jeune cavalier c?l?bre �� Naples par son esprit, non moins que par la beaut? divine qu'il avait re?ue du ciel.
La duchesse avait pour favorite Diane Brancaccio, ?g?e alors de trente ans, proche parente de la marquise de Montebello, sa belle-soeur. On disait dans Rome que, pour cette favorite, elle n'avait plus d'orgueil; elle lui confiait tous ses secrets. Mais ces secrets n'avaient rapport qu'�� la politique; la duchesse faisait na?tre des passions, mais n'en partageait aucune.
Par les conseils du cardinal Carafa, le pape fit la guerre au roi d'Espagne, et le roi de France envoya au secours du pape une arm?e command?e par le duc de Guise.
Mais il faut nous en tenir aux ?v?nements int?rieurs de la cour du duc de Palliano.
Capece ?tait depuis longtemps comme fou; on lui voyait commettre les actions les plus ?tranges; le fait est que le pauvre jeune homme ?tait devenu passionn?ment amoureux de la duchesse sa ma?tresse, mais il n'osait se d?couvrir �� elle. Toutefois il ne d?sesp?rait pas absolument de parvenir �� son but, il voyait la duchesse profond?ment irrit?e contre un mari qui la n?gligeait. Le duc de Palliano ?tait tout-puissant dans Rome, et la duchesse savait, �� n'en pas douter, que presque tous les jours les dames romaines les plus c?l?bres par leur beaut? venaient voir son mari dans son propre palais, et c'?tait un affront auquel elle ne pouvait s'accoutumer.
Parmi les chapelains du saint pape Paul IV se trouvait un respectable religieux avec lequel il r?citait son br?viaire. Ce personnage, au risque de se perdre, et peut-?tre pouss? par l'ambassadeur d'Espagne, osa bien un jour d?couvrir au pape toutes les sc?l?ratesses de ses neveux. Le saint pontife fut malade de chagrin; il voulut douter; mais les certitudes accablantes arrivaient de tous c��t?s. Ce fut le premier jour de l'an 1559 qu'eut lieu l'?v?nement qui confirma le pape dans tous ses soup?ons, et peut-?tre d?cida Sa Saintet?. Ce fut donc le propre jour de la Circoncision de Notre-Seigneur, circonstance qui aggrava beaucoup la faute aux yeux d'un souverain aussi pieux, qu'Andr? Lanfranchi, secr?taire du duc de Palliano, donna un souper magnifique au cardinal Carafa, et, voulant qu'aux excitations de la gourmandise ne manquassent pas celles de la luxure, il fit venir �� ce souper la Martuccia, l'une des plus belles, des plus c?l?bres et des plus riches courtisanes de la noble ville de Rome. La fatalit? voulut que Capece, le favori du duc, celui-l�� m?me qui en secret ?tait amoureux de la duchesse, et qui passait pour le plus bel homme de la capitale du monde, se f�Ct attach? depuis quelque temps �� la Martuccia. Ce soir-l��, il la chercha dans tous les lieux o�� il pouvait esp?rer la rencontrer. Ne la trouvant nulle part, et ayant appris qu'il y avait un souper dans la maison Lanfranchi, il eut soup?on de ce qui se passait, et sur le minuit se pr?senta chez Lanfranchi, accompagn? de beaucoup d'hommes arm?s.
La porte lui fut ouverte, on l'engagea �� s'asseoir et �� prendre part au festin; mais, apr?s quelques paroles assez contraintes, il fit signe �� la Martuccia de se lever et de sortir avec lui. Pendant qu'elle h?sitait, toute confuse et pr?voyant ce qui allait arriver Capece se leva du lieu o�� il ?tait assis, et, s'approchant de la jeune fille, il la prit par la main, essayant de l'entra?ner avec lui. Le cardinal, en l'honneur duquel elle ?tait venue, s'opposa vivement �� son d?part; Capece persista, s'effor?ant de l'entra?ner hors de la salle.
Le cardinal premier ministre, qui, ce soir-l��, avait pris un habit tout diff?rent de celui qui annon?ait sa haute dignit?, mit l'?p?e �� la main, et s'opposa avec la vigueur et le courage que Rome enti?re lui connaissait au d?part de la jeune fille. Marcel, ivre de col?re, fit entrer ses gens; mais ils ?taient Napolitains pour la plupart, et, quand ils reconnurent d'abord le secr?taire du duc et ensuite le cardinal que le singulier habit qu'il portait leur avait d'abord cach?, ils remirent leurs ?p?es dans le fourreau, ne voulurent point se battre, et s'interpos?rent pour apaiser la querelle.
Pendant ce tumulte, Martuccia, qu'on entourait et que Marcel Capece retenait de la main gauche, fut assez adroite pour s'?chapper. D?s que Marcel s'aper?ut de son absence il courut apr?s elle, et tout son monde le suivit.
Mais l'obscurit? de la nuit autorisait les r?cits les plus ?tranges, et dans la matin?e du 2 janvier, la capitale fut inond?e des r?cits du combat p?rilleux qui aurait eu lieu, disait-on, entre le cardinal neveu et Marcel Capece. Le duc de Palliano, g?n?ral en chef de l'arm?e de l'Eglise, crut la chose bien plus grave qu'elle n'?tait, et comme il n'?tait pas en tr?s bons termes avec son fr?re le ministre, dans la nuit m?me il fit arr?ter Lanfranchi, et, le lendemain, de bonne heure,
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