LHomme invisible | Page 9

H.G. Wells
bandages excitaient son int��r��t professionnel?; les mille et une bouteilles ��veillaient sa jalousie. Pendant tout avril et tout mai, il souhaita une occasion de parler �� l'��tranger?; enfin, aux environs de la Pentec?te, n'y tenant plus, il imagina comme pr��texte une liste de souscription en faveur d'une infirmi��re communale. Il d��couvrit alors avec ��tonnement que M.?Hall ignorait le nom de son h?te.
??Il a donn�� un nom (affirmation tout �� fait gratuite) mais je ne l'ai pas bien entendu??, d��clara Mme?Hall?: tant il lui semblait b��te de ne pas ��tre mieux renseign��e.
Cuss frappa �� la porte du salon et entra. Un juron parfaitement net lui r��pondit de l'int��rieur.
??Excusez mon importunit��??, dit Cuss.
Puis la porte se referma, emp��chant Mme?Hall de saisir la suite de la conversation. Dix minutes durant, elle per?ut le murmure des voix?; puis un cri de surprise, un remuement de pieds, la chute d'une chaise, un ��clat de rire, des pas rapides, et Cuss reparut la face bl��me, regardant par-dessus son ��paule. Il laissait la porte ouverte et, sans y faire attention, il passa en courant dans la grande salle et descendit les marches?: elle entendit le bruit de sa course pr��cipit��e. Il tenait son chapeau �� la main. Elle restait debout derri��re son comptoir, les yeux tourn��s vers le salon. L'��tranger sourit tranquillement, puis ses pas travers��rent la pi��ce?; mais elle ne put voir sa figure de l'endroit o�� elle ��tait. La porte du salon battit violemment et la sc��ne redevint silencieuse.
Cuss alla tout droit jusque chez Bunting, le pasteur.
??Suis-je fou?? cria-t-il brusquement, en p��n��trant dans le petit cabinet de travail. Ai-je l'air d'un fou??
�C Qu'est-il donc arriv��?? interrogea le pasteur, en posant une ammonite sur les feuilles volantes de son prochain sermon.
�C Cet individu de l'auberge��
�C Eh bien??
�C Donnez-moi quelque chose �� boire?!��?? continua Cuss.
Et il s'assit.
Quand ses nerfs furent calm��s par un verre de sherry �� bon march��, la seule boisson que p?t offrir le brave pasteur, il lui parla de la visite qu'il venait de faire.
??J'entrai, dit-il haletant, et je lui demandai son obole pour l'infirmi��re que nous voulons avoir. Il avait fourr�� ses mains dans ses poches?; il se laissa tomber lourdement sur sa chaise?; il huma l'air. ??J'avais appris, ajoutai-je, qu'il s'int��ressait aux ??choses de la science.?? Il fit?: ??Oui??, et il renifla de nouveau. Il continua, d'ailleurs de renifler tout le temps?: ��videmment, il venait d'attraper un rhume infernal. Ce n'est pas ��tonnant, v��tu comme il l'est�� Je d��bitai mon histoire d'infirmi��re, en m��me temps que j'observais?: partout des bouteilles, des produits chimiques, une balance, des ��prouvettes?; dans l'air, une odeur de primev��re. Consentait-il �� souscrire?? Il r��pondit qu'il verrait. Alors, de but en blanc, je lui demandai s'il faisait des recherches. Il me dit que oui. ??Longues, ces recherches???? Le voil�� qui se fache?: ??Des recherches ??diablement longues?!?? clame-t-il comme s'il faisait explosion. ??Oh?!?? m'��criai-je. Voil�� l'origine de la sc��ne. Mon homme ��tait �� bout de patience, ma question le fit ��clater. On lui avait donn�� une formule, formule extr��mement pr��cieuse. Pour quoi faire?? Il ne voulait pas le dire. ��tait-ce une ordonnance?? ? Que le diable vous emporte?! M��lez-vous ??de vos affaires?!?? Je m'excuse. Il prend un air digne, tousse, renifle et se calme. Il va lire sa formule?: ??Cinq ��l��ments��?? Il la pose sur la table?; il tourne la t��te. Un courant d'air venu de la fen��tre soul��ve le papier. Un souffle, un bruissement?: ??Travailler dans une chambre avec une chemin��e ??allum��e?!?? dit-il. Je vois une lueur, et voil�� l'ordonnance qui prend feu et qui s'envole?! Lui de se pr��cipiter, au moment pr��cis o�� elle passait dans le tuyau. Alors, dans son ��motion, voil�� son bras qui sort��
�C Hein?? fit Bunting.
�C Pas de main?! Rien qu'une manche vide, Seigneur?! Je pensais?: ??C'est une difformit��. Il a, je ??suppose, un bras artificiel, et il l'aura perdu.?? Il y avait l��, ��videmment, quelque chose de singulier. Pourquoi diable cette manche reste-t-elle en l'air, s'il n'y a rien dedans?? Et il n'y avait rien dedans, vous dis-je. Rien, rien, du haut en bas. Mon regard plongeait jusqu'�� l'��paule, et un peu de jour passait par une d��chirure du v��tement. ??Bon Dieu?!?? m'��criai-je. Alors il s'arr��ta. De ses gros yeux blancs �� fleur de t��te, il jeta un regard sur moi, puis sur sa manche.
�C Ensuite??��
�C C'est tout. Il ne dit pas un mot. Ses yeux brill��rent et, rapidement, il enfon?a la manche dans sa poche. ??Je disais donc, reprit-il, que ma formule ��br?lait��, n'est-ce pas???? Il poussa un grognement d'interrogation. ??Mais comment diable, demandai-je, pouvez-vous remuer une manche vide?? �C Une manche vide?? �C Oui, une manche vide. �C C'est vide???? �� l'instant m��me, il se leva. Je me levai aussi. ??Eh donc?! une manche vide?? Vous avez vu ??que c'��tait une manche��???? Trois pas, il fut aupr��s de moi. Il renifla
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