se descouvre ouvertement et dit qu'entre luy et le diable y avoit familiarite bien grande, et qu'ils avoient bien mange un muy de sel ensemble. Que le diable le visitoit souvent, parloit a luy fort privement, le resveilloit de nuict, et le provocquoit d'escrire contre la messe, luy enseignant des arguments dont il se pourroit servir pour l'impugner.
[Note 1: Meme ouvrage, p. 297.]
"Mais Luther est-il seul qui a sa confusion est contraint de confesser sa conference avec le diable? Il y a aussi Zwingle, sacramentaire qui dit que resvant profondement une nuict sur le sens des paroles de Jesus-Christ: Cecy est mon corps, se presente a luy un esprit, qu'il est en doute s'il estoit blanc ou noir, qui lui enseigna d'interpreter le passage de l'Ecriture sainte d'une autre facon que l'Eglise des catholiques ne l'interpretoit et dire que ces mots: Cecy est mon corps, valaient tout autant comme qui diroit: Cecy signifie mon corps...
"Alors que Bucere, disciple de Luther, estoit en l'agonie de la mort, un diable s'apparut en la chambre ou il estoit et s'approchant peu-a-peu aupres de son lit, non sans essayer les presens poussa rudement Bucere et le fit tomber en la place ou il trespassa a l'instant.
"C'est aussy chose qu'on tient pour toute veritable et ainsi l'affirme Erasme Albert, ministre de Basle, que trois jours devant que Carolostade trespassa, le diable fut veu pres de luy en forme d'homme de haute et enorme stature, comme Carolostade preschoit. Ce fut un presage de la mort future de cet heretique."
Dans l'affaire des possedees de Louviers, suivant le Pere Bosroger[1],
[Note 1: _La Piete affligee, ou Discours historique et theologique de la possession des religieuses dictes de Saincte-Elisabeth de Louviers, etc._, par le R.P. Esprit de Bosroger. Rouen, Jean Le Boulenger, 1652, in-4 deg., p. 137.]
"La soeur Marie de Saint-Nicholas apperceut deux formes effroyables, l'une representait un vieil homme avec une grande barbe, lequel ressemblait a nostre faux spirituel; ce phantosme qu'elle apperceut a quatre heures du matin, environ le soleil levant s'assit sur les pieds de sa couche, et luy dit d'un ton d'homme desespere: Je viens de voir Madelene Bauan, et la soeur du Saint-Sacrement; ah que Madelene est mechante! elle est entierement a nous, mais l'autre nous ne la scaurions gagner. Ce spectre obligea la soeur Marie de Saint-Nicholas de recourir a Dieu en faisant le signe de la croix, et aussitost elle fut delivree de ce phantosme; l'autre estoit seulement comme une teste grosse et fort noire, que cette fille envisagea en plein jour a la fenestre d'un grenier, laquelle donnoit dans celui ou elle travailloit; cette teste la regarda long-temps, et luy causa une grande frayeur, elle ne laissa pourtant de la considerer attentivement, jusqu'a ce qu'elle remarqua que cette teste commencoit a descendre de la fenestre; car pour lors elle fut saisie de peur, et se retira, puis aussitost ayant pris courage, elle alla dans le grenier ou la forme avoit paru, mais elle n'y trouva plus rien, sinon quelque temps apres qu'elle avisa dans le meme endroit des cordes qui se rouloient d'elles-memes et l'on voyoit tomber le linge dont elles etoient chargees; souvent on renversoit les meubles et on entendoit des bruits epouvantables."
D'apres le meme auteur, dans la meme affaire[1],
[Note 1: La Piete affligee, p. 421.]
"Un homme ayant apporte a Picard une lettre d'importance arriva a onze heures de nuit a son presbytere passant au travers de la cour close d'un mur, et entra dans la cuisine qui etoit ouverte, ou il trouva Picard courbe sur la table, et un homme noir et inconnu vis-a-vis de luy. Picard luy feit sa reponse de bouche, passa de la cuisine dans une chambre basse, laquelle il trouva pareillement ouverte; aussitost le deposant entendit un cry effroyable dont il avoit eu grand peur: ce vilain homme noir et inconnu luy reprocha qu'il trembloit, et avoit peur."
Crespet[1] cite d'autres apparitions du diable:
[Note 1: _Deux livres de la hayne de Sathan et malins esprits contre l'homme et de l'homme contre eux_, par P. P. Crespet, prieur des Celestins de Paris. 1590, in-12, p. 379.]
"Or le bon Pere Cesarius dans ses exemples dit bien autrement d'une concubine de prestre, laquelle voyant que son paillard desespere s'estoit tue soy-mesme, s'alla rendre nonnain ou estant a cause qu'elle n'avoit entierement confesse ses pechez, fut vexee d'un diable incube qui la tourmentoit toutes les nuicts, pour a quoy obvier, elle s'advisa de faire une confession generale de tous ses pechez. Ce qu'ayant faict, jamais le diable n'approcha d'elle depuis.
"Je ne puis omettre, ajoute-t-il, ce que a ce propos je trouve es archives de ce monastere ou je reside, qu'un bon religieux plein de foy (1504) voyant que le diable se meslant parmy les esclairs de tonnerre estoit entre en l'eglise ou les religieux estoient assemblez pour prier Dieu, et qu'il
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