que vous auriez �� l��h?pital.
-- Monsieur, c��est impossible, je ne peux pas me s��parer de ma fille. Que deviendrait-elle?
-- Comme vous voudrez, c��est votre affaire, je vous ai dit ce que je devais.?
Il appela:
?Petite.?
Puis, tirant un carnet de sa poche, il ��crivit au crayon quelques lignes sur une feuille blanche, qu��il d��tacha:
?Porte cela chez le pharmacien, dit-il, celui qui est aupr��s de l����glise, pas un autre. Tu donneras �� ta m��re le paquet n�� 1; tu lui feras boire d��heure en heure la potion n�� 2; le vin de quinquina en mangeant, car il faut qu��elle mange; ce qu��elle voudra, surtout des oeufs. Je reviendrai ce soir.?
Elle voulut l��accompagner pour le questionner:
?Maman est bien malade?
-- Tache de la d��cider �� entrer �� l��h?pital.
-- Est-ce que vous ne pouvez pas la gu��rir?
-- Sans doute, je l��esp��re; mais je ne peux pas lui donner ce qu��elle trouverait �� l��h?pital. C��est folie de n��y pas aller; c��est pour ne pas se s��parer de toi qu��elle refuse: tu ne serais pas perdue, car tu as l��air d��une fille avis��e et d��lur��e.?
Marchant �� grands pas, il ��tait arriv�� �� sa voiture; Perrine e?t voulu le retenir, le faire parler, mais-il monta et partit.
Alors elle revint �� la roulotte.
?Qu��a dit le m��decin? demanda la m��re.
-- Qu��il te gu��rirait.
-- Va donc vite chez le pharmacien, et rapporte aussi deux oeufs; prends tout l��argent.?
Mais tout l��argent ne fut pas suffisant; quand le pharmacien eut lu l��ordonnance, il regarda Perrine en la toisant;
?Vous avez de quoi payer?? dit-il.
Elle ouvrit la main.
?C��est sept francs cinquante?, dit le pharmacien qui avait fait son calcul.
Elle compta ce qu��elle avait dans la main et trouva six francs quatre-vingt-cinq centimes en estimant le florin d��Autriche �� deux francs; il lui manquait donc treize sous.
?Je n��ai que six francs quatre-vingt-cinq centimes, dont un florin d��Autriche, dit-elle; le voulez-vous, le florin?
-- Ah! non par exemple.?
Que faire? Elle restait au milieu de la boutique la main ouverte, d��sesp��r��e, an��antie.
?Si vous vouliez prendre le florin, il ne me manquerait que treize sous, dit-elle enfin; je vous les apporterais tant?t.?
Mais le pharmacien ne voulut d��aucune de ces combinaisons, ni faire cr��dit de treize sous, ni accepter le florin:
?Comme il n��y a pas urgence pour le vin de quinquina, dit-il, vous viendrez le chercher tant?t; je vais tout de suite vous pr��parer les paquets et la potion qui ne vous co?teront que trois francs cinquante.?
Sur l��argent qui lui restait elle acheta des oeufs, un petit pain viennois, qui devait provoquer l��app��tit de sa m��re, et revint toujours courant au Champ Guillot.
?Les oeufs sont frais, dit-elle, je les ai mir��s; regarde le pain, comme il est bien cuit; tu vas manger, n��est-ce pas, maman?
-- Oui, ma ch��rie.?
Toutes deux ��taient pleines d��esp��rance et Perrine d��une foi absolue; puisque le m��decin avait promis de gu��rir sa m��re, il allait accomplir ce miracle: pourquoi l��aurait-il tromp��e? quand on demande la v��rit�� �� un m��decin, il doit la dire.
C��est un merveilleux ap��ritif que l��espoir; la malade, qui depuis deux jours n��avait pu rien prendre, mangea un oeuf et la moiti�� du petit pain.
?Tu vois, maman, disait Perrine.
-- Cela va aller.?
En tout cas, son irritabilit�� nerveuse s����moussa; elle ��prouva un peu de calme, et Perrine en profita pour aller consulter Grain de Sel sur la question de savoir comment elle devait s��y prendre pour vendre la voiture et Palikare. Pour la roulotte, rien de plus facile, Grain de Sel pouvait l��acheter comme il achetait toutes choses: meubl��s, habits, outils, instruments de musique, ��toffes, mat��riaux, le neuf, le vieux; mais, pour Palikare, il n��en ��tait pas de m��me, parce qu��il n��achetait pas de b��tes, except�� les petits chiens, et son avis ��tait qu��on devait attendre au mercredi pour le vendre au March�� aux chevaux.
Le mercredi c����tait bien loin, car, dans sa surexcitation d��esp��rance, Perrine s��imaginait qu��avant ce jour-la, sa m��re aurait repris assez de forces pour pouvoir partir; mais, �� attendre ainsi, il y avait au moins cela de bon, qu��elles pourraient avec le produit de la vente de la roulotte s��arranger des robes pour voyager en chemin de fer, et aussi cela de meilleur encore, qu��on pourrait peut-��tre ne pas vendre Palikare, si le prix pay�� par Grain de Sel ��tait assez ��lev��; Palikare resterait au Champ Guillot, et quand elles seraient arriv��es �� Maraucourt, elles le feraient venir. Comme elle serait heureuse de ne pas le perdre, cet ami, qu��elle aimait tant! et comme il serait heureux de vivre, d��sormais dans le bien-��tre, log�� dans une belle ��curie, se promenant toute la journ��e �� travers de grasses prairies avec ses deux ma?tresses aupr��s de lui!
Mais il fallut en rabattre des visions qui en quelques secondes avaient travers�� son esprit, car, au lieu de la somme qu��elle imaginait sans la pr��ciser, Grain de Sel n��offrit que quinze francs de la roulotte et de tout ce qu��elle
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