la m��re et aux enfants.
Apr��s le lapin vint la galette; mais les app��tits devenaient plus mod��r��s; la conversation recommen?a, lente d'abord, puis anim��e ensuite.
?Fameux lapin, dit Jean, avalant la derni��re bouch��e.
--Quel dommage qu'il n'en reste plus, dit Jeannot en soupirant.
--Et avec quel plaisir vous mangerez demain ce qui en reste! dit H��l��ne en souriant.
JEAN.
Ce qui en reste? Comment, m��re, il en reste?
H��L��NE.
Je crois bien qu'il en reste, et un bon morceau; les deux cuisses, une pour chacun de vous.
JEAN.
Mais... comment se fait-il?... Vous n'en avez donc pas mang��, maman?
H��L��NE.
Si fait, si fait, mon ami! Pas si b��te que de ne pas go?ter un pareil morceau.?
Elle disait vrai, elle en avait r��ellement go?t��, car elle s'��tait servi la t��te et les pattes. Jean voulut encore lui faire expliquer quelle ��tait la portion du lapin qu'elle avait mang��e, mais elle l'interrompit.
?Assez mang�� et assez parl�� mangeaille, mes enfants; �� pr��sent, rangeons tout et pr��parons le coucher; ce ne sera pas long. Jeannot couchera avec toi dans ton lit, mon petit Jean. Avant de commencer notre nuit, enfants, allons faire une petite pri��re dans notre ch��re ��glise; nous demanderons au bon Dieu et �� notre bonne m��re de b��nir votre voyage.
JEAN.
Et puis nous irons dire adieu �� M. le cur��, maman!
H��L��NE.
Oui, mon ami; c'est une bonne id��e que tu as l��, et qui me fait plaisir.?
Le jour commen?ait �� baisser, mais ils n'avaient pas loin �� aller; l'��glise et le presbyt��re ��taient �� cent pas. Ils march��rent tous les trois en silence; la m��re se sentait le coeur bris�� du d��part de son enfant; Jean s'affligeait de la solitude de sa m��re, et Jeannot songeait avec effroi aux dangers du voyage et au tumulte de Paris.
Ils arriv��rent devant l'��glise; la porte ��tait ouverte, H��l��ne entra suivie des enfants, et tous trois se mirent �� genoux devant l'autel de la sainte Vierge. H��l��ne et Jean priaient et pleuraient, mais tout bas, en silence, afin d'avoir l'air calme et content. Jeannot soupirait et demandait du pain et un voyage heureux, suivi d'une heureuse arriv��e chez Simon.
Pendant que la m��re priait, elle se sentit serrer doucement le bras, et une voix enfantine lui dire tout bas:
?Assez, maman, assez: j'ai faim.?
H��l��ne se retourna vivement et vit une petite fille; l'obscurit�� croissante l'emp��cha de distinguer ses traits! Elle se pencha vers elle.
?Je ne suis pas ta maman, ma petite?, lui dit-elle.
La petite fille recula avec frayeur et se mit �� crier:
?Maman, maman, au secours!?
Jean et Jeannot se lev��rent fort surpris, presque effray��s. H��l��ne prit la petite fille par la main, et ils sortirent tous de l'��glise.
H��L��NE.
O�� est ta maman, ma ch��re petite? Je vais te ramener �� elle.
LA PETITE FILLE.
Je ne sais pas; elle ��tait l��!
H��L��NE.
Sais-tu o�� elle est all��e?
LA PETITE FILLE.
Je ne sais pas; elle m'a dit: ?Attends moi?. J'attendais.
H��L��NE.
Elle est peut-��tre chez M. le cur��. Allons l'y chercher.?
La petite fille se laissa conduire; en deux minutes ils furent chez M. le cur��, qui interrogea H��l��ne sur la petite fille qu'elle amenait.
[Illustration: M. le cur�� interrogea H��l��ne sur la petite fille qu'elle amenait.]
H��L��NE.
Je ne sais pas qui elle est, monsieur le cur��. Je viens de la trouver dans l'��glise; elle cherchait sa maman, que je pensais trouver chez vous.
LE CUR��.
Je n'ai vu personne; c'est singulier tout de m��me. Comment t'appelle-tu, ma petite? ajouta-t-il en caressant la joue de la petite.
LA PETITE FILLE.
J'ai faim! Je voudrais manger.?
Le cur�� alla chercher du pain, du raisin�� et un verre de cidre; la petite mangea et but avec avidit��.
Pendant qu'elle se rassasiait, H��l��ne expliquait au cur�� qu'elle ��tait venue lui demander une derni��re b��n��diction pour le voyage qu'allaient entreprendre les enfants.
LE CUR��.
?Quand donc partent-ils?
H��L��NE.
Demain matin de bonne heure, monsieur le cur��.
LE CUR��.
Demain, d��j��! Je vous b��nis de tout mon coeur et du fond du coeur, mes enfants. N'oubliez pas de prier le bon Dieu et la sainte Vierge de vous venir en aide dans tous vos embarras, dans vos privations, dans vos dangers, dans vos peines. Ce sont vos plus s?rs et vos plus puissants protecteurs.... Et quant �� cette petite, m��re H��l��ne, emmenez-la chez vous jusqu'�� ce que sa m��re revienne la chercher. Je vous l'enverrai si elle vient chez moi.
?Et vous, mes enfants, continua-t-il en ouvrant un tiroir, voici un souvenir de moi qui vous sera une protection pendant votre voyage et pendant votre vie.?
Il retira du tiroir deux cordons noirs avec des m��dailles de la sainte Vierge et les passa au cou de Jean et de Jeannot, qui les re?urent �� genoux et bais��rent la main du bon cur��.
La petite fille avait fini de manger; elle recommen?a �� demander sa maman. H��l��ne l'emmena apr��s avoir pris cong�� de M. le cur��; Jean et Jeannot la suivirent. H��l��ne esp��rait trouver la m��re de la petite aux environs de l'��glise, devant laquelle ils devaient passez pour rentrer chez eux; mais,
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