Henri IV | Page 8

William Shakespeare
ce moment, tout irrit��, avec mes blessures refroidies, de me sentir ainsi harcel�� par un perroquet, dans mon ressentiment et mon impatience, je lui r��pondis, sans y faire attention, je ne sais pas quoi... qu'il les aurait ou qu'il ne les aurait pas: car il me mettait en fureur quand il venait si sautillant, sentant si bon, me parler dans le langage d'une femme de chambre de cour, de canons, de tambours et de blessures; me dire, Dieu sait �� quel propos, qu'il n'y avait rien au monde de si admirable que le spermaceti pour des contusions internes... et que c'��tait grand'piti�� qu'on allat d��terrer, dans les entrailles de la terre innocente, ce tra?tre de salp��tre qui a d��truit lachement plus d'un bon et robuste compagnon, et que sans ces d��testables armes �� feu il aurait ��t�� guerrier comme les autres. C'est, je vous le dis, mon prince, �� ce plat bavardage, aux propos d��cousus qu'il me tenait, que je r��pondis indirectement; et je vous en conjure, que son rapport ne soit pas regard�� ici comme d'assez de valeur pour m'accuser, et venir se mettre entre mon attachement et votre haute Majest��.
[Note 14:
Who there with angry, When I next came there Took it in snuff.
Take in snuff r��pond �� ce que nous appelons se sentir monter la moutarde au nez. Hotspur joue ici sur l'expression, et pr��tend que le nez du lord qui respirait cette odeur, took it in snuff, le prenait en guise de tabac; ce qui veut dire aussi: le prenait avec col��re, angry.]
BLOUNT.--En consid��rant les circonstances, mon bon seigneur, tout ce qu'Henri Percy aura dit �� un pareil personnage, en pareil lieu, et dans un pareil moment, peut bien, avec tout ce qu'on vous a rapport��, p��rir dans un juste oubli, sans jamais ��tre relev�� pour lui nuire, ou fonder aucun motif d'accusation; ce qu'il a dit alors, il le d��savoue maintenant.
LE ROI.--Mais cependant il refuse encore ses prisonniers, �� moins que l'on n'accepte ses r��serves, ses conditions, qui sont que nous payerons sur-le-champ, �� nos frais, la ran?on de son beau-fr��re, de l'extravagant Mortimer[15], qui, sur mon ame, a volontairement livr�� la vie des soldats qu'il a men��s au combat contre cet indigne magicien et damn�� Glendower[16] dont la fille, �� ce que nous apprenons, vient tout r��cemment d'��pouser le comte des Marches[17]. Ainsi nous viderons nos coffres pour racheter un tra?tre et le remettre dans le pays; nous irons solder la trahison, et traiter avec la peur quand elle s'est perdue et livr��e elle-m��me! Non, qu'il p��risse de faim sur les montagnes st��riles! Jamais je ne regarderai comme mon ami l'homme dont la voix me demandera de d��penser un penny pour d��livrer et faire rentrer dans mes ��tats le rebelle Mortimer.
[Note 15: Edmond Mortimer, comte des Marches, n'��tait pas le beau-fr��re, mais le neveu d'Hotspur, par la femme de celui-ci, soeur de Roger Mortimer, p��re d'Edmond. Dans la premi��re sc��ne du troisi��me acte Mortimer, en parlant de lady Percy, femme d'Hotspur, l'appelle sa tante.]
[Note 16: Owen Glendower, ou Glindour Dew, du lieu de sa naissance (Glindourure, sur les bords de la Dee), ��tait fils d'un gentilhomme du pays de Galles; il avait d'abord ��tudi�� �� Londres pour suivre la carri��re du barreau; mais n'ayant pu obtenir justice de lord Ruthwen, qui lui retenait les terres provenant de l'h��ritage de son p��re, il r��solut de se la faire par les armes, ravagea les propri��t��s du lord, emmena ses bestiaux, tua ses vassaux, et finit par le faire prisonnier lui-m��me. Il parvint �� une telle puissance qu'il se fit en 1402 couronner prince de Galles. Il fut m��l�� �� tous les troubles qui d��sol��rent le r��gne de Henri IV; et, apr��s des succ��s divers, mais qui le laissaient toujours sur pied et toujours redoutable, il fut enfin totalement d��fait et r��duit �� vivre dans les bois et dans les cavernes; il y mourut de mis��re en 1420. Il ��tait regard�� comme magicien.]
[Note 17: Hollinshed et les autres chroniqueurs ont parl�� de ce pr��tendu mariage.]
HOTSPUR.--Le rebelle Mortimer! C'est par les hasards seuls de la guerre, mon souverain, qu'il est tomb�� entre les mains de l'ennemi, et il suffit d'une seule langue pour faire parler en t��moignage de cette v��rit�� toutes ses blessures comme autant de bouches. Ces blessures qu'il a re?ues en brave, lorsque sur les bords de la douce Severn, seul contre seul, fer contre fer, il a pass�� la meilleure partie d'une heure �� faire ��change de courage avec le puissant Glendower. Trois fois ils ont repris haleine, et trois fois, d'un mutuel accord, ils ont bu les eaux de la rapide Severn, qui, effray��e alors de leurs sanguinaires regards, a fui pleine de crainte �� travers ses roseaux tremblants, et a cach�� sa t��te ondoyante dans les profondeurs de son lit tout ensanglant�� par ces
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 43
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.