superstitieuse faute de religion, hautaine, vindicative, se chargea d'abattre l'hydre de l'h��r��sie. Ce fut une oeuvre de t��n��bres. La nuit de la Saint-Barth��l��my ne saurait ��tre trop s��v��rement reproch��e �� cette reine et �� son fils Charles IX. Les entrailles fr��missent d'horreur quand on songe �� cet infame massacre qui fut pourtant approuv�� par la cour de Rome. Quelques historiens n��ocatholiques ont cherch�� �� justifier cette oeuvre de sang par les avantages qu'en aurait retir��s le pays. Ne jouons pas avec la conscience et n'admettons jamais de pareilles excuses! Que me parlez-vous de la raison d'��tat, du droit de l��gitime d��fense, de certains progr��s couv��s dans la boue du crime? L'historien juge les faits et ne saurait absoudre que ce qui est juste.
Cependant la royaut�� gagnait chaque jour du terrain. Richelieu reprit l'oeuvre et la politique de Louis XI, qui consistait �� se d��barrasser des grands seigneurs pour ramener toute l'autorit�� �� la couronne. La f��odalit�� s'��tait implant��e sur le sol avec l'��p��e, le cardinal-duc la d��truisit par la hache. Non content de supprimer les grands vassaux, les principaux de la noblesse de France, il effa?a en quelque sorte le souverain lui-m��me. L'homme rouge se posa comme une goutte de sang sur la lign��e bleue des rois de France. De Henri IV �� Louis XIV, il y eut une sorte d'interr��gne. Louis XIII avait disparu derri��re son ministre. C'��tait l'ombre d'un roi; il ne mourut point, il s'��vanouit.
La concentration de tous les pouvoirs entre les mains de la royaut�� ��tait d'ailleurs une oeuvre n��cessaire. D��composant �� l'infini l'autorit��, l'��miettant, si l'on ose ainsi dire, le r��gime f��odal aurait in��vitablement conduit la France soit �� l'anarchie, soit �� la domination d'une foule de ma?tres avides et d'autant plus ombrageux qu'ils ��taient plus faibles. Comment e?t-on pu extirper ces tyrannies locales? Or voil�� que la royaut�� vint en aide au peuple; elle mit environ quatre si��cles �� fonder l'unit��, �� r��primer toutes les r��voltes, �� briser toutes les r��sistances, et au moment o�� elle croyait avoir atteint son but ��clat��rent les troubles de la Fronde.
Louis XIV sortit victorieux de la Journ��e des Barricades. La fraction de l'aristocratie qui lui disputait les r��nes du gouvernement ��tait ��cras��e. Ceci fait, il profita de l'humiliation de la noblesse pour la fixer �� la cour et lui enlever ainsi les moyens de nuire. Que pouvaient contre le roi les grands seigneurs ��loign��s de leur province? Il les chargea de rubans et de cha?nes d'or, les fit asseoir autour de lui sur des fauteuils ou des banquettes de velours, en un mot les enguirlanda de servitude. Versailles devint un foyer de grandeur et de magnificence. Ce n'��taient que f��tes, carrousels, spectacles, chasses, galas.
Le roi-soleil attirait �� lui tous les jeunes moucherons de l'aristocratie, trop heureux de venir se br?ler les ailes �� sa lumi��re. Le pouvoir absolu ��tant remont�� tout entier �� la couronne, on entoura le chef de l'Etat d'une sorte de culte bien fait pour d��grader les caract��res. Louis XIV assista vivant �� son apoth��ose: il avait ainsi trouv�� un moyen qui valait mieux que d'exterminer les grands, c'��tait de les avilir. Autour de cette idole s'organisa tout un syst��me de f��tichisme, ayant le palais de Versailles pour temple, les courtisans pour sacrificateurs et le peuple pour victime.
S'aper?ut-on alors du gouffre qui se creusait autour du tr?ne? En tout cas, il ��tait trop tard. La royaut�� avait abaiss�� toutes les barri��res qui g��naient l'exercice du pouvoir arbitraire; elle avait domestiqu�� ces farouches barons qui ��taient quelquefois les rivaux, mais le plus souvent les soutiens de l'��difice monarchique; elle s'isolait ainsi dans des hauteurs o�� la foudre devait t?t ou tard l'atteindre.
Louis XIV mort, la France, un instant courb��e sous son fouet et ses bottes �� ��perons, redressa superbement la t��te. Les parlements moins soumis, et fortifi��s des armes de l'opinion, essay��rent ?�� et l�� quelque r��sistance. Vint la R��gence, qui engourdit dans la d��bauche ce qui restait de vigueur �� l'aristocratie. Sous Louis XV, le pays s'accoutuma �� ne plus avoir de ma?tres; il ��tait gouvern�� par des ma?tresses qu'il m��prisait. Quand Louis XVI monta sur le tr?ne, les esprits, ��clair��s d��sormais sur les abus, ��taient dans une horrible agitation, et il ne fit rien pour les calmer. Alors le peuple vint se pr��senter, la pique d'une main et la constitution de l'autre, sur les marches du Louvre.--Ce visiteur-l�� n'attend pas longtemps �� la porte des rois.
Telle est la s��rie des faits qui ont amen�� la R��volution Fran?aise. Un mot maintenant sur les doctrines.
Quoique le v��ritable esprit chr��tien ne fut nullement en contradiction avec les principes de 89, il est tr��s-difficile de lui attribuer une influence dans la D��claration des droits de l'homme et du citoyen. La libert�� dont on retrouve t��n��breusement les traces dans les ��crits des P��res de l'��glise n'avait rien de commun
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