porcs suppliciés à Rouvres, en Bourgogne, pour
avoir tué un enfant dans son berceau[3].
17 juillet 1408.--Porc pendu à Vaudreuil pour un fait de même nature,
conformément à la sentence du bailly de Rouen et des consuls,
prononcée aux assises de Pont-de-l'Arche tenues le 13 du même
mois[4].
24 décembre 1414.--Petit pourceau traîné et pendu par les jambes de
derrière, pour meurtre d'un enfant, suivant sentence du mayeur et des
échevins d'Abbeville[5].
14 février 1418.--Autre pourceau coupable du même fait et pendu de la
même manière, en vertu d'une sentence du mayeur et des échevins
d'Abbeville[6].
Vers 1456.--Porc pendu en Bourgogne pour une cause semblable[7].
10 janvier 1457.--Truie pendue à Savigny pour meurtre d'un enfant âgé
de cinq ans[8].
Année 1473.--Pourceau pendu à Beaune par jugement du prévôt de
cette ville, pour avoir mangé un enfant dans son berceau[9].
10 avril 1490.--Pourceau pendu pour avoir meurdri (tué) ung enffant en
son bers (berceau). Le Livre rouge d'Abbeville, qui mentionne ce fait,
ajoute que la sentence du maire d'Abbeville fut prononcée par ce
magistrat sur les plombs de l'eschevinage, au son des cloches, le 10e
jour d'avril 1490[10].
14 juin 1494.--Sentence du grand mayeur de Saint-Martin de Laon qui
condamne un pourceau à être pendu pour avoir defacié et étranglé un
jeune enfant dans son berceau[11].
Année 1497.--Truie condamnée à être assommée pour avoir mangé le
menton d'un enfant du village de Charonne. La sentence ordonna en
outre que les chairs de cette truie seraient coupées et jetées aux chiens;
que le propriétaire et sa femme feraient le pèlerinage de Notre-Dame de
Pontoise, où étant le jour de la Pentecôte, ils crieraient: Merci! de quoi
ils rapportèrent un certificat[12].
18 avril 1499.--Sentence qui condamne un porc à être pendu, à Sèves,
près Chartres, pour avoir donné la mort à un jeune enfant[13].
Année 1540.--Pourceau pendu à Brochon, en Bourgogne, pour un fait
semblable, suivant sentence rendue en la justice des chartreux de
Dijon[14].
20 mai 1572.--Sentence du maire et des échevins de Nancy qui
condamne un porc à être étranglé et pendu pour avoir dévoré un enfant
à Moyen-Moutier[15].
Les jugements et arrêts en cette matière étaient mûrement délibérés et
gravement prononcés; voyez ce passage d'une sentence rendue par le
juge de Savigny, le 10 janvier 1457; il s'agit d'une truie:
«... C'est assavoir que pour la partie dudit demandeur, avons cité, requis
instamment en cette cause, en présence dudit défendeur présent et non
contredisant, pourquoi nous, juge, avons dit, savoir faisons à tous que
nous avons procédé et donné notre sentence définitive en la manière qui
suit; c'est assavoir que veu le cas est tel comme a esté proposé pour la
partie du dit demandeur et duquel appert à suffisance, tant par tesmoing
que autrement dehuement hue. Aussi conseil avec saiges et
praticiens[16] et aussi concidérer en ce cas l'usage et coustume du païs
de Bourgoigne, aïant Dieu devant les yeulx, nous disons et prononçons
pour notre sentence définitive et à droit et à icelle notre dicte sentence,
déclarons la truie de Jean Bailli, alias (autrement dit) Valot, pour raison
du multre et homicide par icelle truie commis... estre pendue par les
pieds du derrière à un arbre esproné, etc.»
L'exécution était publique et solennelle; quelquefois l'animal paraissait
habillé en homme. En 1386 une sentence du juge de Falaise condamna
une truie à être mutilée à la jambe et à la tête, et successivement pendue
pour avoir déchiré au visage et au bras et tué un enfant. On voulut
infliger à l'animal la peine du talion. Cette truie fut exécutée sur la
place de la ville, en habit d'homme; l'exécution coûta dix sous dix
deniers tournois, plus un gant neuf à l'exécuteur des hautes oeuvres[17].
L'auteur de l'Histoire du duché de Valois, qui rapporte le même fait[18],
ajoute que ce gant est porté sur la note des frais et dépens pour une
somme de six sous tournois, et que dans la quittance donnée au comte
de Falaise par le bourreau, ce dernier y déclare qu'il s'y tient pour
content et qu'il en quitte le roi notre sire et ledit vicomte. Voilà une
truie condamnée bien juridiquement!
Nous trouvons aussi dans un compte du 15 mars 1403[19] les détails
suivants sur la dépense faite à l'occasion du supplice d'une truie, qui fut
condamnée à être pendue à Meulan pour avoir dévoré un enfant:
«Pour dépense faite pour elle dedans la geole, six sols parisis[20];
«Item, au maître des hautes oeuvres, qui vint de Paris à Meulan faire
ladite exécution par le commandement et ordonnance de nostre dit
maistre le bailli et du procureur du roi, cinquante-quatre sols parisis;
«Item, pour voiture qui la mena à la justice, six sols parisis;
«Item, pour cordes à la lier et hâler, deux sols huit deniers parisis;
«Item, pour gans, deux deniers parisis.»
En octroyant des gants au
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