y a, dans les notes relatives aux arrangements de famille, des d��tails extr��mement pr��cieux sur certains bijoux, certains objets rares. Les contrats de mariage, qu'on trouve �� chaque pas, fournissent le plus souvent des indications sur le trousseau de la femme, l'��toffe qui fournit ses v��tements, ceux de f��te tout au moins, leur couleur, leur valeur, etc.
Aupr��s des inventaires, il faut noter les mentions relatives aux pr��ts. On a toujours beaucoup emprunt��; mais la forme des emprunts n'a pas moins vari�� que celle des chapeaux. Autrefois, on pr��tait le plus souvent sur gage. Fait bizarre: le pr��t sur gage mobilier nous r��pugne aujourd'hui alors que l'obligation hypoth��caire n'a rien qui choque notre d��licatesse. Nos p��res connaissaient l'hypoth��que, l'obligation, la reconnaissance, et cependant ils usaient fort de l'engagement. Le cabinet de certains riches bourgeois d'autrefois ��tait un v��ritable mont-de-pi��t�� en miniature. Un p��re de famille se trouvait-il �� court d'argent, il allait tout bonnement chez son voisin, lui remettait un ou plusieurs des objets de prix qui ornaient sa maison, des bijoux qu'il cachait au fond de ses coffres, et il recevait en ��change les esp��ces monnay��es dont il avait besoin. Quand ses propres d��biteurs le remboursaient, que ses m��tayers lui remettaient le montant de la vente d'un boeuf ou d'un lot de moutons, il s'acquittait, reprenait son gage et tout le monde trouvait la chose la plus naturelle et la plus l��gitime du monde, puisque tout le monde usait couramment de ce mode de cr��dit.
F��licitons-nous de la persistance de cet usage: grace �� lui, nombre de livres de raison conservent l'indication, parfois m��me une description sommaire de beaucoup d'objets int��ressants. On connaissait ce que renferm��rent les tr��sors des ��glises, les garde-meubles et les coffres des argentiers des princes; mais qui aurait jamais, sans le secours de nos manuscrits, plong�� le regard dans les bo?tes et les tiroirs les plus intimes de nos anc��tres, et connu l'opulence de leurs tr��sors domestiques? Le mot d'opulence n'est pourtant pas trop fort. Jugez-en par quelques articles pris au hasard dans les cahiers des P��connet (XVe au XVIIe si��cle). Nous y voyons figurer un ?estuy de miroir esmaill��?; des ?crochets d'or et de perles?; une ?cordeli��re d'or esmaill��?; un ?reliquaire d'or?; plusieurs ?demi-ceints? d'argent; un ?pendant d'or et vitres?; des ?aigui��res et sali��res d'argent?; des ?enseignes d'or esmaill��?; ?des chandeliers, des flambeaux et un coquemard d'argent, etc.?
La vaisselle d'argent fait son apparition non seulement dans les relev��s de cette nature, mais aussi dans les notes concernant les partages de famille, aux registres des Texendier de l'Aumosnerie, notamment (1636-1703). On trouve des cuillers et des gobelets d'argent ?fa?on de Limoges? chez les P��connet, qui appartenaient �� une famille d'orf��vres; mais ces derniers se servaient surtout, comme la plupart des riches bourgeois de leur temps, de vaisselle d'��tain fin. L'un d'eux, Jean P��connet (1644-1678), donne complaisamment le d��tail d'un service de ce Genre qu'il a achet�� �� Paris, lors d'un de ses voyages. Toutes les pi��ces sont �� ses armes et portent en outre ses initiales. Qu'on juge si cette vaisselle est soigneusement conserv��e et si on prend des pr��cautions pour la garantir contre la n��gligence ou la brutalit�� des domestiques. Le ma?tre de maison inventorie du reste tout ce qui est laiss�� �� la disposition de ces derniers. C'est ainsi que le sieur Beynes, de Meymac (milieu du XVIIe si��cle), note le nombre exact d'assiettes, plats, ��cuelles remis par lui �� sa servante pour les besoins journaliers du m��nage et dont elle lui devra compte au bout de l'ann��e.
Que dirons-nous du chapitre des achats et des cadeaux? Sous ce rapport, Le Journal d'��lie de Roffignac (1588-89) est sans contredit un des manuscrits les plus int��ressants qui nous soient pass��s par les mains. La note des d��penses quotidiennes du gentilhomme nous apprend ce qu'il mange, comment il s'habille, comment il s'��claire. Nous le voyons faire demander au boucher tant?t une ?longe de velle?, tant?t un ?gigot de porc? ou ?la moiti�� d'un mouton?. Parfois il envoie un de ses domestiques �� Brive ou �� Tulle pour acheter une demi-douzaine d'oranges, des amandes, du riz, du sucre, des ��pices, du gibier: b��casses, li��vres et perdrix, pour les jours de gala; des oeufs, de la morue ou des harengs pour les jours d'abstinence. De temps en temps le Journal enregistre l'achat d'un paquet de chandelles, de 8, 10 ou 12 livres en g��n��ral; ailleurs on note des gants, des chaussures, des rubans, cinq sous d'aiguilles, six milliers d'��pingles, des mati��res pour faire de l'encre, une ��critoire, un ��tui de lunettes, des colliers de l��vriers, des drogues, des ��triers, de la toile, de la passementerie. L'excellent seigneur va rendre visite �� l'��v��que de Limoges, Henri de la Marthonie, et il profite de ce voyage pour faire des acquisitions aussi nombreuses que vari��es: une paire de jarreti��res de soie, deux douzaines
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