Luxembourg,?La fl?te, le trombone et le tambour?Qu'un beau militaire bat à tour de bras,?La fl?te, le trombone et le tambour?Esquissent un trio.
Hé! hé! la fine jambe que voici!?Le bourgeois assis?Vers elle glisse?Une oeillade d'amour farcie;?Ce hautbo?ste emplit les coeurs de poésie:?Qu'en dites-vous, nourrice?
Chut! le capitaine de musique s'assied?Et la petite fl?te s'est tue;?Charmante épouse courroucée,?Ne crains plus rien pour ma vertu:?Je ne regarde que la statue?De Mademoiselle de Montpensier.
LE DéFILé
Au bruit du trombone et des fifres de buis?Le régiment bleu passe dans la rue;?Margot t'a plumé comme une recrue,?Marquis.
La femme de l'adjoint se penche à la fenêtre?Et son pauvre coeur bat comme un tambour;?La femme de l'adjoint regarde tour à tour?Les jeunes officiers para?tre et dispara?tre.
Soeur Anne, soeur Anne, ne vois-tu rien venir??La Margot t'a plumé comme un dindon charmant;?Mais quoi, voici passé le régiment?Et Madame est prête à s'évanouir:?Où donc es-tu, lieutenant?
MONSIEUR ANGOT
La lune est tout en haut du peuplier?Et tu attends en vain ta belle, nigaud;?La lune est tout en haut du peuplier?Et Monsieur Angot monte à sa tour?Pour la mieux regarder:?Est-il pointu, rond ou carré,?Est-il de soie ou de velours?Ou de papier,?Le bonnet de Monsieur Angot?
Avez-vous bien dormi, chère jolie??L'aubergiste déjà réclame notre écot;?La lune est loin, le rossignol d'amour s'est tu?Et Monsieur Angot ronfle dans son lit:?Avez-vous bien dormi, chère jolie??Assurément il est pointu?Le bonnet de coton de monsieur Angot.
Votre coeur ce matin est-il triste ou léger??Faut-il que nous allions songer sous la charmille?Où le corbeau?Déchire son gosier de parchemin,?Faut-il encore aller songer??Mais quoi? pleuvra-t-il aujourd'hui, fera-t-il beau,?Ma mie??Monsieur Angot nous le dira demain.
LE POULET AU BOUT DE LA FICELLE
Le poulet tourne au bout de la ficelle,?Le poulet qui pend?Sur le bois qui fume;?Le poulet tourne au bout de la ficelle?Et la plume?Tourne au vent.
Le bruit de la fusillade se fait si faible?Qu'on ne l'entend plus qu'à peine;?Brigadier Fricard et toi Bridaine,?Toastons;?Nul poème?Ne vaut cette volaille entre ces trois batons.
Et des buveurs de bière, foin!?Le fin canon de France leur répond;?Fricard, est-ce que la vie t'importune??Encore un peu de ce vieux vin?De Moselle exquis,
Encore un peu de ce chapon,?Puis nous dormirons sous la lune,?Vous deux rêvant de blonde ou brune,?Mais moi, de qui?...
GOOSSENS
Déjà la nuit ...?Dans l'albatre luit?Le filament d'or cramoisi;?Où sommes-nous??Tout s'assoupit:?La pelote?De fil tombe sur vos genoux?Et le pois sans cosse?Roule sur le tapis?D'Asie;?Déjà la nuit ...?Sur le clavier jauni?Une musique délicieusement fausse?De Goossens s'éveille note à note;?Où sommes-nous? A Londres, Chandernagor?Ou Singapour??La main délicate et chérie?Continue?Et les doigts fous courent plus vite;?Mais soudain trouant le décor
Et faisant tressaillir la trop sonore vitre,?Avec un lointain roulement sourd,?Le dernier autobus traverse l'avenue?Montsouris.
SUR LE QUAI
La bise qui nous soufflait au nez?Depuis le Pont-Neuf jusqu'à Notre-Dame,?Ce soir d'hiver, chère, vous suffoquait;?était-ce endroit choisi pour une promenade?D'amoureux étonnés,?Ce quai?
Surtout quand le poumon est en capilotade?Comme le v?tre hélas! comme le mien aussi;?Mais n'est-ce le moindre souci?Auquel on s'attarde,?Lorsqu'Amour, ce tra?tre, bat le briquet?
Paysage fin et mélancolique,?Certes je t'ai toujours aimé,?Avec tes chalands se ber?ant sur l'eau,?Tes feuilles qui s'en vont au vent tourbillonnant,?Tes vieilles maisons aux toits inégaux,?Tes bo?tes de bouquinistes fermées?Et la boutique de musique?De Monsieur Pugno,--?Mais maintenant?...
MONSIEUR DE LA GANDARA
La lune se lève sur le marronnier,?Monsieur de La Gandara rêve au Luxembourg;?La lune se lève sur le marronnier?Et monsieur de La Gandara la regarde;?On entend au loin battre le tambour?De garde.
Dans la douceur de ce soir printanier?Le vent léger transporte une odeur de lilas;?Le sergent de ronde fait sonner ses clefs;?Les couples s'isolent dans les allées?Et monsieur de La Gandara qui s'attarde?A contempler la couleur rose-thé?Des balustrades,?A son tour s'en va.
De sorte qu'au fond du vieux parc déserté?Où le fantassin de la République?Veille et s'engourdit,?Les belles reines de marbre,?Droites et mélancoliques,?Restent seules à rêver du temps jadis,?Au clair de lune sous les arbres.
L'OISEAU DE BOIS
Dans la nuit sans lune un lumignon file?Comme une étoile,?Et pendu sous l'oiseau mobile?De bois mince et de toile,?Un homme veille sur la ville.
La rose jaune de Fontenay?Dans le verre agonise;?Le bon bourgeois est en chemise?Bougeoir en main et blanc bonnet?De coton sur la tempe grise.
Et tandis que l'oiseau lourd et merveilleux plane,?Dans mon lit une fois encore je me tourne,?Et comme au temps du vieil Haroun?Je rêve d'une fine princesse persane?Aux yeux obliques de velours.
ENVOI
Prince, la rose d'avril peut?Refleurir au bord de la route?Et le ciel être gris ou bleu:?Il ne passe qu'anes qui broutent.
Le rossignol peut sangloter d'amour?Et quelqu'un peut chanter tour à tour?Sa peine, sa joie ou son doute:?Personne n'écoute.
Chacun me déboute:?Qui donc aurait cure?D'une bourse mince?Et d'un coeur obscur,?Hormis vous sans doute,?Prince?
CHANSONS DE BONNE HUMEUR
BONJOUR MONSIEUR
Bonjour Monsieur, comment va votre femme??Fort bien? Tant mieux.?Savez-vous que les roses se fanent?Autour du rameau trop vieux??Bonjour Monsieur.
Savez-vous que la robe bleue?Est froissée et le ruban blanc fripé??Courez vite chez le drapier,?Même s'il vente, même s'il pleut:?Courez donc, Monsieur.
Mais du reste, de la dragée, du mimosa,?Un autre se chargera mieux;?Mais du reste,
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