V. - Suite de la guerre de Corse. -
Cession de l'île. CHAPITRE VI. - Dernières années de la république.
APPENDICE. NÉGOCIATION pour l'évacuation de Gênes par l'aile droite de l'armée
française, entre le vice-amiral lord Keith, commandant en chef la flotte anglaise, le
lieutenant général baron d'Ott, commandant le blocus, et le général en chef français
Masséna. ARTICLES PRÉLIMINAIRES proposés par M. le comte de Hohenzollern,
lieutenant général, au lieutenant général Suchet, pour l'exécution de la convention passée
respectivement entre les généraux en chef des deux armées autrichienne et française en
Italie. CONVENTION faite pour l'occupation de la ville de Gênes et de ses forts, le 5
messidor an VIII, ou 24 juin 1800, conformément au traité fait entre les généraux en chef
Berthier et Mélas. ACTE DU CONGRES DE VIENNE DU 9 JUIN 1815 (Articles sur les
États de Gênes) CONDITIONS qui doivent servir de bases à la réunion des États de
Gênes à ceux de Sa Majesté Sarde
AVANT-PROPOS
Les Génois ont une part considérable dans l'histoire de la navigation et du commerce au
moyen âge. Ils sont marchands et guerriers aux croisades, habiles en même temps à se
ménager le trafic avec les infidèles de l'Égypte et de la Mauritanie. Ils disputent l'empire
de la Méditerranée aux Pisans et aux Vénitiens. Leurs colonies brillent d'un grand éclat:
celle de Péra tour à tour protège et fait trembler les empereurs grecs de Constantinople;
Caffa domine à l'extrémité de la mer Noire.
Il est curieux d'observer un peuple déjà célèbre et redouté en Orient quand, chez lui, il ne
possède rien au-delà de l'étroite enceinte de ses murailles; qui a fait de grandes choses au
loin, n'ayant jamais eu pour territoire que quelques lieues d'une rive étroite et stérile où
l'obéissance lui était contestée. C'est d'une association de mariniers, premier rudiment de
son organisation républicaine, qu'on voit naître une noblesse purement domestique et
municipale, mais bientôt illustre.
Parmi les cités italiques, le rang des Génois est moins éminent. On sent chez eux
l'influence d'une politique fortement empreinte d'égoïsme national et mercantile, qui les
isole, cherchant à se tenir à l'écart des luttes de la liberté lombarde, tout en échappant aux
exigences des avides empereurs teutons. Mais les factions guelfe et gibeline pénètrent
dans Gênes et s'y balancent si bien qu'elles s'excluent et s'exilent alternativement de la
république toujours agitée. Les nobles entre eux se font la guerre. Les populaires lassés
leur arrachent le gouvernement, et de là surgit aussitôt une aristocratie plébéienne dont
les membres se ravissent le pouvoir les uns aux autres. Alors les classes inférieures
prétendent reprendre à la bourgeoisie ce que celle-ci a ôté à la noblesse. L'anarchie oblige
à chercher le repos et la sécurité sous la seigneurie d'un prince étranger. Une fois cette
voie ouverte, on voit se multiplier les expériences pour résoudre le problème insoluble
d'un maître qui s'engagerait à garder la liberté d'une république et qui tiendrait parole.
Tout à coup le dégoût des révolutions en amène une nouvelle. On s'est désabusé des
factions, et une fusion générale des partis produit à l'improviste un gouvernement
régulier.
Ce bien n'est arrivé, cependant, qu'au temps de la décadence des petits États, et de la
déchéance, si l'on peut parler ainsi, des navigateurs de la Méditerranée. Les vicissitudes
des deux derniers siècles de la république, tombée au rang inférieur des puissances, ne
sont pourtant pas dénuées d'intérêt et d'instruction; mais enfin, entraînée dans notre
tourbillon, elle tombe, elle est dissoute: le drame a le triste avantage d'un dénoûment
final.
A côté de l'histoire de Venise, ou plutôt à quelques degrés au-dessous, devrait se placer
l'histoire de Gênes; mais celle-ci nous manque: car dans le cours actuel des idées nous
n'accepterions pas pour telle le seul livre1 que nous possédions sous ce titre, ouvrage
borné sèchement au récit des révolutions du gouvernement des Génois; où il suffit de dire
que l'histoire de leur commerce ne tient pas la moindre place: le nom de la fameuse
banque de Saint-George y est à peine prononcé.
La tardive ambition d'écrire cette histoire m'a été inspirée par les souvenirs d'un séjour à
Gênes de près de vingt-cinq ans. Je crois bien connaître le pays, ses traditions et ce que
les moeurs y tiennent des temps passés. Pendant cette longue demeure je n'avais pourtant
pas conçu un si grand projet: d'autres devoirs ne m'auraient pas laissé la liberté de
l'entreprendre. J'avais seulement eu l'occasion de m'essayer dans quelques notices
détachées que l'académie du Gard a bien voulu recueillir. Mais en regrettant les plus
amples recherches que j'aurais pu faire dans Gênes si j'avais prévu dès lors la tâche que je
me suis imposée au retour, je ne suis pas revenu sans documents et sans mémoires, et j'ai
employé depuis à compléter ces matériaux, tous les loisirs que j'ai pu me faire dans
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