Etudes sur la Littérature Française au XIXe siècle | Page 4

Alexandre Vinet
ma dernière le?on de littérature fran?aise. 5 avril.--Corrigé la deuxième épreuve de ma dernière le?on pour la Revue suisse.
Il s'agit de la le?on sur la littérature de la Restauration (voir "Conclusion: La littérature de la Restauration"). Elle se trouve dans le tome septième de la Revue suisse, telle qu'elle figure dans l'autographie, et telle qu'elle figure aussi dans le présent volume, à l'exception du dernier paragraphe (celui où le professeur prend congé de ses auditeurs). Sainte-Beuve lut cet article, où il était un peu question de lui. Il écrivit aussit?t à Vinet:
?Je viens de lire dans la Revue suisse votre discours sur l'histoire littéraire de la Restauration; j'oublie que vous m'y traitez trop bien, que vous m'y accordez trop d'attention; mais le but élevé, final, ne manque jamais et l'on achève la dernière page en regardant là haut[28].?
7 avril.--Corrigé l'épreuve de la le?on sur Corinne pour le Courrier suisse.
8 mai.--Achevé d'écrire mon cours précédent (de littérature) pour l'autographie.
19 juin.--Re?u les dernières pages de mon cours autographié.
Je ferai à propos de la note du 7 avril la même observation que j'ai faite à propos de celle du 5: Vinet a publié dans le Courrier suisse une le?on de son cours telle qu'elle figure dans l'autographie. Et ceci nous amène à nous demander si l'autographie n'a pas une valeur plus grande que celle que bien souvent on lui attribue. Que de fois j'ai entendu dire--et par des personnes qui connaissent à fond leur Vinet:--?Nous n'avons pas le texte authentique du cours sur Madame de Sta?l et Chateaubriand! Nous n'avons que des notes d'étudiants, revues sans doute par l'auteur, et sans doute un peu corrigées et complétées par lui, mais enfin ce n'est pas du Vinet!? Je me permets de n'être pas tout à fait de leur avis. On peut d'abord leur faire observer que Vinet a publié deux chapitres de son cours autographié, sans y rien modifier, et il en faut bien conclure que, pour deux chapitres au moins, nous avons dans l'autographie du Vinet parfaitement authentique et définitif. Et pour le reste, je les rends attentifs à la note du 8 mai: ?Achevé d'écrire mon cours pour l'autographie.? Si cette note a un sens, elle ne peut avoir que celui-ci: à savoir que Vinet a lui-même rédigé son cours. Il l'a rédigé après l'avoir professé,--c'est entendu,--et en s'aidant des notes prises par ses étudiants,--c'est entendu encore,--mais il l'a bel et bien rédigé. Il écrivait à M. Lutteroth le 16 juin 1844:
?Quand toute mon autographie aura paru je vous enverrai ce qui vous manque. Je trouve toujours plus impossible d'écrire le cours que je fais maintenant[29]; il ne faut donc point songer à le joindre au premier dans le cas où on imprimerait celui-ci[30].?
Ce qui signifie qu'il ne peut rédiger ses le?ons sur Lamartine, Hugo, etc., tandis que le premier cours, le cours sur Chateaubriand et Madame de Sta?l, doit être considéré comme prêt pour l'impression.
Mais alors, demandera-t-on, où est le manuscrit?--Le manuscrit a été perdu, répondrai-je, comme bien d'autres manuscrits de Vinet. Mais de ce que le manuscrit n'existe pas il ne faut pas déduire qu'il n'a jamais existé.
Je reconnais qu'il y a dans le cours sur Madame de Sta?l et Chateaubriand quelques pages où la suite des idées n'est pas suffisamment marquée et qui ressemblent plut?t à des notes incomplètes qu'à une rédaction achevée; mais il y en a extrêmement peu[31], et le plus souvent ce qui me frappe dans ce cours c'est le fini de l'expression. Le style est oratoire assurément--et c'est tout naturel, et il ne faut pas s'en plaindre--mais encore une fois c'est mis au point par Vinet, et en fait de Vinet authentique je ne vois pas ce qu'on pourrait demander de plus.
Il est dommage après cela que le manuscrit ait disparu.
Nous n'avons de manuscrits de Vinet relatifs à ce cours que trois ou quatre feuilles de notes sur Madame de Sta?l. C'est le plan de la première le?on du professeur sur l'auteur de Corinne; ce sont les papiers qu'il devait avoir sous les yeux quand il parlait de sa vie et de son caractère. Fort peu de chose, comme on voit--la plus grande partie de ce manuscrit est d'ailleurs un choix de citations--mais cela ne laisse pas d'être intéressant. L'auteur y a en effet rédigé en deux ou trois lignes sa pensée ma?tresse. Elle est là, dépouillée de tous les développements qui devaient l'amener et la préparer à ?l'auditoire?; et elle n'en est que plus frappante:
?Le bonheur de l'ame est trouvé; le bonheur extérieur a fui; ce bonheur qui n'est pas plus dans les passions ou dans la gloire que la voix de Dieu n'est dans la tempête.?
C'est là, je le répète, l'idée de la le?on (et même l'idée de tout le cours): c'est vers cette idée et vers cette image que l'orateur devait s'élever
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