et romans pour la lecture des femmes et des enfants: romans dans lesquels il fit lui-même des illustrations, romans où il signe comme écrivain Tokitaro-Kak?, et comme peintre Gwaki?jin-Hokousa?. Et ce fut grace à ses pinceaux spirituels et précis que les contes populaires et les romans commencèrent à se répandre dans le public.
Il fut aussi un excellent poète dans la poésie Ha?-Kai (poésie populaire).
Dans ce temps, il habita Asakousa où de nombreux élèves-peintres de Ki?to et d'Ohsaka vinrent le trouver et entrèrent dans son atelier, et, dans ce temps où il y avait bien des peintres dans les villes de Nagoya, de Ki?to, d'Ohsaka, aucun ne put le surpasser.
C'est alors que sortent, de dessous ses pinceaux, des livres ou modèles de gravures, et des impressions, et des dessins innombrables.
Bient?t (c'est l'habitude là-bas, pour les peintres, de changer perpétuellement de noms), le ma?tre léguait sa signature d'Hokousa? à un de ses élèves qui tenait un restaurant dans le Yoshiwara, le quartier des maisons publiques, et qui peignait dans son établissement des peintures de 16 ken (32 mètres) chaque fois que Hokousa? faisait l'ouverture de réunions d'artistes pour l'adoption de nouvelles signatures.
à partir de ce temps, il signa ses impressions Sakino Hokousa?, Ta?to (ancien Hokousa? Ta?to). Il changea encore une fois son nom propre et s'appela Tamé Kazou ou I-itsou.
N'ayant pas eu assez de temps pour donner les modèles de la peinture à ses élèves, il en fit graver des volumes qui, plus tard, obtinrent beaucoup de succès.
Il fut encore très habile dans la peinture dite Kiokou yé, peinture de fantaisie, faite avec des objets ou des services de table trempés dans l'encre de Chine, tels qu'une bo?te servant de mesure de capacité, des oeufs, des bouteilles[1].
[Note 1: Hokousa? affirmait par là que l'exécution d'un beau dessin ne tient pas aux instruments de la peinture, à d'excellente pinceaux, mais est tout entière dans l'art de dessiner du peintre.]
Il peignait encore admirablement bien avec sa main gauche, ou bien de bas en haut. Et sa peinture faite au moyen des ongles de ses doigts était tout à fait étonnante et, quant à ce fait particulier, il fallait être témoin soi-même du travail de l'artiste, sans quoi on e?t pris ses peintures à l'ongle pour des peintures faites avec des pinceaux.
?Après avoir étudié, dit-il quelque part, pendant de longues années, la peinture des diverses écoles, j'ai pénétré leurs secrets et j'en ai recueilli tout ce qu'il y a de meilleur. Rien n'est inconnu pour moi en peinture. J'ai essayé mon pinceau sur tout, et je suis parvenu à réussir tout.? En effet, Hokousa? a peint depuis les images les plus vulgaires, nommées Kamban[2], c'est-à-dire les images-réclames pour les théatres ambulants, jusqu'aux compositions les plus élevées.
[Note 2: Kamban, me dit Hayashi, n'est que l'enseigne ou l'affiche d'un marchand quelconque.]
Ses productions furent même très recherchées par les étrangers, et il y eut une année où l'on exporta ses dessins et ses gravures par centaines, mais presque aussit?t cette exportation fut défendue par le gouvernement de Tokougawa.
Durant les années de l'ère Témp? (1830-1843), Hokousa? publia, en nombre immense, des nishikiyé, impressions en couleur, et des dessins d'amour ou images obscènes, dites shungwa, d'une coloration admirable, qu'il signait toujours du pseudonyme de Goummatei.
Le plus grand honneur que cet artiste obtint, durant sa vie, fut que sa célébrité parvint jusqu'à la cour de Tokougawa, et qu'il put étaler son talent sans rival devant le grand prince. Une fois, pendant que le sh?goun faisait sa promenade dans la ville de Yédo, Hokousa? fut invité par le prince à peindre devant lui. Et, sur une immense feuille de papier, avec une brosse à colle, il commen?a d'abord à tracer des pattes de coq, puis, transformant soudainement le dessin par une couleur d'indigo mis sur les pattes, il en faisait un paysage du fleuve Tatsouta qu'il présentait au prince étonné[3].
[Note 3: Hayashi s'indigne de la mauvaise traduction de ce passage, et me communique la note suivante: la suite d'un retour de chasse aux faucons, le Sh?goun sur sa route prit plaisir à voir dessiner deux grands artistes du temps, Tani Bountch? et Hokousa?. Bountch? commen?a et Hokousa? lui succéda. Tout d'abord il dessina des fleurs, des oiseaux, des paysages, puis, désireux d'amuser le Sh?goun, il couvrit le bas d'une immense bande de papier d'une teinte d'indigo, se fit apporter par ses élèves des coqs, dont il plongea les pattes dans la couleur pourpre, les fit courir sur la teinte bleue, et le prince eut l'illusion de voir la rivière Tatsouta avec ses rapides, charriant des feuilles de momiji.
L'anecdote était racontée par Bountch? à Tanéhiko.]
Hokousa? avait la manie de changer perpétuellement d'habitation et ne demeura jamais plus d'un ou de deux mois dans le même endroit.
Hokousa? mourut le 13 avril de la deuxième année de Kayei (1849)[4], à l'age de 90 ans. Il
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