ciel serein, comme dans un air agit��, de jour comme de nuit, au-dessus de la terre et au-dessus de la mer[1]. Mais l�� se bornent,--en pla?ant �� part, comme ayant une importance exceptionnelle, l'exploitation du ballon captif de l'Exposition, et en faisant mention de quelques autres ascensions d'a��ronautes forains,--l'histoire des ballons dans ces derni��res ann��es. ��tait-ce assez de ces efforts isol��s? Que pouvait-on faire, abandonn�� �� soi-m��me, rencontrant pour ses exp��riences de nombreux obstacles, n'ayant souvent �� sa disposition qu'un mat��riel insuffisant ou en mauvais ��tat?
[Note 1: Consulter �� ce sujet le volume des _Voyages a��riens_, publi�� par la librairie Hachette, et contenant le r��cit des ascensions de MM. Glaisher, Flammarion, W. de Fonvielle et G. Tissandier.]
Toutefois nous ne cessions de r��p��ter, sans avoir l'ambition ni la pr��tention d'��tre des r��v��lateurs, que l'a��rostation est un art trop s��duisant, trop admirable, pour qu'il ne soit pas sans cesse ��tudi��, cultiv��, pour qu'il ne s'entoure pas de nombreux et fervents adeptes. Nous disions qu'il faut s'��lancer dans les airs pour faire progresser la navigation a��rienne, que c'est un m��canicien qui a trouv�� les organes de la machine �� vapeur, un physicien qui a invent�� le t��lescope, et que l'a��ronaute seul, le praticien qui a appris �� conna?tre l'outil qu'il veut am��liorer, soul��vera quelque jour le coin du voile sous lequel est cach��e la solution du grand probl��me! Nous affirmions que les excursions dans l'atmosph��re offrent �� l'artiste des spectacles imposants, des sc��nes sublimes, des tableaux grandioses o�� la nature se r��v��le dans toute sa grandeur, dans son imposante majest��; fournissent au savant des sources d'��tude intarissables, bien propres �� ��veiller son esprit, �� le conduire �� la d��couverte des lois inconnues qui r��gissent les mouvements de l'atmosph��re, qui commandent le m��canisme de la m��t��orologie. Nous tachions de faire comprendre que c'est en s'aventurant dans les plages a��riennes que les a��ronautes fonderont la v��ritable _science de l'air_, comme c'est en s'��lan?ant sur la cime des vagues, que les navigateurs ont cr���� la _science de l'Oc��an_. Mais l'exemple des touristes a��riens ne trouvait pas d'imitateurs; �� leur grand regret, nul rival ne se pr��sentait �� eux dans les hautes r��gions de l'air; aucun savant ne voulait risquer sa fortune dans l'empire d'Eole!
Plus tard, nous attirions l'attention sur l'importance de l'organisation d'un corps d'a��rostiers pour les observations militaires; huit mois avant la guerre, nous ��crivions les lignes suivantes: ?L'Ecole a��rostatique de Meudon, supprim��e dans un moment de mauvaise humeur, ne devrait-elle pas ��tre reconstitu��e? Attendra-t-on qu'une guerre ��clate pour former des a��ronautes, pour improviser des ballons? Ce serait une imprudence, une folie des plus grandes, _car dans notre si��cle, les guerres vont vite, et le sort d'un empire pourrait bien avoir ��t�� d��cid�� pendant qu'on ajusterait ensemble les fuseaux d'un ballon_[2]!? Mais les paroles le plus sens��es n'entrent pas dans les oreilles volontairement ferm��es.
[Note 2: _Voyages a��riens_, page 556.]
Comment se rappeler sans un bien l��gitime ��tonnement que la France, la v��ritable patrie des ballons, n'a jamais compt�� depuis Coutelle, c'est-��-dire depuis 1794, la moindre ��cole a��rostatique o�� des appareils bien confectionn��s auraient ��t�� mis �� la disposition des explorateurs audacieux, vraiment ��pris de la navigation a��rienne; que l'Observatoire de Paris, dont le devoir est d'��tudier les ��clipses, les averses d'��toiles filantes, n'a jamais eu l'id��e, depuis Arago, de recourir aux nacelles a��riennes pour faciliter les ��tudes de ce genre? Comment expliquer le d��dain des g��n��raux de l'Empire pour les a��rostats militaires, qui avaient ��t�� si efficacement employ��s, sous la premi��re R��publique, et pendant la guerre d'Am��rique?
Les infortun��s ballons semblaient ��tre les parias du monde scientifique et administratif! Les a��ronautes qui avaient la passion des aventures de l'air, ceux qui avaient la foi, rencontraient bien,--il y aurait ingratitude �� l'oublier,--quelques pr��cieux appuis de la part d'hommes ��minents et ��clair��s, mais c'��tait pour ainsi dire �� l'��tat d'exception. Quand ils osaient demander d'utiliser le ballon _l'Imp��rial_, pour faire des exp��riences s��rieuses et priv��es, le ministre de la Maison de l'Empereur se gardait bien de confier �� qui que ce f?t le mat��riel a��rostatique de l'Empire; il pr��f��rait le laisser moisir, sans soin, sans nulle surveillance, dans les greniers du Garde-Meuble[3].
[Note 3: Parmi les ballons qui existaient �� Paris en septembre 1870, _l'Imp��rial_ est le seul qui n'ait pu ��tre utilis�� pendant le si��ge. C'est en vain qu'on essaya de le r��parer. Cet a��rostat ��tait tomb�� en lambeaux; il avait co?t�� 30,000 fr.]
Les a��rostats, malgr�� leurs imperfections, sont aujourd'hui les seuls appareils, ne l'oublions pas, qui nous permettent de rivaliser avec l'oiseau, de sillonner l'��tendue de l'atmosph��re, de quitter le plancher terrestre, o��, sans eux, nous serions impitoyablement attach��s; ils ��taient �� la veille de p��rir faute de culture. Sans l'inventeur des ballons captifs �� vapeur, qui avait toujours quelques ballons dans son hangar, comme d'autres ont des chevaux dans leur ��curie, sans quelques a��ronautes, qui malgr�� leurs
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