Essai sur la littérature merveilleuse des noirs, suivi de Contes indigènes de lOuest afr | Page 4

François-Victor Équilbecq
patois futur de l'A.O.F. dont le fran?ais restera--nous y comptons--la langue officielle et littéraire.
[Note 5: Couscous.]
[Note 6: Amant.]
Les contes enregistrés dans ce recueil émanent de sources assez diverses pour justifier plus qu'à demi le sous-titre, guère trop général, qui leur a été donné. Pour que ce sous-titre f?t absolument légitime, il faudrait qu'au nombre des contes rassemblés ici figurent ceux de la C?te d'Ivoire et du Dahomey. Néanmoins, étant données les grandes ressemblances des contes de ces deux dernières colonies[7] avec ceux des trois autres pays composant le Gouvernement Général, on peut dire qu'il existe une littérature ouest-africaine, homogène dans ses grandes lignes et provenant d'une mentalité générale commune. C'est pourquoi le sous-titre ?Contes indigènes de l'Ouest-Africain, fran?ais? semble pouvoir être maintenu.
[Note 7: Voir pour la C?te d'Ivoire, les contes de Delafosse et notamment: Le ciel, l'araignée et la mort. La conquête du Baoulé. Le crapaud et le caméléon, etc.]
Quant au titre principal: Aux lueurs des feux de veillée, il s'explique par les conditions dans lesquelles se racontent généralement ces récits. C'est le soir, aux lueurs vacillantes du feu près duquel les noirs attardent leurs veillées, sinon dans le flou laiteux d'une nuit lunaire, qu'on les entend narrer le plus volontiers. La pénombre ajoute son charme de mystère au merveilleux pittoresque des contes. Si l'impression devient trop angoissante, un conte égrillard, une fable satirique dissipent la terreur qui commence à peser sur l'auditoire.
Il semble même que ce décor de demi-obscurité soit devenu indispensable pour le conteur. A l'exception, en effet, des noirs qui ont longuement vécu en contact avec nous et qui ont acquis à ce contact un certain scepticisme, il n'est guère de narrateur qui raconte volontiers ses légendes à la lumière du soleil. J'en ai acquis la certitude par ma propre expérience.
L'indigène éprouve une sorte de défiance instinctive qui le fait répugner tout d'abord à livrer ses traditions à la curiosité des Blancs. Il ne peut saisir pour quelle raison l'Européen, qui affiche souvent l'incrédulité, peut s'intéresser à des récits de vieillards ou d'enfants. Aussi cherche-t-il une arrière-pensée à cette curiosité. Il faut le convaincre peu à peu, feindre soi-même de croire aux êtres mystérieux de la nuit et surtout lui prouver, par des citations d'histoires de même nature, que déjà l'on a mis d'autres conteurs en confiance. Alors il ne se défend plus et loin d'être hésitants à votre appelles contes affluent bient?t... d'autant mieux que la perspective d'un ?bounia? (cadeau) détermine les bons vouloirs, d'abord indécis.
Il résulte de ce qui vient d'être dit que la récolte des contes, assez maigre au début des recherches, se fait de plus en plus fructueuse au bout d'un certain temps: 41 des contes de ce recueil ont été enregistrés de 1904 à 1907; 47, de 1909 à 1910, en moins de 6 mois et 187 de juillet 1911 à octobre 1912. On voit la progression!

SOURCES DES CONTES
La majeure partie est d'origine bambara (70).
Puis viennent, par ordre de fréquence.
Peuhl (ou Torodo)..................... 54 Gourmantié............................ 42 Ouolof................................ 26 Haoussa............................... 24 Malinké............................... 23 Habé.................................. 17 M?ssi................................. 8 Soussou............................... 3 Kouranko.............................. 2 Sénofo................................ 2 Kissi................................. 1 Khassonké............................. 1 Dyerma................................ 1 Gourounsi............................. 1
Voici la répartition détaillée de ces contes, classés par races, pour permettre à ceux qui désireront étudier plus spécialement la littérature merveilleuse de telle ou telle race, de se retrouver plus aisément dans ce recueil:
CLASSIFICATION DES CONTES PAR RéPARTITION ENTRE LES DIVERSES RACES
I. Contes Ouolof (26).
La légende de Diadiane NDiaye. Les trois gloutons. La fille d'Aoua Gaye. L'ensorcelée de Thiévaly. Le laptot giflé. Le guéhuel et le damel. Les incongrus. Le lion, le guinné et le ouarhambané. Le fils du sérigne. Les ma?tres de la nuit. Le chat-guinné de Saint-Louis. L'enterré vif. La précaution inutile. Le spahi et la guinné. Le ngortann. Le cabri. Mamadou et Anta la guinné. Le milicien et les cabris. Le chasseur de Ouallalane. Service de nuit. Une ronde impressionnante. Hammat et Mandiaye. Le guinné altéré. La sage-femme de Dakar. Les talibés rivaux. Ibrahima et les hafritt.
II. CONTES SOUSSOU (3).
Le fils des bari. L'enfant de Salatouk. L'almamy-ca?man.
III. Contes Dyerma (1).
L'homme touffu.
IV. Contes Gourounsi (1).
Le canari merveilleux.
V. Contes Sénofo (2).
L'éléphantiasis de Moriba. Les présents des faro.
VI. Contes M?ssi (8).
Les six géants et leur mère. L'hyène, le lièvre et le calao. La lionne et l'hyène. La lionne et le chasseur. Le fils du seigneur Ouinndé. L'organe dénonciateur. Le mauvais gardien. La case de cuivre pale.
VII. Contes Malinké (23).
Le minimini. La taloguina de Dàfolo. Le chatiment de la diato. Le konkoma. Déro et ses frères. Le chien et le caméléon. Namara Soundiéta. Le rapt des métaux précieux. L'igname. Le guina du tali. Le roi et le lépreux. La fausse fiancée. Le petit sorcier. La sorcière punie. Le feu des guina. La guiloguina. La chèvre domestiquée. Fad?ro. La première des dots. Le pupille du cailcédrat. L'hyène et le singe vert. La gourde. Les calaos
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 57
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.