s'est noy��? ou le tr��sorier Stunck, dont la femme est infid��le?--Mais, vraiment, je ne vois point dans tout cela de motif pour se faire sauter la cervelle.
La foule croissait �� chaque instant. En ce moment un jeune homme qui passait sur le port, voyant cette affluence de peuple, descendit de cheval, remit la bride aux mains du domestique qui le suivait, et entra dans le Spladgest. Il ��tait v��tu d'un simple habit de voyage, arm�� d'un sabre et envelopp�� d'un large manteau vert; une plume noire, attach��e �� son chapeau par une boucle de diamants, retombait sur sa noble figure et se balan?ait sur son front ��lev��, ombrag�� de longs cheveux chatains; ses bottines et ses ��perons, souill��s de boue, annon?aient qu'il venait de loin.
Lorsqu'il entra, un homme petit et trapu, envelopp�� comme lui d'un manteau, et cachant ses mains sous des gants ��normes, r��pondait au soldat:
--Et qui vous dit qu'il s'est tu��? Cet homme ne s'est pas plus suicid��, j'en r��ponds, que le toit de votre cath��drale ne s'est incendi�� de lui-m��me.
Comme la bisaigu? fait deux blessures, cette phrase fit na?tre deux r��ponses.
--Notre cath��drale! dit Niels, on la couvre maintenant en cuivre. C'est ce mis��rable Han qui, dit-on, y a mis le feu, pour faire travailler les mineurs, parmi lesquels se trouvait son prot��g�� Gill Stadt, que vous voyez ici.
--Comment diable! s'��criait de son c?t�� le soldat, m'oser soutenir �� moi, second arquebusier de la garnison de Munckholm, que cet homme-l�� ne s'est pas br?l�� la cervelle!
--Cet homme est mort assassin��, reprit froidement le petit homme.
--Mais ��coutez donc l'oracle! Va, tes petits yeux gris ne voient pas plus clair que tes mains sous les gros gants dont tu les couvres au milieu de l'��t��.
Un ��clair brilla dans les yeux du petit homme.
--Soldat! prie ton patron que ces mains-l�� ne laissent pas un jour leur empreinte sur ton visage.
--Oh! sortons! cria le soldat enflamm�� de col��re. Puis, s'arr��tant tout �� coup: Non, dit-il, car il ne faut point parler de duel devant des morts.
Le petit homme grommela quelques mots dans une langue ��trang��re et disparut.
Une voix s'��leva:--C'est aux gr��ves d'Urchtal qu'on l'a trouv��.
--Aux gr��ves d'Urchtal? dit le soldat; le capitaine Dispolsen a d? y d��barquer ce matin, venant de Copenhague.
--Le capitaine Dispolsen n'est point encore arriv�� �� Munckholm, dit une autre voix.
--On dit que Han d'Islande erre actuellement sur ces plages, reprit un quatri��me.
--En ce cas, il est possible que cet homme soit le capitaine, dit le soldat, si Han est le meurtrier; car chacun sait que l'islandais assassine d'une mani��re si diabolique, que ses victimes ont souvent l'apparence de suicid��s.
--Quel homme est-ce donc que ce Han? demanda-t-on.
--C'est un g��ant, dit l'un.
--C'est un nain, dit l'autre.
--Personne ne l'a donc vu? reprit une voix.
--Ceux qui le voient pour la premi��re fois le voient aussi pour la derni��re.
--Chut! dit la vieille Olly; il n'y a, dit-on, que trois personnes qui aient jamais ��chang�� des paroles humaines avec lui: ce r��prouv�� de Spiagudry, la veuve Stadt, et....--mais il a eu malheureuse vie et malheureuse mort--ce pauvre Gill, que vous voyez ici. Chut!
--Chut! r��p��ta-t-on de toutes parts.
--Maintenant, s'��cria tout �� coup le soldat, je suis s?r que c'est en effet le capitaine Dispolsen; je reconnais la cha?ne d'acier que notre prisonnier, le vieux Schumacker, lui donna en don �� son d��part.
Le jeune homme �� la plume noire rompit vivement le silence:--Vous ��tes s?r que c'est le capitaine Dispolsen?
--S?r, par les m��rites de saint Belz��buth! dit le soldat.
Le jeune homme sortit brusquement.
--Fais avancer une barque pour Munckholm, dit-il �� son domestique.
--Mais, seigneur, et le g��n��ral?....
--Tu lui m��neras les chevaux. J'irai demain. Suis-je mon ma?tre ou non? Allons, le jour baisse; et je suis press��, une barque.
Le valet ob��it et suivit quelque temps des yeux son jeune ma?tre, qui s'��loignait du rivage.
II
Je m'assi��rai pr��s de vous, tandis que vous raconterez quelque histoire agr��able pour tromper le temps.
MATURIN, Bertram.
Le lecteur sait d��j�� que nous sommes �� Drontheim, l'une des quatre principales villes de la Norv��ge, bien qu'elle ne f?t pas la r��sidence du vice-roi. �� l'��poque o�� cette histoire se passe--en 1699--le royaume de Norv��ge ��tait encore uni au Danemark et gouvern�� par des vice-rois, dont le s��jour ��tait Berghen, cit�� plus grande, plus m��ridionale et plus belle que Drontheim, en d��pit du surnom de mauvais go?t que lui donnait le c��l��bre amiral Tromp.
Drontheim offre un aspect agr��able lorsqu'on y arrive par le golfe auquel cette ville donne son nom; le port assez large, quoique les vaisseaux n'y entrent pas ais��ment en tout temps, ne pr��sentait toutefois alors que l'apparence d'un long canal, bord�� �� droite de navires danois et norv��giens, �� gauche de navires ��trangers, division prescrite par les ordonnances. On voit dans le fond la ville assise sur une plaine bien cultiv��e, et surmont��e par les hautes aiguilles de sa cath��drale. Cette ��glise, un des
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