moi, oui, répondit Gaston, qu'y a-t-il?
-- Un cyclone -- un typhon -- quel nom donner à cet ouragan, répondit
Maxime; jamais encore je n'ai rien vu de pareil.
-- Où sommes-nous?
-- Impossible de s'orienter par cette nuit noire, sans feux et sans étoiles.
-- Et depuis combien de temps marchons-nous ainsi?
-- Depuis une demi-heure au plus.
-- C'est vous qui étiez
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.