aux pr��tres de professer le droit, et ne font qu'ouvrir l'enseignement aux la?ques. La m��taphysique d'Aristote arrive de Constantinople, tandis que ses commentateurs, apport��s d'Espagne, vont ��tre traduits de l'arabe par ordre des rois de Castille et des princes italiens de la maison de Souabe (Fr��d��ric II et Manfred). Ce n'est pas moins que l'invasion de la Gr��ce et de l'Orient dans la philosophie chr��tienne. Aristote prend place presque au niveau de J��sus-Christ[4]. D��fendu d'abord par les papes, puis tol��r��, il r��gne dans les chaires. Aristote tout haut, (p. 005) tout bas les Arabes et les Juifs, avec le panth��isme d'Averrho��s et les subtilit��s de la Cabale. La dialectique entre en possession de tous les sujets, et se pose toutes les questions hardies. Simon de Tournay enseigne �� volont�� le pour et le contre. Un jour qu'il avait ravi l'��cole de Paris et prouv�� merveilleusement la v��rit�� de la religion chr��tienne, il s'��cria tout �� coup: ?? petit J��sus, petit J��sus, comme j'ai ��lev�� ta loi! Si je voulais, je pourrais encore mieux la rabaisser[5].?
[Note 1: Il proclamait l'inutilit�� des sacrements, de la messe et de la hi��rarchie, la communaut�� des femmes, etc. Il marchait couvert d'habits dor��s, les cheveux tress��s avec des bandelettes, accompagn�� de trois mille disciples, et leur donnait de splendides festins. Bul?us, historia Universit. Parisiensis, II, 98.--?Per matronas et mulierculas... errores suos spargere.?--?Veluti Rex, stipatus satellitibus, vexillum et gladium pr?ferentibus... declamabat.? Epistol. Trajectens. eccles. ap. Gieseler, II, IIme partie, p. 479.]
[Note 2: ?Il se nommait ��on de l'��toile. Ce nom d'��on rappelle les doctrines gnostiques.--C'��tait un gentilhomme de Loud��ac; d'abord ermite dans la for��t de Broceliande, il y re?ut de Merlin le conseil d'��couter les premi��res paroles de l'��vangile, �� la messe. Il se crut d��sign�� par ces mots: ?Per Eum qui venturus est judicare, etc.,? et se donna d��s lors pour fils de Dieu. Il s'attirait de nombreux disciples, qu'il appelait Sapience, Jugement, Science, etc. Guill. Neubrig., l. I: ?Eudo, natione Brito, agnomen habens de Stella, illiteratus et idiota... sermone gallico Eon;... eratque per diabolicas pr?stigias potens ad capiendas simplicium animas... ecclesiarum maxime ac monasteriorum infestator.? Voyez aussi Othon de Freysingen, c. LIV, LV, Robert du Mont, Guibert de Nogent; Bul?us, II, 241; D. Morice, p. 100, Roujoux, Histoire des ducs de Bretagne, t. II.]
[Note 3: Rigord., ibid, p. 375: ?.... Quod quilibet Christianus teneatur credere se esse membrum Christi.?--Concil. Paris., ibid.: ?Omnia unum, quia quidquid est, est Deus, Deus visibilibus indutus instrumentis.--Filius incarnatus, i.e. visibili form? subjectus.--Filius usque nunc operatus est, sed Spiritus sanctus ex hoc nunc usque ad mundi consummationem inchoat operari.?]
[Note 4: Averrho?s, ap. Gieseler, IIme partie, p. 378: ?Aristoteles est exemplar, quod natura invenit ad demonstrandam ultimam perfectionem humanam.?--Corneille Agrippa disait au XIVe si��cle: ?Aristoteles fuit pr?cursor Christi in naturalibus; sicut Joannes Baptista... in gratuitis.? Ibid.]
[Note 5: Math. Paris: ?Dieu le punit: il devint si idiot, que son fils eut peine �� lui rapprendre le Pater.?]
Telle est l'ivresse et l'orgueil du moi �� son premier r��veil. L'��cole de Paris s'��l��ve entre les jeunes communes de Flandre et les vieux municipes du Midi, la logique entre l'industrie et le commerce.
Cependant un immense mouvement religieux ��clatait dans le peuple sur deux points �� la fois: le rationalisme vaudois dans les Alpes, le mysticisme allemand sur le Rhin et aux Pays-Bas.
C'est qu'en effet le Rhin est un fleuve sacr��, plein d'histoires et de myst��res. Et je ne parle pas seulement de son passage h��ro?que entre Mayence et Cologne, o�� il perce sa route �� travers le basalte et le granit. Au midi et au nord de ce passage f��odal, �� l'approche des villes saintes, de Cologne, de Mayence et de Strasbourg, il s'adoucit, il devient populaire, ses rives ondulent doucement en belles (p. 006) plaines; il coule silencieux, sous les barques qui filent et les rets ��tendus des p��cheurs. Mais une immense po��sie dort sur le fleuve. Cela n'est pas facile �� d��finir; c'est l'impression vague d'une vaste, calme et douce nature, peut-��tre une voix maternelle qui rappelle l'homme aux ��l��ments, et, comme dans la ballade, l'attire alt��r�� au fond des fra?ches ondes: peut-��tre l'attrait po��tique de la Vierge, dont les ��glises s'��l��vent tout le long du Rhin jusqu'�� sa ville de Cologne, la ville des onze mille vierges. Elle n'existait pas, au XIIe si��cle, cette merveille de Cologne, avec ses flamboyantes roses et ses rampes a��riennes, dont les degr��s vont au ciel; l'��glise de la Vierge n'existait pas, mais la Vierge existait. Elle ��tait partout sur le Rhin, simple femme allemande, belle ou laide, je n'en sais rien, mais si pure, si touchante et si r��sign��e. Tout cela se voit dans le tableau de l'Annonciation �� Cologne. L'ange y pr��sente �� la Vierge non un beau lis, comme dans les tableaux italiens, mais un livre, une dure sentence, la passion du Christ avant
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.