Dans le fondu des mots | Page 4

Huguette Bertrand

montré des femmes de silence
femmes de pluie
marchent dans leur
nuit
voilées
murmurent sans écho
abandonnées dans leur regard

clos
07.12.00

Il pleut des jours glacés
sur un amas de mots effarouchés
déployés
sur l'aujourd'hui
que demain rassemblera en un texte
long comme
l'hier

16.12.00

La dureté des pierres
me prononce à chaque instant
me porte vers
les mots
danse des mots sur les lignes
danse sur ma toile

débordent le cadre des tristesses
toujours combattues
dans
l'amplitude du mouvement
17.12.00

À l'eau toit, là-haut
sous une pluie d'étoiles
quand la peur rebelle
hurle ses maux
défie les couleurs confuses
délirante projette sur la
toile
l'infini d'un mouvement en pointillés
que la main trace d'un
instant à l'autre
en ses durs silences
parmi ses jeux de lumières
incandescentes
éclate
marque le temps
ce temps d'être là
dans
l'instant
instant des recommencements
17.12.00

Les mots immobiles
tracent mes silences
sur le mouvement des
choses tues
mots tuant les maux
couleur des mots
au fil d'instants
morts
morts des maux
mots des morts
mortellement mots

incarnés dans le mouvement
des maux
tus
17.12.00

Rage de vie
rage de mots
rage de couleurs
répandue douce
au
coeur de l'événement
reprend le geste
refait les mots
recrée la
forme
retour au cercle

renaît la vie
son mouvement
ondulé
18.12.00

À coeur à corps perdu
de l'oeil aux pieds
par les deux bouts
entre
midi et quatorze heures
courir pattes blanches
derrière un lièvre

trébucher sur le rêve des autres
noyer ses peines dans l'eau remuante

des désirs
changer de cap
s'asseoir sur une branche
surveiller le
temps
se moucher de temps en temps
semer des feux
ça et là

embrasser quatre chemins
puis ensuite s'endormir
entre les bras
d'une étoile
à mourir de rire
dans un plume
éphémère
23.12.00

Au rythme de la mémoire
un long poème s'écrit
sans fin épelle
l'amour
en d'intimes enlacements
déposés dans l'écrin des jours

d'images en musiques
de musiques en paroles
paroles assidues
de
connivence avec la terre brute
ses arrogances
ses manigances
à la
croisée des regards
nus
23.12.00

Oui la vie
ce long poème agité
par le rouge et le noir des saisons

reprend la clé s'ouvre la porte
cherche la trace
du temps recueilli

se chuchote
en mille mots
transperce la peau
jusqu'au coeur se
faufile
à travers pulsations
inédites
25.12.00

Dans l'obscurité
j'avance dans mes pas bleus
sans trahir la lumière
autour
traces d'argile
sur les silences
en nos chairs s'abreuvent
à
la source des désirs
éclatés en sanglots
coulent sur la dure

emplissent les murs de mille voix
par vagues et chuchotements


d'une caresse se conjuguent
aux embrassements des lendemains

effrayés
25.12.00

En ses doux murmures
me convie à la table des silences
durs
silences
en son poème
dévoilés
à la frontière
une caresse enserre l'obscur
dépose en son centre
un
regard neuf
25.12.00

Avait-il mal à son monde
poète qu'il était
s'abreuvait à sa source

en ses fibres
par son sang l'écrivait
l'oeil coquin
souvent le buvait

d'un verre à l'autre
à travers ses larmes rieuses
écrivit son long
poème
jusqu'à sa fin
26.12.00

Si loin
le soleil s'abandonne
dans le chaud regard de l'oeil
que
transpercent les mots
les uns derrière les autres
sans fin redisent

l'amour en pointillés
d'ébats en combats
par le sang
la vie l'écrit

le boit le lie
au dernier regard
ennivré
04.01.01

Dans les veines
d'un horizon glacé
la substance des jours
traîne sa
longue plainte
sur la langueur des solitudes
verse le sang
rougi au
feu des amours
sur la page
incendiée

04.01.01

Ne tirez pas sur le poète
il marche dans sa chair glaise
entre les
regards apaisés
et les bouffées de silence
que l'amour ému

toujours remue
jusqu'à l'ivre-mort
mort ivre du vivant nonchalant

toujours il marche
dans sa glaise
glaise de vie
amour à vie

amour à mort
13.01.01

Étendu blanc
sur un long souffle
l'hiver murmure des flocons
à
n'en plus finir
s'attaque à nos endurances
apprises par coeur
quand
déjà s'entend
le ruissellement des sèves
dans les veines d'avril

sous la glace
rompue
17.01.01

À bout de souffle
le dernier mot
s'écrase sur les phrases
glisse
dans les abysses du coeur
sans retour givré dans la splendeur
d'un
instant mort d'amour
c'était l'autre histoire
une histoire imaginée
dans le nu d'un instant

une fièvre passagère
un passage démentiel vers le haut pavé du ciel

un ciel incarné dans un corps bien né
gémissante tendresse en
corps accord
perle douce perle rare
d'une autre histoire
ses
mouvements
passagers
20.01.01

En l'absence du désert
j'ai longé l'avenue des échanges
dans une

ville étrangère
j'accentuai mon pas
sur une toile vierge offerte
aux
reflets du soleil
emprisonnés dans la passion
de mes gestes
spontanés
mouvements crépusculaires
allés se noyer rebelles
dans
les fragrances de l'aube
emportée dans le remous d'un horizon

estompé
29.01.01

Désir au pair
perdre l'idée
l'idée des mots
mots m'ont tuée
tué le
nous
encore debout
le bout de tout
tout à l'envers
retour autour

d'un tour de taille
entaille le verbe
verborescence
à sens unique

nids d'hirondelles
ne riront d'elle
d'une aile à l'autre
sauter des
mots
sauter des monts
montée de vie
via l'amour
29.01.01

Histoire de parole
parole du sens
sens en mouvement
musique des
mots
mouvement rythmé
cadence du corps
d'accords brisés

reprend son souffle
retour aux sens
remet les mots
rejoint le sens

son mouvement
05.02.01

Le temps ne m'aime plus
le temps ne m'aime plus
que dans
l'éphémère des instants

dérive d'instants sur l'âme fragmentée

dérive les fragments sur les mots
beauté mouvante d'une parole

au-dessus de l'abyme
prison de soie
prison de chair
assiégée par la
vague
d'une mer amoureuse
son repli
10.02.01

Lui parler près du coeur
murmurer en son centre
ce doux temps

cet espace
à travers le silence
à jamais
poétique
16.02.01

Affaissée dans ses mots
une femme sur un lit
de désirs se replie

quand l'esprit d'un oiseau
de l'épaule s'évade
d'une douce emprise

des distances
d'une parole
à demeure en son être
exposée
au
soleil des durées
17.02.01

L'AMER ARRIMÉ
Charmes de chair de serpent
rampant sur ses misères
déployées sur
le temps
d'une nuit mensongère
s'est dressée une barrière
en mon coeur de métal
faisant trève de
tout mal
que mon âme ne tolère
excusez-la
excusez-moi
ça va oui
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