dans les yeux. Dans tout le pays, il n'y avait pas un mendiant qui ne s?t que s'il avait des muscles d'acier, son coeur ��tait des plus tendres.
Son sujet favori de conversation, c'��tait ses rencontres d'autrefois, mais il se taisait, d��s qu'il voyait venir sa petite femme, car le grand souci qui pesait sur la vie de celle-ci ��tait de lui voir jeter l�� le marteau et la lime pour retourner au champ clos. Et vous n'oubliez pas que son ancienne profession n'��tait nullement atteinte �� cette ��poque de la d��consid��ration qui la frappa dans la suite. L'opinion publique est devenue d��favorable, parce que cet ��tat avait fini par devenir le monopole des coquins et parce qu'il encourageait les m��faits commis sur l'ar��ne.
Le boxeur honn��te et brave a vu lui aussi se former autour de lui un milieu de gredins, tout comme cela arrive pour les pures et nobles courses de chevaux. C'est pour cela que l'Ar��ne se meurt en Angleterre et nous pouvons supposer que quand Caunt et Bendigo auront disparu, il ne se trouvera personne pour leur succ��der. Mais il en ��tait autrement �� l'��poque dont je parle.
L'opinion publique ��tait des plus favorables aux lutteurs et il y avait de bonnes raisons pour qu'il en f?t ainsi.
On ��tait en guerre. L'Angleterre avait une arm��e et une flotte compos��es uniquement de volontaires, qui s'y engageaient pour ob��ir �� leur instinct batailleur, et elle avait en face d'elle un pays o�� une loi despotique pouvait faire de chaque citoyen un soldat.
Si le peuple n'avait pas eu en surabondance cette humeur batailleuse, il est certain que l'Angleterre aurait succomb��.
On pensait donc et on pense encore que, les choses ��tant ainsi, une lutte entre deux rivaux indomptables, ayant trente mille hommes pour t��moins et que trois millions d'hommes pouvaient disputer, devait contribuer �� entretenir un id��al de bravoure et d'endurance.
Sans doute, c'��tait un exercice brutal, et la brutalit�� m��me en ��tait la fin derni��re, mais c'��tait moins brutal que la guerre qui doit pourtant lui survivre.
Est-il logique d'inculquer �� un peuple des moeurs pacifiques, en un si��cle o�� son existence m��me peut d��pendre de son temp��rament guerrier?
C'est une question que j'abandonne �� des t��tes plus sages que la mienne.
Mais, c'��tait ainsi que nous pensions au temps de nos grands-p��res et c'est pourquoi on voyait des hommes d'��tat comme Wyndham, comme Fox, comme Althorp, se prononcer en faveur de l'Ar��ne.
Ce simple fait, que des personnages consid��rables se d��claraient pour elle, suffisait �� lui seul pour ��carter la canaillerie qui s'y glissa par la suite.
Pendant plus de vingt ans, �� l'��poque de Jackson, de Brain, de Cribb, des Belcher, de Pearce, de Gully et des autres, les ma?tres de l'Ar��ne furent des hommes dont la probit�� ��tait au-dessus de tout soup?on et ces vingt-l�� ��taient justement, comme je l'ai dit, �� l'��poque o�� l'Ar��ne pouvait servir un int��r��t national.
Vous avez entendu conter comment Pearce sauva d'un incendie une jeune fille de Bristol, comment Jackson s'acquit l'estime et l'amiti�� des gens les plus distingu��s de son temps et comment Gully conquit un si��ge dans le premier Parlement r��form��.
C'��taient ces hommes-l�� qui d��terminaient l'id��al. Leur profession se recommandait d'elle-m��me par les conditions qu'elle exigeait, le succ��s y ��tant interdit �� quiconque ��tait ivrogne ou menait une vie de d��bauche.
Il y avait, parmi les lutteurs d'alors, des exceptions sans doute, des bravaches tels que Hickmann, des brutes comme Berks, mais je r��p��te qu'en majorit��, ils ��taient d'honn��tes gens, portant la bravoure et l'endurance �� un degr�� incroyable et faisant honneur au pays qui les avait enfant��s.
Ainsi que vous le verrez, la destin��e me permit de les fr��quenter quelque peu et je parle d'eux en connaissance de cause.
Je puis vous assurer que nous ��tions fiers de poss��der dans notre village un homme tel que le champion Harrison, et quand des voyageurs faisaient un s��jour �� l'auberge, ils ne manquaient pas d'aller faire un tour �� la forge, rien que pour jouir de sa vue.
Il valait bien la peine d'��tre regard��, surtout par un soir de mai, alors que la rouge lueur de la forge tombait sur ses gros muscles et sur la fi��re figure de faucon qu'avait le petit Jim, pendant qu'ils travaillaient, �� tour de bras, un coutre de charrue tout rutilant et se dessinaient �� chaque coup dans un cadre d'��tincelles.
Il frappait un seul coup avec un gros marteau de trente livres lanc�� �� toute vol��e, pendant que Jim en frappait deux de son marteau �� main.
La sonorit�� du clunk! clink-clink! clunk! clink-clink! ��tait un appel qui me faisait accourir par la rue du village, et je me disais que tous les deux ��tant affair��s �� l'enclume, il y avait pour moi une place au soufflet.
Je me souviens qu'une fois seulement, au cours de ces ann��es pass��es au village, le champion Harrison me laissa entrevoir un

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