Du Cote de Chez Swann, vol 1 | Page 3

Marcel Proust
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MARCEL PROUST

A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU

TOME I

DU COTÉ DE CHEZ SWANN

A Monsieur Gaston Calmette

Comme un témoignage de profonde et affectueuse reconnaissance,

Marcel Proust.

PREMIÈRE PARTIE

COMBRAY

1.

Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma
bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps
de me dire: «Je m’endors.» Et, une demi-heure après, la pensée qu’il
était temps de chercher le sommeil m’éveillait; je voulais poser le
volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma
lumière; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce
que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu
particulier; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait
l’ouvrage: une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de
Charles Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à
mon réveil; elle ne choquait pas ma raison mais pesait comme des
écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le
bougeoir n’était plus allumé. Puis elle commençait à me devenir
inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d’une
existence antérieure; le sujet du livre se détachait de moi, j’étais libre
de m’y appliquer ou non; aussitôt je recouvrais la vue et j’étais bien
étonné de trouver autour de moi une obscurité, douce et reposante pour
mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle
apparaissait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme
une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle heure il pouvait
être; j’entendais le sifflement des trains qui, plus ou moins éloigné,
comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me
décrivait l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers
la station prochaine; et le petit chemin qu’il suit va être gravé dans son
souvenir par l’excitation qu’il doit à des lieux nouveaux, à des actes
inaccoutumés, à la causerie récente et aux adieux sous la lampe
étrangère qui le suivent encore dans le silence de la nuit, à la douceur
prochaine du retour.

J’appuyais tendrement mes joues contre les belles joues de l’oreiller
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