t��te de ses troupes, accompagn�� des seigneurs les plus braves et les plus exp��riment��s.
La reine se donnait en m��me temps de pareils soins pour l'��ducation de ses autres enfans. Ils ��taient quatre; savoir: Robert, qui fut depuis comte d'Artois; Jean, comte d'Anjou; Alfonse, comte de Poitiers, et Charles, comte de Provence. Chacun recevait les instructions dont son age pouvait ��tre capable. L'exemple de leur fr��re a?n�� leur donnait une ��mulation qui les excitait �� lui ressembler, en acqu��rant les m��mes connaissances, et pratiquant les m��mes vertus.
La reine Blanche r��ussit encore �� persuader �� ses enfans, que leur plus grand bonheur d��pendait de la parfaite union qui devait r��gner entre eux: ils profit��rent si bien des avis de cette sage m��re, que ces princes furent p��n��tr��s toute leur vie, pour le roi, leur fr��re a?n��, de cette amiti�� tendre et respectueuse qui fait ordinairement la f��licit�� des sup��rieurs et des inf��rieurs; comme, de sa part, Louis les traita toujours avec la plus grande bont��, moins en roi qu'en ami. Lorsque ses fr��res commenc��rent �� ��tre capables d'occupations s��rieuses, il les admit dans ses conseils; il les consultait dans les affaires qui se pr��sentaient, et prenait leur avis. Ils commandaient dans ses arm��es des corps particuliers de troupes, �� la t��te desquels ils ont tr��s-souvent fait des actions dignes de la noblesse de leur naissance. Ils ��taient, pour ainsi dire, les premiers ministres du roi. Ils partageaient avec lui les fonctions p��nibles de la royaut��, et contribuaient unanimement �� la gloire de l'Etat et au bonheur des peuples.
Pendant que la reine Blanche donnait tous ses soins �� l'��ducation de ses enfans, elle ��tait encore occup��e �� rendre inutiles les nouvelles entreprises des esprits brouillons, et surtout de ceux dont je viens de parler. Ils n'��taient pas rentr��s sinc��rement dans leur devoir; ils avaient ��t�� forc��s par la prudence et l'activit�� de la r��gente de se soumettre, et les graces qu'elle leur avait fait accorder par le roi, au lieu de les satisfaire, n'avaient fait qu'augmenter le d��sir d'en obtenir de nouvelles.
L'union de Philippe, comte de Boulogne, oncle du roi, avec la reine r��gente, ��tait pour eux un frein qui les arr��tait: ils entreprirent de le rompre, et ils s'y prirent de la mani��re qu'il fallait pour y r��ussir. Ils lui firent repr��senter qu'��tant celui de tous les princes qui, apr��s les fr��res du roi, ��tait son plus proche parent, ��tant fils de Philippe-Auguste, c'��tait un affront pour lui que la r��gence du royaume f?t en d'autres mains que les siennes, et surtout en celles d'une femme, et d'une femme ��trang��re qui, par ces deux raisons, devait ��tre exclue du gouvernement du royaume de France: ils l'assur��rent de leurs services pour soutenir son droit, s'il voulait le faire valoir.
Le comte Philippe avait ��pous�� Mathilde, fille du vieux comte de Boulogne, qui avait ��t�� fait et rest�� prisonnier de Philippe-Auguste, depuis la bataille de Bouvines; et le gendre, pendant la prison de son beau-p��re, avait ��t�� investi de tous les biens du comte. C'��tait sans doute ce qui avait tenu jusqu'alors le gendre attach�� aux int��r��ts du roi et de la r��gente: car, si le vieux comte de Boulogne ��tait sorti de prison en m��me temps que le comte de Flandre, il aurait pu causer beaucoup d'embarras �� Philippe son gendre, et il est vraisemblable que c'��tait cette raison qui avait emp��ch�� la r��gente, apr��s la mort du roi son ��poux, de donner la libert�� au vieux comte de Boulogne. Celui-ci en mourut de chagrin, ou de d��sespoir, car le bruit courut qu'il s'��tait donn�� la mort. Philippe, apr��s cet ��v��nement, n'ayant plus le motif qui lui avait jusqu'alors fait m��nager la r��gente, se trouva dispos�� �� ��couter les mauvais conseils qu'on lui donnait pour s'emparer de la r��gence.
Il concerta avec plusieurs seigneurs le projet de se saisir de la personne du roi, qui se trouvait dans l'Orl��anais. Ils avaient r��solu d'ex��cuter ce complot sur le chemin d'Orl��ans �� Paris, lorsque le roi retournerait dans sa capitale. Ce prince, en ayant ��t�� averti par le comte de Champagne, se r��fugia �� Montlh��ry, d'o�� il fit sur-le-champ avertir la reine sa m��re, et les habitans de Paris. Blanche en fit partir promptement tous ceux qui ��taient capables de porter les armes, et tout le chemin, depuis Paris jusqu'�� Montlh��ry, fut aussit?t occup�� par une nombreuse arm��e et une foule incroyable de peuple, au milieu de laquelle le roi passa comme entre deux haies de ses gardes. Ce n'��tait qu'acclamations redoubl��es, et que b��n��dictions, qui ne cess��rent point jusqu'�� Paris. Le sire de Joinville rapporte que le roi se faisait toujours un plaisir de se souvenir et de parler de cette journ��e, qui lui avait fait conna?tre l'amour que ses peuples lui portaient. Les seigneurs conjur��s qui s'��taient rendus �� Corbeil pour l'ex��cution de leur dessein,
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.