dormant reliant la porte
à la contrescarpe près de laquelle il était lui-même coupé par un autre
pont-levis; entre ces deux ponts-levis, une herse.
[Illustration: Fig. 15.--La Bastille et la porte Saint-Antoine vues du
Faubourg vers 1380, d'après un dessin conservé au Musée Carnavalet.]
En 1573, ce système de ponts fut remplacé par un seul pont dormant en
pierres terminé, du côté du faubourg, par une vaste demi-lune ornée de
statues placées aux tournants nord et sud du fossé extérieur. À cette
même époque, la porte fut transformée en un magnifique arc de
triomphe, sous lequel Henri III passa, le 4 septembre 1573, à son retour
de Pologne; cet arc fut remanié en 1660.--Plus tard, en 1671,
l'architecte Blondel le restaura et le compléta au moyen des deux portes
«qui sont aux côtés de celle du milieu qui est la plus grande[9]», de
statues et de bas-reliefs, pour l'entrée de Louis XIV à Paris, ainsi que
l'indique l'inscription de l'attique ainsi conçue: «Ludovico Magno,
Præfectus et Ædiles, anno 1672.»
[Note 9: Piganiol de la Force (1742), t. IV, p. 428.]
[Illustration: Fig. 16.--La Porte Saint-Antoine, démolie en 1788, rue du
Faubourg d'après les dessins du Musée Carnavalet.]
Cet arc-porte ne subit plus de transformations jusqu'à sa démolition en
1788; on ouvrit alors un boulevard sur la rue du Rempart[10] et, à la
place du Bastion Saint-Antoine, des fossés et du jardin des
Arbalestriers devenus rue Amelot, on commença à élever tout un
quartier neuf (1788-1789).
[Note 10: Le boulevard Beaumarchais actuel.]
La porte Saint-Antoine dont nous donnons la représentation est décrite
en ces termes par Piganiol de la Force (1742), t. IV, p. 422:
«On prétend que cette porte fut bâtie sous le règne d'Henry II pour
servir d'arc de triomphe à la mémoire de ce prince. D'autres assurent
qu'elle fut élevée pour l'entrée du Roy Henri III revenant de Pologne,
mais je n'ai vu nulle part la preuve ni de l'un, ni de l'autre de ces deux
sentimens. Ce qu'il y a de constant, c'est qu'il y avait ici une porte l'an
1671 lorsque François Blondel fut chargé de la restaurer. Cet ingénieur,
qui n'était pas moins habile dans l'architecture que dans les autres
parties des mathématiques, conserva l'ancien ouvrage de cette porte, et
continua de chaque côté l'Ordre Dorique dont on l'avoit décorée. Ce
monument a neuf toises de largeur sur sept ou huit de hauteur. À la
porte ou ouverture qui était au milieu, Blondel en ajouta deux autres,
une de chaque côté qui ont presque la même hauteur et la même largeur,
et qui rendent l'entrée de la ville plus facile aux voitures......
«La face qui est du côté du faubourg (et que représente notre dessin)
est ornée de refands et d'un grand entablement Dorique qui règne sur
toute la largeur, et lequel est surmonté d'un Attique, en manière de
piédestal continu, aux extrémités duquel sont deux obélisques.
«Dans les niches pratiquées entre les pilastres, sont deux statues qui
représentent les suites heureuses de la Paix faite entre la France et
l'Espagne en 1660. Celle qui est à main droite tient une anchre au bas
de laquelle il y a un dauphin. Cette figure est allégorique à l'Espérance
que la France avoit conçue de cette paix qui avoit été cimentée par le
mariage du roy Louis XIV avec Marie-Thérèse d'Autriche Infante
d'Espagne. L'autre statue est la Sûreté publique qui est désignée par
cette figure qui s'appuye sur une colonne avec une attitude et un visage
si tranquilles, qu'elle fait connoître qu'elle n'a plus rien à craindre. Ces
deux statues sont de François Anguière, et des chefs-d'oeuvre.
«Au-dessus de ces niches sont deux vaisseaux qui sont allégoriques à
celui que la ville de Paris porte dans l'écusson de ses armes.
«Sur une espèce de console formée par la saillie de la clef de la voûte
du grand portique, est un buste du Roy Louis XIV, fait d'après le
naturel par Girard Vanopstal, sculpteur, et qui a été peint en bronze
pour le détacher du corps de la maçonnerie.
«Deux figures qui représentent la Seine et la Marne, sont à
demi-couchées sur les impostes, et sont regardées comme des
chefs-d'oeuvre de sculpture[11]. Les uns disent qu'elles sont de Maître
Ponce et les autres de Jean Gougeon. Ce qu'il y a de plus constant, c'est
que leur excellence fit qu'on les conserva lorsqu'en 1660 on rebâtit cette
porte.
[Note 11: Ces deux figures sont conservées dans le Jardin du Musée de
Cluny (côté de la rue de Cluny).]
L'attique est formé par une grande table de marbre noir au-dessus de
laquelle sont les armes de France et de Navarre, en deux écussons joints
ensemble, entourés des coliers des ordres de Saint-Michel et du
Saint-Esprit, et surmontées d'une couronne fermée. Deux trophées
d'armes achèvent de remplir le vuide de ce fronton, au-dessus duquel
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