LIle des Pingouins

Anatole France

L'Ile des Pingouins

The Project Gutenberg EBook of L'?le Des Pingouins, by Anatole France Copyright laws are changing all over the world. Be sure to check the copyright laws for your country before downloading or redistributing this or any other Project Gutenberg eBook.
This header should be the first thing seen when viewing this Project Gutenberg file. Please do not remove it. Do not change or edit the header without written permission.
Please read the "legal small print," and other information about the eBook and Project Gutenberg at the bottom of this file. Included is important information about your specific rights and restrictions in how the file may be used. You can also find out about how to make a donation to Project Gutenberg, and how to get involved.
**Welcome To The World of Free Plain Vanilla Electronic Texts**
**eBooks Readable By Both Humans and By Computers, Since 1971**
*****These eBooks Were Prepared By Thousands of Volunteers!*****
Title: L'?le Des Pingouins
Author: Anatole France
Release Date: July, 2005 [EBook #8524] [This file was first posted on July 19, 2003]
Edition: 10
Language: French
Character set encoding: ISO Latin-1
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK, L'?LE DES PINGOUINS ***

Juliet Sutherland, Tonya Allen, Charles Franks and the Online Distributed Proofreading Team.

ANATOLE FRANCE
DE L'ACADEMIE FRAN?AISE
L'ILE DES PINGOUINS
PARIS
1908

PR��FACE
Malgr�� la diversit�� apparente des amusements qui semblent m'attirer, ma vie n'a qu'un objet. Elle est tendue tout enti��re vers l'accomplissement d'un grand dessein. J'��cris l'histoire des Pingouins. J'y travaille assidument, sans me laisser rebuter par des difficult��s fr��quentes et qui, parfois, semblent insurmontables.
J'ai creus�� la terre pour y d��couvrir les monuments ensevelis de ce peuple. Les premiers livres des hommes furent des pierres. J'ai ��tudi�� les pierres qu'on peut consid��rer comme les annales primitives des Pingouins. J'ai fouill�� sur le rivage de l'oc��an un tumulus inviol��; j'y ai trouv��, selon la coutume, des haches de silex, des ��p��es de bronze, des monnaies romaines et une pi��ce de vingt sous �� l'effigie de Louis- Philippe 1er, roi des Fran?ais.
Pour les temps historiques, la chronique de Johann��s Talpa, religieux du monast��re de Beargarden, me fut d'un grand secours. Je m'y abreuvai d'autant plus abondamment qu'on ne d��couvre point d'autre source de l'histoire pingouine dans le haut moyen age.
Nous sommes plus riches �� partir du XIIIe si��cle, plus riches et non plus heureux. Il est extr��mement difficile d'��crire l'histoire. On ne sait jamais au juste comment les choses se sont pass��es; et l'embarras de l'historien s'accro?t avec l'abondance des documents. Quand un fait n'est connu que par un seul t��moignage, on l'admet sans beaucoup d'h��sitation. Les perplexit��s commencent lorsque les ��v��nements sont rapport��s par deux ou plusieurs t��moins; car leurs t��moignages sont toujours contradictoires et toujours inconciliables.
Sans doute les raisons scientifiques de pr��f��rer un t��moignage �� un autre sont parfois tr��s fortes. Elles ne le sont jamais assez pour l'emporter sur nos passions, nos pr��jug��s, nos int��r��ts, ni pour vaincre cette l��g��ret�� d'esprit commune �� tous les hommes graves. En sorte que nous pr��sentons constamment les faits d'une mani��re int��ress��e ou frivole.
J'allai confier �� plusieurs savants arch��ologues et pal��ographes de mon pays et des pays ��trangers les difficult��s que j'��prouvais �� composer l'histoire des Pingouins. J'essuyai leurs m��pris. Ils me regard��rent avec un sourire de piti�� qui semblait dire: ?Est-ce que nous ��crivons l'histoire, nous? Est-ce que nous essayons d'extraire d'un texte, d'un document, la moindre parcelle de vie ou de v��rit��? Nous publions les textes purement et simplement. Nous nous en tenons �� la lettre. La lettre est seule appr��ciable et d��finie. L'esprit ne l'est pas; les id��es sont des fantaisies. Il faut ��tre bien vain pour ��crire l'histoire: il faut avoir de l'imagination.?
Tout cela ��tait dans le regard et le sourire de nos ma?tres en pal��ographie, et leur entretien me d��courageait profond��ment. Un jour qu'apr��s une conversation avec un sigillographe ��minent, j'��tais plus abattu encore que d'habitude, je fis soudain cette r��flexion, je pensai:
?Pourtant, il est des historiens; la race n'en est point enti��rement disparue. On en conserve cinq ou six �� l'Acad��mie des sciences morales. Ils ne publient pas de textes; ils ��crivent l'histoire. Ils ne me diront pas, ceux-l��, qu'il faut ��tre vain pour se livrer �� ce genre de travail.
Cette id��e releva mon courage.
Le lendemain (comme on dit, ou l'en demain, comme on devrait dire), je me pr��sentai chez l'un d'eux, vieillard subtil.
--Je viens, monsieur, lui dis-je, vous demander les conseils de votre exp��rience. Je me donne grand mal pour composer une histoire, et je n'arrive �� rien.
Il me r��pondit en haussant les ��paules:
--�� quoi bon, mon pauvre monsieur, vous donner tant de peine, et pourquoi composer une histoire, quand vous n'avez qu'�� copier les plus connues, comme c'est l'usage? Si vous avez une vue nouvelle, une id��e originale, si vous pr��sentez les hommes et les choses sous un aspect inattendu, vous surprendrez le lecteur. Et le lecteur n'aime pas �� ��tre surpris. Il ne cherche
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 101
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.