de cons��quences in��luctables.
* * *
Si tu m'as bien compris, cher Camarade, tu vois d��j�� poindre la lumi��re; tu commences �� savoir que ton premier effort, le plus utile de tous, doit ��tre de rejeter tous les dogmes sociaux dont ta m��moire et te conscience sont encombr��s.
Aie d'abord la notion de l'insoumission aux maximes banales, aux pr��ceptes qui n'ont de la v��rit�� que l'apparence menteuse.
D��livre-toi de toute croyance irraisonn��e, de toute foi. Quelle que soit l'id��e qui est ��mise devant toi, quelque affirmation p��remptoire, quelque imp��ratif cat��gorique que tu lises dans les livres, ne t'arr��te ni �� l'autorit�� de la tradition ni �� la pr��tendue valeur d'un mot ou d'un nom.
Prends le dogme et regarde-le de pr��s; et toujours tu le verras s'amoindrir, s'effriter comme une pelote de neige que pressent les doigts d'un enfant.
Ainsi du dogme de Dieu, encore aujourd'hui le plus vivace. En la majorit��, on pourrait presque dire en l'unanimit�� de ceux qui s'intitulent libres penseurs, cette id��e est si profond��ment imprim��e que, se d��clarant incr��dules �� tous les myst��res, d��daigneux de tous les rites, oppos��s �� toutes les manifestations religieuses, ils ��mettent, d��s qu'on les presse dans leurs derniers retranchements, cette restriction qu'ils n'admettent rien, mais qu'ils ne nient pas express��ment l'existence de Dieu.
Ils ne comprennent pas que cette simple acceptation suffit aux exploiteurs de religions. Car Dieu, c'est l'autorit��, c'est la hi��rarchie, c'est la n��cessit�� de la pri��re, c'est le temple, c'est le pr��tre.
On ne cr��e pas un dieu de fantaisie, perdu dans les brumes de l'inconnaissable, pour ne point, tr��s promptement, chercher �� le rapprocher de soi. Bien vite, on parlera de sa bont��, de sa justice, et comme tout autour de nous n'est que d��s��quilibre et injustice, le pas sera vite franchi vers des compensations paradisiaques tenues en r��serve par son infinie mis��ricorde.
Et toujours cette antienne:
Dites tout ce que vous voudrez, l'id��e de Dieu est n��cessaire.
En effet, elle est n��cessaire pour tous ceux qui n'ont pas le courage d'envisager la situation r��elle, �� savoir que nous sommes le produit d'une ��volution cosmique dont le secret jusqu'ici nous ��chappe, mais qu'en m��me temps, il est un fait certain, positif, c'est que, dans la mesure de nos forces, la terre nous appartient et que notre devoir est de tirer le meilleur profit possible de l'habitat qui nous a ��t�� d��volu, de le transformer, par l'emploi de toutes nos ��nergies vitales, en un s��jour de bien-��tre et de moindre souffrance possible.
Si tu te places �� ce point de vue, le seul digne de ta raison, imm��diatement s'��loigne et s'efface l'id��e de Dieu.
En quoi un Dieu nous est-il n��cessaire pour que nous d��frichions la terre, pour que nous d��veloppions ses productions, pour que la vie devienne meilleure et plus facile?
Nous sommes en possession d'un appareil qui, en vertu de certaines dispositions constitutives, peut fournir �� nos besoins, et au-del��. Nous constatons scientifiquement que rien ne s'obtient sans travail; nous savons que si l'homme ne fait effort, la terre reste inculte et cruelle �� ses fils. Elle les empoisonne par ses m��phitismes, elle les ��crase sous ses ��croulements, elle leur refuse le fruit de son sein qu'il faut violer pour qu'il nous r��conforte.
O�� intervient Dieu en cela?
On nous dira qu'il est la force latente. Alors, cette force ne s'exer?ant, en dehors du travail de l'homme, que pour produire la peste ou la famine, avouez toutefois qu'il n'est aucun motif de le v��n��rer.
Oui, cette force existe, c'est la pouss��e vitale. Nous la constatons, mais en quoi est-il n��cessaire de l'adorer, puisque nous avons �� la diriger et �� l'am��liorer. Il nous faut l'��tudier en ses effets, en ses causes imm��diates et la contraindre �� donner le maximum de r��sultats qu'elle contient en elle-m��me.
Dieu te sert-il en ce labeur? En es-tu �� croire que des pri��res am��nent la pluie et qu'un quartier de roc s'��carte parce que tu le barres d'un signe de croix? Tu sais bien que les pr��tendus miracles sont autant de mensonges et �� mesure que l'instruction se r��pand, �� mesure que dispara?t la folie du mysticisme, pas un fait ne se produit qui soit contraire aux lois de la gravitation ou des transformations chimiques.
Dieu est-il n��cessaire pour que le bl�� pousse? Quand nous a-t-il pr��t�� son aide pour d��tourner un torrent? O�� est sa part dans la construction des chemins de fer, des paquebots ou des appareils t��l��graphiques?
Est-ce que, dans les actes quotidiens de la vie, tu ��prouves la n��cessit�� de l'existence d'un Dieu? Tu vis sans lui et en dehors de lui, et n'y songerais jamais si certains n'avaient int��r��t �� sans cesse te rappeler son nom et �� affirmer son existence.
Et ceux-l�� sont les exploiteurs de tes faiblesses et de tes lachet��s.
Oui, Dieu est n��cessaire pour ��tablir le dogme de l'autorit�� et de la hi��rarchie. C'est sur l'id��e de son existence qu'est bas��e toute l'organisation
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