tarde pas �� reconna?tre pour ��tre ceux de la for��t d'Houdan.--Ma boussole et ma carte ne me permettent aucun doute �� cet ��gard. Mais ce froid que je ressens, apr��s une insolation br?lante, le gaz en subit comme moi l'influence; il se refroidit, se contracte, l'a��rostat pique une t��te vers la for��t; on dirait que les arbres l'appellent �� lui. Comme l'oiseau, le C��leste voudrait-il aller se poser sur les branches?
Je me jette sur un sac de lest, que je vide par dessus bord, mais mon barom��tre m'indique que je descends toujours; le froid me p��n��tre jusqu'aux os. Voil�� le ballon qui atteint rapidement les altitudes de 1000 m��tres, de 800 m��tres, de 600 m��tres. Il descend encore. Je vide successivement trois sacs de lest, pour maintenir mon a��rostat �� 500 m��tres seulement au-dessus de la for��t, car il se refuse �� monter plus haut!
A ce moment, je plane au-dessus d'un carrefour. Un groupe d'hommes s'y trouve rassembl��; grand Dieu! ce sont des Prussiens. En voici d'autres plus loin; voici des uhlans, des cavaliers qui accourent par les chemins. Je n'ai plus qu'un sac de lest. Je lance dans l'espace mon dernier paquet de proclamations. Mais le ballon a perdu beaucoup de gaz, par la dilatation solaire, par ses fuites, il est refroidi, sa force ascensionnelle est terriblement diminu��e. Je ne suis qu'�� une hauteur de 420 m��tres, une balle pourrait bien m'atteindre.
Je regarde attentivement sous mes pas. Si un soldat l��ve son fusil vers moi, je lui jette sur la t��te tout un ballot de lettres de 40 kilogrammes; mon navire a��rien all��g�� de ce poids retrouvera bien ses ailes. Malgr�� mon vif d��sir de remplir ma mission, je n'h��siterai pas �� perdre mes d��p��ches pour sauver ma vie.
Heureusement pour moi le vent est vif; je file comme la fl��che au-dessus des arbres; les uhlans me regardent ��tonn��s, et me voient passer, sans qu'une seule balle m'ait menac��. Je continue ma route au-dessus de prairies verdoyantes, gracieusement encadr��es de haies d'aub��pine.
Il est bient?t midi, je passe assez pr��s de terre; les spectateurs qui me regardent sont bel et bien, cette fois, des paysans fran?ais, en sabots et en blouse. Ils l��vent les bras vers moi, on dirait qu'ils m'appellent �� eux; mais je suis encore bien pr��s de la for��t, je pr��f��re prolonger mon voyage le plus longtemps possible. Je me contente de lancer dans l'espace quelques exemplaires d'un journal de Paris que son directeur m'a envoy��s au moment de mon d��part. Je vois les paysans courir apr��s ces journaux, qui se sont ouverts dans leur chute, et voltigent comme de grandes feuilles emport��es par le vent.
Une petite ville appara?t bient?t �� l'horizon. C'est Dreux avec sa grande tour carr��e. Le _C��leste_ descend, je le laisse revenir vers le sol. Voil�� une nu��e d'habitants qui accourent. Je me penche vers eux et je crie de toute la force de mes poumons:
--Y a-t-il des Prussiens par ici? Mille voix me r��pondent en choeur:
--Non, non, descendez!
Je ne suis plus qu'�� 50 m��tres de terre, mon guide-rope rase les champs, mais un coup de vent me saisit, et me lance subitement coutre un monticule. Le ballon se penche, je re?ois un choc terrible, qui me fait ��prouver une vive douleur, ma nacelle se trouve tellement renvers��e que ma t��te se cogne contre terre.--M'apercevant que je descendais trop vite je me suis jet�� sur mon dernier sac de lest; dans ce mouvement le couteau que je tenais pour couper les liens qui servent �� enrouler la corde d'ancre s'est ��chapp�� de mes mains, de sorte qu'en voulant faire deux choses �� la fois j'ai manqu�� toute la manoeuvre. Mais je n'ai pas le loisir de m��diter sur l'inconv��nient d'��tre seul en ballon. Le _C��leste_, apr��s ce choc violent, bondit �� 60 m��tres de haut, puis il retombe lourdement �� terre, cette fois j'ai pu r��ussir �� lancer l'ancre, �� saisir la corde de soupape. L'a��rostat est arr��t��; les habitants de Dreux accourent en foule, j'ai un bras foul��, une bosse �� la t��te, mais je descends du ciel en pays ami!
Ah! quelle joie j'��prouve �� serrer la main �� tous ces braves gens qui m'entourent. Ils me pressent de questions.--Que devient Paris? Que pense-t-on �� Paris? Paris r��sistera-t-il? Je r��ponds de mon mieux �� ces mille demandes qu'on m'adresse de toutes parts.--Je prononce un petit discours bien senti qui excite un certain enthousiasme.--Oui, Paris tiendra t��te �� l'ennemi. Ce n'est pas chez cette vaillante population que l'on trouvera jamais d��couragement ou faiblesse, on n'y verra toujours que t��nacit�� et vaillance. Que la province imite la capitale, et la France est sauv��e!
Je d��gonfle �� la hate le _C��leste_, faisant ��carter la foule par quelques gardes nationaux accourus en toute hate. Une voiture vient me prendre, m'enl��ve avec mes sacs de d��p��ches et ma cage
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