m��prise plus souvent qu'il n'admire. M. de Beausobre, dans ses travaux tr��s-sup��rieurs comme intelligence, comme ��rudition et comme aper?u de sentiment, s'efforce de nier des faits qui ont cependant un caract��re de v��rit�� historique. Il donne un d��menti g��n��ral et particulier �� toutes les assertions des ��crivains catholiques, et poussant la partialit�� un peu loin, fait l'h��r��sie blanche comme neige.]
Il ne s'agit ici de rien moins que de d��cider tout le contraire de ce qu'ont d��cid�� des gens tr��s-graves et tr��s-savants: �� savoir que, comme il n'y a qu'une religion, il n'y a qu'une h��r��sie. La religion officielle, l'��glise constitu��e a toujours suivi un m��me syst��me; la religion secr��te, celle qui cherche encore �� se constituer, cette soci��t�� id��ale de l'��galit��, qui commence �� la pr��dication de J��sus, qui traverse les si��cles du catholicisme sous le nom d'h��r��sie, et qui aboutit chez nous jusqu'�� la r��volution fran?aise, pour se r��former et se discuter, �� d��faut de mieux, dans les clubs chartistes et dans l'exaltation communiste, cette religion-l�� est aussi toujours la m��me, quelque forme qu'elle ait rev��tue, quelque nom dont elle se soit voil��e, quelque pers��cution qu'elle ait subie. Femmes, c'est toujours votre lutte du sentiment contre l'autorit��, de l'amour chr��tien, qui n'est pas le dieu aveugle de la luxure pa?enne, mais le dieu clairvoyant de l'��galit�� ��vang��lique, contre l'in��galit�� pa?enne des droits dans la famille, dans l'opinion, dans la fid��lit��, dans l'honneur, dans tout ce qui tient �� l'amour m��me. Pauvres laborieux ou infirmes, c'est toujours votre lutte contre ceux qui vous disent encore: ?Travaillez beaucoup pour vivre tr��s-mal; et si vous ne pouvez travailler que peu, vous ne vivrez pas du tout.? Pauvres d'esprit �� qui la soci��t�� maratre a refus�� la notion et l'exemple de l'honn��tet��, vous qu'elle abandonne aux hasards d'une ��ducation sauvage, et qu'elle r��prime avec la m��me rigueur que si vous connaissiez les subtilit��s de sa philosophie officielle, c'est toujours votre lutte. Jeunes intelligences qui sentez en vous l'inspiration divine de la v��rit��, et qui n'��chappez au j��suitisme de l'��glise que pour retomber sous celui du gouvernement, c'est toujours votre lutte. Hommes de sensation qui ��tes livr��s aux souffrances et aux privations de la mis��re, hommes de sentiment qui ��tes d��chir��s par le spectacle des maux de l'humanit�� et qui demandez pour elle le pain du corps et de l'ame, c'est toujours votre lutte contre les hommes de la fausse connaissance, de la science impie, du sophisme mitr�� ou couronn��. L'h��r��sie du pass��, le communisme d'aujourd'hui, c'est le cri des entrailles affam��es et du coeur d��sol�� qui appelle la vraie connaissance, la voix de l'esprit, la solution religieuse, philosophique et sociale du probl��me monstrueux suspendu depuis tant de si��cles sur nos t��tes. Voil�� ce que c'est que l'h��r��sie, et pas autre chose: une id��e essentiellement chr��tienne dans son principe, ��vang��lique dans ses r��v��lations successives, r��volutionnaire dans ses tentatives et ses r��clamations; et non une st��rile dispute de mots, une orgueilleuse interpr��tation des textes sacr��s, une suggestion de l'esprit satanique, un besoin de vengeance, d'aventures et de vanit��, comme il a plu �� l'Eglise romaine de la d��finir dans ses r��quisitoires et ses anath��mes.
Maintenant que vous apercevez ce que c'est que l'h��r��sie, vous ne vous imaginerez plus, comme on le persuade �� vous, femmes, et �� vos enfants, lorsqu'ils commencent �� lire l'histoire, que ce soit un chapitre insipide, indigne d'examen ou d'int��r��t, bon �� rel��guer dans les subtilit��s ridicules du pass�� th��ologique. On a r��ussi �� embrouiller ce chapitre, il est vrai; mais l'affaire des esprits s��rieux et des coeurs avides de v��rit�� sera d��sormais d'y porter la lumi��re. Pr��tendre faire l'histoire de la soci��t�� chr��tienne sans vouloir restituer �� notre connaissance et �� notre m��ditation l'histoire des h��r��sies, c'est vouloir conna?tre et juger le cours d'un fleuve dont on n'apercevrait jamais qu'une seule rive. On raconte qu'un Anglais (ce pouvait bien ��tre un bourgeois de Paris), ayant lou��, pour faire le tour du lac de Gen��ve, une de ces petites voitures suisses dans lesquelles on voyage de c?t��, se trouva assis de mani��re �� tourner constamment le dos au L��man, de sorte qu'il rentra �� son auberge sans l'avoir aper?u. Mais on assure qu'il n'en ��tait pas moins content de son voyage, parce qu'il avait vu les belles montagnes qui entourent et regardent le lac. Ceci est une parabole triviale, applicable �� l'histoire. La montagne, c'est l'��glise romaine, qui, dans le pass��, domine le monde de sa hauteur et de sa puissance. Le lac profond, c'est l'h��r��sie, dont la source myst��rieuse cache des ab?mes et ronge la base du mont. Le voyageur, c'est vous, si vous imitez l'Anglais, qui ne songea point �� regarder derri��re lui.
Quand vous lisez l'��vangile, les Actes des ap?tres, les Vies des saints, et que vous reportez vos regards sur la v��rit�� actuelle, comment vous expliquez-vous cette ��pouvantable antith��se
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