Sampson l��ours qui a mang�� le vieil Adam Grizzly!
-- Enfin, mon cher neveu, tu ferais comme les Indiens, apr��s tout: et tu y prendrais go?t, peut-��tre.
Halleck fit une grimace n��gative et tendit son assiette �� mistress Brainerd en disant:
-- Ch��re tante, veuillez me donner une petite tranche de votre excellent roastbeef; je me sens un app��tit f��roce, ce soir.
-- Vous ne pouvez vous imaginer... Si c����tait bien cuit, bien tendre, bien servi devant vous... observa le jeune Will avec un tranquille sourire; vous en dig��reriez tr��s bien une portion.
-- Impossible, impossible! je vous le r��p��te. Il y a des choses auxquelles on ne peut se faire. Je ne suis pas difficile �� contenter, cependant je sens que jamais je ne pourrai supporter pareille nourriture.
-- Mais les Indiens?...
-- Ah! si j��en ��tais un, le cas serait diff��rent; mais je suis dans une peau blanche, et je tiens �� mes go?ts.
-- Enfin! poursuivit l��oncle John qui semblait prendre un plaisir tout particulier �� insister sur ce point; tu pourrais bien en go?ter un morceau exigu, pas plus gros que le petit doigt.
-- Mon oncle! inutile! De l��ip��cacuanha, du ricin, de l��eau- forte, tout ce que vous voudrez, except�� cet horrible r��gal.
-- En tout cas, vous reviendrez une seconde fois �� ceci, observa mistress Brainerd en prenant l��assiette de l��artiste, avec son sourire doux et calme; il ne faut pas que vous sortiez de table, affam��.
-- Volontiers, ma tante, bien volontiers: je suis tout honteux ce soir, d��avoir un app��tit aussi immod��r��, ou d����tre aussi gourmand, car ce roastbeef est d��licieux.
-- Ah! mon gar?on! quelqu��un sans app��tit, dans ce pays-ci, serait un ph��nom��ne; va! mange toujours! reprit l��oncle John fac��tieusement; je n��ai qu��un regret, c��est de ne pouvoir te convertir �� l��ursophagie.
-- Voyons! ne me parlez plus de ?a! je n��en toucherais pas une miette, pour un million de dollars.
-- Finalement, vous ��tes content de votre souper?
-- Quelle question! c��est un festin digne de Lucullus.
-- Mon mignon! tu n��as pas mang�� autre chose que des tranches d��ours noir !
-- Ah-oo-ah! rugit l��artiste en se levant avec furie, et prenant la fuite au milieu de l��hilarit�� g��n��rale.
CHAPITRE III UNE VISITE.
La nuit -- une belle nuit du mois d��ao?t -- ��tait splendide, calme, sereine, illumin��e par une lune ��clatante et pure; l��atmosph��re ��tait transparente et d��une douceur velout��e; il faisait bon vivre!
Apr��s le souper, Maggie s����tait mise au piano et avait jou�� quelques morceaux, sur l��instante requ��te de l��artiste; chacun s����tait assis au hasard sous l��immense portique dont l��ampleur occupait la moiti�� de la maison.
Halleck et le jeune Will fumaient leurs havanes avec b��atitude; l��oncle John avait pr��f��r�� une ��norme pipe en racine d����rable, dont la noirceur et le culottage ��taient parfaits.
Halleck ��tait �� une des extr��mit��s du portail; apr��s lui ��taient Maria et Maggie; plus loin se trouvait Will; venaient ensuite M. et mistress Brainerd.
La nuit ��tait si calme et silencieuse que, sans ��lever la voix, on pouvait causer d��une extr��mit�� �� l��autre de l��immense salle. La conversation devint g��n��rale et s��anima, surtout entre Maria et l��oncle John. Halleck s��adressait particuli��rement �� Maggie, sa plus proche voisine.
-- Maria m��a parl�� d��un Indien, un Sioux, je crois, qui est grand ami de votre famille? lui demanda-t-il.
-- Christian Jim, vous voulez dire?...
-- C��est pr��cis��ment son nom. Savez-vous o�� il habite?
-- Je ne pourrais vous dire -- je crois bien que sa demeure est aux environs de la Lower Agency; en tout cas il vient souvent chez nous. Il a ��t�� converti il y a quelques ann��es, dans une occasion p��rilleuse, papa lui a sauv�� la vie; depuis lors Jim lui garde une reconnaissance �� toute ��preuve: il nous aime peut-��tre encore plus que les missionnaires.
-- Un vrai Indien n��oublie jamais un service; ni une injure, observa Halleck sentencieusement; quelle esp��ce d��individu est cet Indien?
-- Il personnifie votre id��al de l��Homme-Rouge, au moral, du moins; sinon au physique. C��est tout ce qu��on peut r��ver de noble, de bon; mais il est grossier comme tous ceux de sa race.
Maggie s����tonnait de soutenir si bien la conversation, contrairement �� ses habitudes de silence. Elle subissait, sans s��en apercevoir, l��influence d��Halleck, dont la d��licate urbanit�� savait mettre �� l��aise tout ce qui l��entourait; le jeune artiste avait, en outre, le don de placer la conversation sur un terrain favorable pour la personne avec laquelle il s��entretenait.
Tout le monde n��a pas ce talent aussi rare qu��enviable.
Le coup d��oeil g��n��ral de cette r��union intime aurait fait un tableau charmant et pittoresque; dans un angle, la figure bronz��e du vieux Brainerd demi noy�� dans les nuages tourbillonnants qu��exhalait sa pipe; �� c?t�� de lui, le visage calme et souriant de son excellente femme. Un contraste harmonieux de la force un peu rude et de la bont�� la plus douce. Au centre, ��clair��e par les plus vifs rayons de la lune, Maria, rieuse, ��panouie,
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