sujettes pour lesquelles les uns risqu��rent, les autres perdirent des tr?nes, aussi bien qu'une terrible Sforza, une intrigante d'Arquien, une Gonzague coquette.
Chez les Polonais des temps pass��s, une male r��solution s'unissant �� cette ardente d��votion pour les objets de leur amour qui, en face des ��tendards du croissant aussi nombreux que les ��pis d'un champ, dictait tous les matins �� Sobieski les plus tendres billets-doux �� sa femme, prenait une teinte singuli��re et imposante dans l'habitude de leur maintien, noble jusqu'�� une l��g��re emphase. Ils ne pouvaient manquer de contracter le go?t des mani��res solennelles en en contemplant les plus beaux types dans les sectateurs de l'islam, dont ils appr��ciaient, et gagnaient les qualit��s tout en combattant leurs envahissements. Il savaient comme eux faire pr��c��der leurs actes d'une intelligente d��lib��ration, qui semblait rendre pr��sente �� chacun la divise du prince Boleslas de Pom��ranie: Erst wieg's, dann wag's! (P��se d'abord, puis ose!) Ils aimaient �� rehausser leurs mouvements d'une certaine importance gracieuse, d'une certaine fiert�� pompeuse, qui ne leur enlevait nullement une aisance d'allures et une libert�� d'esprit accessibles aux plus l��gers soucis de leurs tendresses, aux plus ��ph��m��res craintes de leur coeur, aux plus futiles int��r��ts de leur vie. Comme ils mettaient leur honneur �� la faire payer cher, ils aimaient �� l'embellir et, mieux que cela, ils savaient aussi aimer ce qui l'embellissait, r��v��rer ce qui la leur rendait pr��cieuse.
Leurs chevaleresques h��ro?smes ��taient sanctionn��s par leur alti��re dignit�� et une pr��m��ditation convaincue. Ajoutant les ressorts de la raison aux ��nergies de la vertu, ils r��ussissaient �� se faire admirer de tous les ages, de tous les esprits, de leurs adversaires m��mes. C'��tait une sorte de sagesse t��m��raire, de prudence hasardeuse, de fatuit�� fanatique, dont la manifestation historique la plus marquante et la plus c��l��bre fut l'exp��dition de Sobieski, alors qu'il sauva Vienne et frappa d'un coup mortel l'empire ottoman, vaincu enfin dans cette longue lutte soutenue de part et d'autre avec tant de prouesse, d'��clat et de mutuelles d��f��rences, entre deux ennemis aussi irr��conciliables dans leurs combats que magnanimes dans leurs tr��ves.
Durant de longs si��cles la Pologne a form�� un ��tat dont la haute civilisation, tout �� fait autonome, n'��tait conforme �� aucune autre et devait rester unique dans son genre. Aussi diff��rente de l'organisation f��odale de l'Allemagne qui l'avoisinait �� l'occident, que de l'esprit despotique et conqu��rant des Turcs qui ne cessaient d'inqui��ter ses fronti��res d'orient, elle se rapprochait d'une part de l'Europe par son christianisme chevaleresque, par son ardeur �� combattre les infid��les, d'autre part elle empruntait aux nouveaux ma?tres de Byzance les enseignements de leur politique sagace, de leur tactique militaire et de leurs dires sentencieux. Elle fondait ces ��l��ments h��t��rog��nes dans une soci��t�� qui s'assimilait des causes de ruine et de d��cadence, avec les qualit��s h��ro?ques du fanatisme musulman et les sublimes vertus de la saintet�� chr��tienne[1]. La culture g��n��rale des lettres latines, la connaissance et le go?t de la litt��rature italienne et fran?aise, recouvraient ces ��tranges contrastes d'un lustre et d'un vernis classiques. Cette civilisation devait n��cessairement apposer un cachet distinctif �� ses moindres manifestations. Peu propice aux romans de la chevalerie errante, aux tournois et passes d'armes, ainsi qu'il ��tait naturel �� une nation perp��tuellement en guerre qui r��servait pour l'ennemi ses prouesses valeureuses, elle rempla?a les jeux et les splendeurs des joutes simul��es par d'autres f��tes, dont des cort��ges somptueux formaient le principal ornement.
[Note 1: On sait de combien de noms glorieux la Pologne a enrichi le calendrier et le martyrologe de l'��glise. Rome accorda �� l'ordre des Trinitaires, (Fr��res de la R��demption), destin�� �� racheter les chr��tiens tomb��s en esclavage chez les infid��les, le privil��ge exclusif pour ce pays de porter une ceinture rouge sur leur habit blanc, en m��moire des nombreux martyrs qu'il fournit, principalement dans les ��tablissements rapproch��s des fronti��res, tels que celui de Kamieniec-Podolski.]
Il n'y a rien de nouveau, assur��ment, �� dire que tout un c?t�� du caract��re des peuples se d��c��le dans leurs danses nationales. Mais, nous pensons qu'il en est peu dans lesquelles, comme dans la Polonaise, sous une aussi grande simplicit�� de contours, les impulsions qui les ont fait na?tre se traduisent aussi parfaitement dans leur ensemble, en se trahissant aussi diversement par les ��pisodes qu'il ��tait r��serv�� �� l'improvisation de chacun de faire entrer dans le cadre g��n��ral. D��s que ces ��pisodes eurent disparu, que la verve en fut absente, que nul ne se cr��a plus un r?le sp��cial dans ces courts interm��des, qu'on se contenta d'accomplir machinalement l'obligatoire pourtour d'un salon, il ne resta plus que le squelette des anciennes pompes.
Le caract��re primitif de cette danse essentiellement polonaise est assez difficile �� diviner maintenant, tant elle est d��g��n��r��e au dire de ceux qui l'ont vu ex��cuter au commencement de ce si��cle encore. On comprend �� quel point elle doit leur sembler devenue fade,
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