1808 et le quai prolongé jusqu'au pont Saint-Michel.
Quais du Marché-Neuf et de l'Archevêché.--Le milieu de ce quai a été ouvert en 1568 pour y établir un marché; ses deux extrémités étaient garnies de maisons bordant la Seine et dont la dernière, voisine du petit pont, a été récemment détruite. On trouve sur ce quai le plus affligeant édifice public qui soit dans Paris: c'est la Morgue, où l'on expose, jusqu'à ce qu'ils soient reconnus, les individus trouvés morts hors de leur domicile. La Morgue re?oit annuellement 360 à 480 cadavres.
A partir du Petit-Pont, la ligne des quais de la Cité est interrompue par les batiments de l'H?tel-Dieu, qui bordent la Seine jusqu'au Pont-aux-Doubles. Au delà de ce pont commence le quai de l'Archevêché, qui date de 1800 et s'est d'abord appelé quai Catinat; avant cette époque, c'étaient les jardins de l'archevêque et du chapitre qui bordaient la Seine.
§ II. (p.017)
Rue d'Arcole et le Parvis Notre-Dame.
La rue d'Arcole commence au quai Napoléon, en face le pont d'Arcole, et finit au Parvis Notre-Dame: c'est une grande et large voie qui a été formée récemment des anciennes rues du Chevet Saint-Landry et de Saint-Pierre-aux-Boeufs.
La première tirait son nom d'une église dont la fondation se perd dans la nuit des temps et où les reliques de saint Landry, évêque de Paris, furent transportées, lorsque la ville fut assiégée par les Normands. L'entrée de cette église, qui fut reconstruite en 1477, était dans la rue Saint-Landry, et son chevet dans la rue qui en prenait le nom. On y remarquait le beau monument sculpté par Girardon pour la sépulture de sa femme, le tombeau de la famille Boucherat et celui de Pierre Broussel, ce père du peuple au temps de la Fronde. Broussel demeurait rue Saint-Landry, no 7, et sa maison existe encore; c'est là qu'il fut arrêté le 26 ao?t 1648; c'est là que commen?a l'émeute qui ébranla le tr?ne du jeune Louis XIV. L'église Saint-Landry a été démolie en 1790; on a trouvé dans ses fondations un amas d'ossements humains, qui semble le reste d'une bataille livrée en cet endroit, ainsi que les ruines du monument triomphal élevé en 383 par le tyran Maxime pour sa victoire sur Gratien[5]: ces ruines ont été retrouvées dans une grande muraille qui enveloppait toute la Cité et qui datait probablement de la domination franque.
[Note 5: Hist. gén. de Paris, p. 5.]
Dans la rue Saint-Pierre-aux-Boeufs était une église aussi ancienne que Saint-Landry, et dont le surnom venait d'un marché de boucherie établi, dès les premiers siècles de notre histoire, dans son (p.018) voisinage, marché qui fut transféré au XIIe siècle près du Chatelet. Cette église, qui occupait l'emplacement de la maison no 15, a été démolie; mais son élégant portail a été transporté à l'église Saint-Séverin, dont il forme la porte latérale.
Le Parvis Notre-Dame est une grande place sur laquelle se trouvent, outre la cathédrale, l'H?tel-Dieu et l'administration des hospices de Paris. Elle date de la fondation même de Notre-Dame, et, bien qu'elle f?t jadis beaucoup moins grande qu'aujourd'hui, elle renfermait des écoles publiques, le bureau des pauvres, les églises Saint-Christophe et Sainte-Geneviève-des-Ardents, enfin l'échelle patibulaire et la prison de l'évêque de Paris. C'est là qu'on amenait les condamnés pour faire amende honorable, une torche à la main, et entendre lire leur arrêt de mort. Ce lugubre spectacle fut donné une dernière fois, le 19 février 1790, pour le supplice du marquis de Favras. On y faisait aussi des exécutions criminelles. Enfin, près de l'église Saint-Christophe et sous la protection de Notre-Dame, se tenait le marché au pain pour les pauvres, où venaient vendre en franchise les boulangers des environs de la ville. Le Parvis commen?a à être déblayé en 1748 par la destruction des églises Saint-Christophe et Sainte-Geneviève, sur l'emplacement desquelles on élargit les rues Saint-Christophe et Neuve-Notre-Dame, et l'on batit l'hospice pour les enfants trouvés, remplacé aujourd'hui par l'administration générale des h?pitaux; les autres agrandissements de la place ont été faits depuis la révolution, et principalement aux dépens de l'H?tel-Dieu et du clo?tre Notre-Dame.
§ III.
L'église Notre-Dame.
Du temps de Tibère, les nautes ou bateliers parisiens élevèrent, (p.019) à la pointe occidentale de la Cité, un monument à Jupiter. Des fouilles faites en 1711 sous le choeur de Notre-Dame amenèrent la découverte d'une partie des pierres qui avaient formé ce monument; l'une d'elles avait pour inscription:
?Sous Tibère César Auguste, à Jupiter très-bon, très-grand, les nautes parisiens élevèrent publiquement cet autel[6].?
[Note 6: TIB. C?SARE. AUG. JOVI. OPTUMO. MAXUMO... M. NAUT?. PARISIAC. PUBLICE. POSUERUNT.]
Ce monument se composait de pierres cubiques ornées de bas-reliefs représentant des divinités romaines et gauloises, des soldats romains, des animaux; sa hauteur devait être de six à huit pieds; il était probablement surmonté d'une statue de Jupiter et avait autour de lui deux autels et d'autres ornements accessoires. On ne sait à quelle époque fut
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