Histoire de St. Louis, Roi de France | Page 5

Richard de Bury
t��te de ses troupes, accompagn�� des seigneurs les plus braves et les plus exp��riment��s.
La reine se donnait en m��me temps de pareils soins pour l'��ducation de ses autres enfans. Ils ��taient quatre; savoir: Robert, qui fut depuis comte d'Artois; Jean, comte d'Anjou; Alfonse, comte de Poitiers, et Charles, comte de Provence. Chacun recevait les instructions dont son age pouvait ��tre capable. L'exemple de leur fr��re a?n�� leur donnait une ��mulation qui les excitait �� lui ressembler, en acqu��rant les m��mes connaissances, et pratiquant les m��mes vertus.
La reine Blanche r��ussit encore �� persuader �� ses enfans, que leur plus grand bonheur d��pendait de la parfaite union qui devait r��gner entre eux: ils profit��rent si bien des avis de cette sage m��re, que ces princes furent p��n��tr��s toute leur vie, pour le roi, leur fr��re a?n��, de cette amiti�� tendre et respectueuse qui fait ordinairement la f��licit�� des sup��rieurs et des inf��rieurs; comme, de sa part, Louis les traita toujours avec la plus grande bont��, moins en roi qu'en ami. Lorsque ses fr��res commenc��rent �� ��tre capables d'occupations s��rieuses, il les admit dans ses conseils; il les consultait dans les affaires qui se pr��sentaient, et prenait leur avis. Ils commandaient dans ses arm��es des corps particuliers de troupes, �� la t��te desquels ils ont tr��s-souvent fait des actions dignes de la noblesse de leur naissance. Ils ��taient, pour ainsi dire, les premiers ministres du roi. Ils partageaient avec lui les fonctions p��nibles de la royaut��, et contribuaient unanimement �� la gloire de l'Etat et au bonheur des peuples.
Pendant que la reine Blanche donnait tous ses soins �� l'��ducation de ses enfans, elle ��tait encore occup��e �� rendre inutiles les nouvelles entreprises des esprits brouillons, et surtout de ceux dont je viens de parler. Ils n'��taient pas rentr��s sinc��rement dans leur devoir; ils avaient ��t�� forc��s par la prudence et l'activit�� de la r��gente de se soumettre, et les graces qu'elle leur avait fait accorder par le roi, au lieu de les satisfaire, n'avaient fait qu'augmenter le d��sir d'en obtenir de nouvelles.
L'union de Philippe, comte de Boulogne, oncle du roi, avec la reine r��gente, ��tait pour eux un frein qui les arr��tait: ils entreprirent de le rompre, et ils s'y prirent de la mani��re qu'il fallait pour y r��ussir. Ils lui firent repr��senter qu'��tant celui de tous les princes qui, apr��s les fr��res du roi, ��tait son plus proche parent, ��tant fils de Philippe-Auguste, c'��tait un affront pour lui que la r��gence du royaume f?t en d'autres mains que les siennes, et surtout en celles d'une femme, et d'une femme ��trang��re qui, par ces deux raisons, devait ��tre exclue du gouvernement du royaume de France: ils l'assur��rent de leurs services pour soutenir son droit, s'il voulait le faire valoir.
Le comte Philippe avait ��pous�� Mathilde, fille du vieux comte de Boulogne, qui avait ��t�� fait et rest�� prisonnier de Philippe-Auguste, depuis la bataille de Bouvines; et le gendre, pendant la prison de son beau-p��re, avait ��t�� investi de tous les biens du comte. C'��tait sans doute ce qui avait tenu jusqu'alors le gendre attach�� aux int��r��ts du roi et de la r��gente: car, si le vieux comte de Boulogne ��tait sorti de prison en m��me temps que le comte de Flandre, il aurait pu causer beaucoup d'embarras �� Philippe son gendre, et il est vraisemblable que c'��tait cette raison qui avait emp��ch�� la r��gente, apr��s la mort du roi son ��poux, de donner la libert�� au vieux comte de Boulogne. Celui-ci en mourut de chagrin, ou de d��sespoir, car le bruit courut qu'il s'��tait donn�� la mort. Philippe, apr��s cet ��v��nement, n'ayant plus le motif qui lui avait jusqu'alors fait m��nager la r��gente, se trouva dispos�� �� ��couter les mauvais conseils qu'on lui donnait pour s'emparer de la r��gence.
Il concerta avec plusieurs seigneurs le projet de se saisir de la personne du roi, qui se trouvait dans l'Orl��anais. Ils avaient r��solu d'ex��cuter ce complot sur le chemin d'Orl��ans �� Paris, lorsque le roi retournerait dans sa capitale. Ce prince, en ayant ��t�� averti par le comte de Champagne, se r��fugia �� Montlh��ry, d'o�� il fit sur-le-champ avertir la reine sa m��re, et les habitans de Paris. Blanche en fit partir promptement tous ceux qui ��taient capables de porter les armes, et tout le chemin, depuis Paris jusqu'�� Montlh��ry, fut aussit?t occup�� par une nombreuse arm��e et une foule incroyable de peuple, au milieu de laquelle le roi passa comme entre deux haies de ses gardes. Ce n'��tait qu'acclamations redoubl��es, et que b��n��dictions, qui ne cess��rent point jusqu'�� Paris. Le sire de Joinville rapporte que le roi se faisait toujours un plaisir de se souvenir et de parler de cette journ��e, qui lui avait fait conna?tre l'amour que ses peuples lui portaient. Les seigneurs conjur��s qui s'��taient rendus �� Corbeil pour l'ex��cution de leur dessein,
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