les éléments réels de l’objet. L’idée poétique qui se dégage de cette opération du mouvement dans les lignes est l’hypothèse d’un être vaste, immense, compliqué, mais eurythmique, d’un animal plein de génie, souffrant et soupirant tous les soupirs et toutes les ambitions humaines.
Peuples civilisés, qui parlez toujours sottement de sauvages et de barbares, bient?t, comme le dit d’Aurevilly, vous ne vaudrez même plus assez pour être idolatres.
Le sto?cisme, religion qui n’a qu’un sacrement, -- le suicide!
Concevoir un canevas pour une bouffonnerie lyrique ou féerique, pour une pantomime, et traduire cela en un roman sérieux. Noyer le tout dans une atmosphère anormale et songeuse, -- dans l’atmosphère des grands jours. -- Que ce soit quelque chose de ber?ant, -- et même de serein dans la passion. -- Régions de la Poésie pure.
ému au contact de ces voluptés qui ressemblaient à des souvenirs, attendri par la pensée d’un passé mal rempli, de tant de fautes, de tant de querelles, de tant de choses à se cacher réciproquement, il se mit à pleurer; et ses larmes chaudes coulèrent dans les ténèbres sur l’épaule nue de sa chère et toujours attirante ma?tresse. Elle tressaillit; elle se sentit, elle aussi, attendrie et remuée. Les ténèbres rassuraient sa vanité et son dandysme de femme froide. Ces deux êtres déchus, mais souffrant encore de leur reste de noblesse, s’enlacèrent spontanément, confondant dans la pluie de leurs larmes et de leurs baisers les tristesses de leur passé avec leurs espérances bien incertaines d’avenir. Il est présumable que jamais pour eux la volupté ne fut si douce que dans cette nuit de mélancolie et de charité; -- volupté saturée de douleur et de remords. A travers la noirceur de la nuit, il avait regardé derrière lui dans les années profondes, puis il s’était jeté dans les bras de sa coupable amie pour y retrouver le pardon qu’il lui accordait. -- Hugo pense souvent à Prométhée. Il s’applique un vautour imaginaire sur une poitrine qui n’est lancinée que par les moxas de la vanité. Puis l’hallucination se compliquant, se variant, mais suivant la marche progressive décrite par les médecins, il croit que par un fiat de la Providence, Sainte-Hélène a pris la place de Jersey.
Cet homme est si peu élégiaque, si peu éthéré, qu’il ferait horreur même à un notaire.
Hugo-Sacerdoce a toujours le front penché; -- trop penché pour rien voir, excepté son nombril.
Qu’est-ce qui n’est pas un sacerdoce aujourd’hui? La jeunesse elle-même est un sacerdoce, -- à ce que dit la jeunesse.
Et qu’est-ce qui n’est pas une prière? -- Chier est une prière, à ce que disent les démocrates quand ils chient.
M. de Pontmartin, -- un homme qui a toujours l’air d’arriver de sa province...
L’homme, c’est-à-dire chacun, est si naturellement dépravé qu’il souffre moins de l’abaissement universel que de l’établissement d’une hiérarchie raisonnable.
Le monde va finir. La seule raison pour laquelle il pourrait durer, c’est qu’il existe. Que cette raison est faible, comparée à toutes celles qui annoncent le contraire, particulièrement à celle-ci: qu’est-ce que le monde a désormais à faire sous le ciel? -- Car, en supposant qu’il continuat à exister matériellement, serait-ce une existence digne de ce nom et du dictionnaire historique? Je ne dis pas que le monde sera réduit aux expédients et au désordre, bouffon des républiques du Sud-Amérique, -- que peut-être même nous retournerons à l’état sauvage, et que nous irons, à travers les ruines herbues de notre civilisation, chercher notre pature, un fusil à la main. Non; -- car ce sort et ces aventures supposeraient encore une certaine énergie vitale, écho des premiers ages. Nouvel exemple et nouvelles victimes des inexorables lois morales, nous périrons par où nous avons cru vivre. La mécanique nous aura tellement américanisés, le progrès aura si bien atrophié en nous toute la partie spirituelle, que rien parmi les rêveries sanguinaires, sacrilèges, ou anti- naturelles des utopistes ne pourra être comparé à ses résultats positifs. Je demande à tout homme qui pense de me montrer ce qui subsiste de la vie. De la religion, je crois inutile d’en parler et d’en chercher les restes, puisque se donner encore la peine de nier Dieu est le seul scandale en pareilles matières. La propriété avait disparu virtuellement avec la suppression du droit d’a?nesse; mais le temps viendra où l’humanité, comme un ogre vengeur, arrachera leur dernier morceau à ceux qui croiront avoir hérité légitimement des révolutions. Encore, là ne serait pas le mal suprême. L’imagination humaine peut concevoir sans trop de peine, des républiques ou autres états communautaires, dignes de quelque gloire, s’ils sont dirigés par des hommes sacrés, par de certains aristocrates. Mais ce n’est pas particulièrement par des institutions politiques que se manifestera la ruine universelle, ou le progrès universel; car peu m’importe le nom. Ce sera par l’avilissement des coeurs. Ai-je besoin de dire que le peu qui
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