vague par la myopie. L'ensemble de la physionomie exprime la réflexion habituelle et une certaine émotivité. M. Zola a un air sérieux, inquiet, chagrin, qui lui est particulier. La voix est assez bien timbrée; mais les finales sont quelquefois émises en fausset, et il existe un reste, à peine appréciable, du trouble de prononciation de l'enfance.
La taille est de 1m.705, c'est-à-dire au-dessus de la moyenne qui est, à Paris et en France, de 1m.655 environ. D'après les relevés de M. A. Bertillon, la taille moyenne des sujets de 45 à 59 ans ne serait même que de 1m.622. On sait qu'elle s'abaisse au fur et à mesure qu'on se rapproche de la vieillesse.
La taille assise (buste et tête) serait de 0m.890, c'est-à-dire un peu inférieure à la moyenne (0m.900) des individus de sa taille.
L'envergure est ordinairement un peu plus grande que la taille. Celle de M. Zola est de 1m.77, supérieure à celle (1m.736) des individus de sa grandeur. Ses membres supérieurs sont donc plus longs que la moyenne.
Quant au crane, il est un peu supérieur à la moyenne, dans tous ses diamètres. Le diamètre antéro-postérieur est de 0,191. Le diamètre bi-zygomatique, qui mesure la largeur de la face, est de 0,146. Il ne semble pas que les os du crane de M. Zola soient plus volumineux que chez d'autres. Il y a donc des probabilités pour qu'il ait un volume cérébral supérieur à la moyenne. L'oreille droite à 0,069, plus haute que large. Les cheveux sont droits, pleins d'épis, vaguement ondulés. Les avant-bras sont assez volumineux à leur extrémité supérieure, et minces à leurs attaches avec le poignet. C'est dire que leur forme est distinguée, dans le sens courant du mot. Les mains ont 0,112 de largeur sur 0,110 de longueur; elles sont donc larges. M. Zola gante du 7, 3/4 très large. Les ongles sont petits et ronds. Les pieds sont très cambrés. M. Zola chausse du 39, grande largeur.
Le docteur édouard Toulouse, qui a publié cet examen physique de Zola, dans son enquête médico-psychologique, ajoute, en résumé, que l'étude anthropologique de Zola révèle une constitution anatomique robuste et exempte de défectuosités notables. Les particularités qu'il a relevées ne dépassent pas les limites de la variation normale, et l'on n'est pas autorisé à y voir des stigmates de dégénérescence. Les organes circulatoires ne paraissent pas lésés, la percussion n'indique pas un coeur hypertrophié. Dans ses dernières années, Zola est devenu plus sujet aux inflammations légères des voies respiratoires. Les dents sont mauvaises, plusieurs ont été arrachées; les fonctions digestives ont été longtemps troublées; la digestion se fait bien et l'appétit est bon, depuis que l'embonpoint a diminué.
On sait que Zola avait une forte tendance à l'engraissement. Avec l'énergie dont il fut doué, il lutta contre l'obésité, par le régime. Les repas pris sans boire, l'alimentation légère, le thé et l'exercice physique, à la campagne, comme les longues courses à bicyclette, ont amené un amaigrissement qui étonnait ceux qui l'avaient perdu de vue pendant quelque temps. Il était arrivé à avoir seulement 1m.06 de tour de taille, et il pesait 160 livres. Le système musculaire était développé; il était bon pédaleur. Sa sensibilité cutanée était vive. Il dormait peu, à peine huit heures. Sa vue, comme nous l'avons dit, était faible: il avait été réformé, comme myope. Son odorat était fin, ?c'est réellement un olfactif?, a dit le docteur Toulouse; les odeurs tiennent une grande place dans ses livres, et aussi dans sa vie.
Il était sujet à des coliques nerveuses et à des crises d'angoisse confinant à l'angine de poitrine. ?Le serrement dans une foule de Mi-Carême, dit le docteur Toulouse, a, une fois, provoqué chez M. Zola, une crise d'angoisse, avec phénomènes pseudo-angineux graves.?
De cet examen médico-physique, il résulte que Zola avait une émotivité exagérée, et qu'il était un névropathe, mais sans altération organique. Il a pris la névrose comme point de départ de son oeuvre, et il n'était pas un névrosé, dans le sens morbide du mot. Il n'avait aucune caractéristique de l'épilepsie ou de l'hystérie. Les déséquilibres nerveux constatés chez lui provenaient d'une source subjective, d'un surmenage intellectuel.
Ces troubles nerveux, dit encore le docteur Toulouse, n'ont fait que s'accentuer, depuis la vingtième année, avec la persistance d'un travail psychique excessif, quoique réglé. On peut voir, dans le cas de M. Zola, la confirmation de cette idée, que la névropathie est la compagne fréquente de la supériorité intellectuelle, et que, même lorsqu'elle est d'origine congénitale, elle se développe avec l'exercice cérébral, qui tend à déséquilibrer peu à peu le système nerveux.
Zola appara?t donc, au point de vue médical, comme un sujet robuste et sain. Il était exempt d'infirmités. à noter, toutefois, un certain inconvénient: il était atteint de pollakiurie (abondance d'urine). Il urinait quinze à vingt fois par jour. Il n'avait ni sucre ni albumine.
La mère de
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