par ce moyen, et
Tyrannus de beaucoup de nobles et honnestes femmes.
"CH. VI. Timothee Aelurus ayant contrefait l'ange, usurpe une
couschee: quatre jacopins de Berne ont forge beaucoup de visions et de
ce qui s'en est ensuivi.
"CH. VII. L'histoire du faux esprit d'Orleans.
"CH. VIII. D'un cure de Clavenne qui apparut a une jeune fille et luy fit
croire qu'il estoit la Vierge Marie et d'un autre qui contrefit l'esprit;
ensemble du cordelier escossois et du jesuite qui contrefit le le diable a
Ausbourg."
Voici cette derniere histoire:
"Pendant que j'escrivois cet oeuvre, j'ay entendu par des gens dignes de
foy, qu'en l'an 1569 il y avoit a Ausbourg, ville fort renommee
d'Allemagne, une servante et quelques serviteurs d'une grande famille
qui ne tenoyent pas grand compte de la secte des jesuites au moyen de
quoy l'un de ceste secte promit au maistre qu'il feroit aisement changer
d'opinion a ses serviteurs. Pour ce faire, apres s'estre deguise en diable,
il se cacha en quelque lieu de la maison ou la servante allant querir
quelque chose de son gre, ou y estant envoyee par son maitre, trouva ce
jesuite endiable qui luy fit fort grand peur. Elle conta incontinent le tout
a un de ses serviteurs, l'exhortant de n'aller en ce lieu-la. Toutefois peu
apres il y vint, et comme ce diable desguise vouloit se ruer dessus, il
desgaine son poignard et perce le diable de part en part, tellement qu'il
demeure mort sur la place. Cette histoire a este ecrite et imprimee en
vers allemans, et est maintenant entre les mains de tout le monde.
II.--APPARITIONS DU DIABLE
Le Loyer[1] pretend que les demons paraissent plus volontiers dans les
carrefours, dans les forets, dans les temples paiens et dans les lieux
infestes d'idolatrie, dans les mines d'or et dans les endroits ou se
trouvent des tresors.
[Note 1: _Discours et histoires des spectres, visions et apparitions_, par
P. Le Loyer. Paris, Nic. Buon, 1605, in-4 deg., p. 340.]
Nous lui empruntons l'histoire suivante:
"Un gendarme nomme Hugues avait ete pendant sa vie un peu libertin
et mesme soupconne d'heresie. Comme il etoit pres de la mort, une
grande trouppe d'hommes se presenta a luy et le plus apparent d'entre
eux luy dit: Me connois-tu bien, Hugues?--Qui es-tu, repondit
Hugues?--Je suis, dit-il, le puissant des puissants, et le riche des riches.
Si tu crois que je te puis preserver du peril de mort, je te sauveray et
ferai que tu vivras longuement. Afin que tu scaches que je te dis vray,
scaches que l'empereur Conrad est a ceste heure paisible possesseur de
son empire et a subjugue l'Allemagne et l'Italie en bien peu de temps. Il
luy dit encore plusieurs autres choses qui se passoient par le monde.
Quand Hugues l'eut bien escoute, il haussa la main dextre pour faire le
signe de la croix, disant: J'atteste mon Dieu et Seigneur Jesus-Christ,
que tu n'es autre qu'un diable menteur. Alors le diable lui dit: Ne hausse
pas ton bras contre moy et tout aussitost ceste bande de diables disparut
comme fumee. Et Hugues, le meme jour de la vision, trespassa le soir."
Le Loyer raconte aussi[1] cette autre apparition du diable:
[Note 1: Discours et histoires des spectres, etc., page 317.]
"En la ville de Fribourg, du temps de Frederic, second du nom, un
jeune homme brusle par trop ardemment de l'amour d'une fille de la
mesme ville, pratiqua un magicien auquel il promit argent, s'il pouvoit
par son moyen jouir de l'amour de la fille. Le magicien le mene de belle
nuit en un cellier escarte ou il dresse son cercle, ses figures et ses
caracteres magiques, entre dans le cercle et y fait pareillement entrer
l'escolier. Les esprits appelez se presentent mais en diverses formes,
fantosmes et illusions... Enfin le plus meschant diable de tous se montre
a l'escolier en la forme de la fille qu'il aymoit et en contenance fort
joyeuse s'approche du cercle. L'escolier aveugle et transporte d'amour,
estend sa main hors le cercle pour penser prendre la fille, mais tout
content, le diable lui saisit la main, l'arrache du cercle et le rouant ou
tournant deux ou trois tours lui casse et brise la tete contre la muraille
du celier, et jeta le corps tout mort sur le magicien, et ce fait luy et les
autres esprits disparurent.
"Il ne faut pas demander si le magicien fut bien effraye a ce piteux
spectacle, se voyant en outre charge du pesant fardeau de l'escolier. Il
ne bougea de la nuit de l'enclos de son cercle, et le lendemain matin il
se fit si bien ouir criant et lamentant, qu'on accourt a son cry et est
trouve a demy mort avec le corps de l'escolier et est degage a toute
peine."
"Au surplus, dit Le Loyer[1], quant
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