La Conquete De Plassans, by Emile Zola
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Title: La Conquete De Plassans
Author: Emile Zola
Release Date: August, 2005 [EBook #8712] [This file was first posted on August 3, 2003]
Edition: 10
Language: French
Character set encoding: ISO Latin-1
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Produced by Carlo Traverso, Marc D'Hooghe and the Online Distributed Proofreading Team.
LA CONQU��TE DE PLASSANS par ��mile Zola
I
D��sir��e battit des mains. C'��tait une enfant de quatorze ans, forte pour son age, et qui avait un rire de petite fille de cinq ans.
--Maman, maman! cria-t-elle, vois ma poup��e!
Elle avait pris �� sa m��re un chiffon, dont elle travaillait depuis un quart d'heure �� faire une poup��e, en le roulant et en l'��tranglant par un bout, �� l'aide d'un brin de fil. Marthe leva les yeux du bas qu'elle raccommodait avec des d��licatesses de broderie. Elle sourit �� D��sir��e.
--C'est un poupon, ?a! dit-elle. Tiens, fais une poup��e. Tu sais, il faut qu'elle ait une jupe, comme une dame.
Elle lui donna une rognure d'indienne qu'elle trouva dans sa table �� ouvrage; puis, elle se remit �� son bas, soigneusement. Elles ��taient toutes deux assises, �� un bout de l'��troite terrasse, la fille sur un tabouret, aux pieds de la m��re. Le soleil couchant, un soleil de septembre, chaud encore, les baignait d'une lumi��re tranquille; tandis que, devant elles, le jardin, d��j�� dans une ombre grise, s'endormait. Pas un bruit, au dehors, ne montait de ce coin d��sert de la ville.
Cependant, elles travaill��rent dix grandes minutes en silence. D��sir��e se donnait une peine infinie pour faire une jupe �� sa poup��e. Par moments, Marthe levait la t��te, regardait l'enfant avec une tendresse un peu triste. Comme elle la voyait tr��s-embarrass��e:
--Attends, reprit-elle; je vais lui mettre les bras, moi.
Elle prenait la poup��e, lorsque deux grands gar?ons de dix-sept et dix-huit ans descendirent le perron. Ils vinrent embrasser Marthe.
--Ne nous gronde pas, maman, dit gaiement Octave. C'est moi qui ai men�� Serge �� la musique.... Il y avait un monde, sur le cours Sauvaire!
--Je vous ai crus retenus au coll��ge, murmura la m��re; sans cela, j'aurais ��t�� bien inqui��te.
Mais D��sir��e, sans plus songer �� la poup��e, s'��tait jet��e au cou de Serge, en lui criant:
--J'ai un oiseau qui s'est envol��, le bleu, celui dont tu m'avais fait cadeau.
Elle avait une grosse envie de pleurer. Sa m��re, qui croyait ce chagrin oubli��, eut beau lui montrer la poup��e. Elle tenait le bras de son fr��re, elle r��p��tait, en l'entra?nant vers le jardin:
--Viens voir.
Serge, avec sa douceur complaisante, la suivit, cherchant �� la consoler. Elle le conduisit �� une petite serre, devant laquelle se trouvait une cage pos��e sur un pied. L��, elle lui expliqua que l'oiseau s'��tait sauv�� au moment o�� elle avait ouvert la porte pour l'emp��cher de se battre avec un autre.
--Pardi! ce n'est pas ��tonnant, cria Octave, qui s'��tait assis sur la rampe de la terrasse: elle est toujours �� les toucher, elle regarde comment ils sont faits et ce qu'ils ont dans le gosier pour chanter. L'autre jour, elle les a promen��s toute une apr��s-midi dans ses poches, afin qu'ils aient bien chaud.
--Octave!... dit Marthe d'un ton de reproche; ne la tourmente pas, la pauvre enfant.
D��sir��e n'avait pas entendu. Elle racontait �� Serge, avec de longs d��tails, de quelle fa?on l'oiseau s'��tait envol��.
--Vois-tu, il a gliss�� comme ?a, il est all�� se poser �� c?t��, sur le grand poirier de monsieur Rastoil. De l��, il a saut�� sur le prunier, au fond. Puis il a repass�� sur ma t��te, et il est entr�� dans les grands arbres de la sous-pr��fecture, o�� je ne l'ai plus vu, non, plus du tout.
Des larmes parurent au bord de ses yeux.
--Il reviendra peut-��tre, hasarda Serge.
--Tu crois?... J'ai envie de mettre les autres dans une bo?te et de laisser la cage ouverte toute la nuit.
Octave ne put s'emp��cher de rire; mais Marthe rappela D��sir��e.
--Viens donc voir, viens donc voir!
Et elle lui pr��senta la poup��e. La poup��e
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