Correspondance, 1812-1876 - Tome 5 | Page 7

George Sand
de vous et de lui.
[1] Ab?mer.

DL
AU M��ME
Paris, 8 mars 1864
Villemer va toujours merveilleusement. La grande presse est encore plus ��logieuse que la petite, et cela sans restriction. Ces messieurs qui m'avaient d��clar��e incapable de faire du th��atre, me proclament _tr��s forte_. L'Od��on fait tous les soirs quatre mille francs de location et de cinq �� six cents francs au bureau. Il y a file de voitures toute la journ��e pour retenir les places, puis autre file le soir et queue au bureau.
L'Od��on est illumin�� tous les soirs. La Rounat en deviendra fou. Les acteurs sont toujours rappel��s entre tous les actes. C'est un succ��s splendide, et, comme il n'est plus soutenu par personne que le public payant, il est si unanime et si chaud, que jamais les acteurs n'en ont vu, disent-ils, de pareil. Ribes se soutient; le succ��s lui donne une vie artificielle et le gu��rira peut-��tre. Il a des moments o�� on l'interrompt trois fois par des applaudissements fr��n��tiques comme le premier jour. Les voyageurs qui arrivent �� Paris et qui passent le soir devant l'Od��on, font arr��ter leur sapin avec effroi et demandent si c'est une r��volution, si on a proclam�� la R��publique.
La pi��ce d'Alexandre a ��t�� mieux re?ue ce soir[1]; mais elle soul��ve de l'opposition et n'aura pas de succ��s. Elle est pourtant amusante et pleine de talent; mais elle scandalise.
Les ��preuves de ma photographie n'ont pas encore tr��s bien r��ussi chez Nadar; j'y retourne demain. M. Harmant vient pour s?r mercredi. Il m'a envoy�� une loge pour ce jour-l��; car il faut bien que je connaisse son th��atre. Je voudrais aussi voir _Villemer_, que je n'ai encore fait qu'apercevoir �� moiti��. J'ai demand�� hier trois places, pas une qui ne soit lou��e jusqu'�� samedi.
[1] _L'Ami des femmes_.

DLI
M. GUSTAVE FLAUBERT
Paris, 10 mars 1864.
Cher Flaubert,
Je ne sais pas si vous m'avez pr��t�� ou donn�� le beau livre de M. Taine. Dans le doute, je vous le renvoie; je n'ai eu le temps d'en lire ici qu'une partie, et, �� Nohant, je n'aurai que le temps de griffonner pour Buloz; mais, �� mon retour, dans deux mois, je vous redemanderai ces excellents volumes d'une si haute et si noble port��e.
Je regrette de ne vous avoir pas dit adieu; toutefois, comme je reviens bient?t, j'esp��re que vous ne m'aurez pas oubli��e et que vous me ferez lire aussi quelque chose de vous.
Vous avez ��t�� si bon et si sympathique pour moi �� la premi��re repr��sentation de _Villemer_, que je n'admire plus seulement votre admirable talent, je vous aime de tout mon coeur.
GEORGE SAND.

DLII
A M. CHARLES DUVERNET, A NEVERS
Nohant, 24 mars 1864.
Mon cher ami,
Nous changeons de place pour quelque temps. Mes enfants ne veulent pas habiter Nohant sans moi; ils ont raison et ils me font plaisir. Nous allons tous nous caser aupr��s de Paris, afin de pouvoir nous occuper de th��atre et d'autres travaux plus r��alisables l�� o�� nous serons. Nous organisons Nohant sur un bon pied de conservation, afin de pouvoir, tous les ans, y passer une saison tous ensemble. Voil��. Ce n'est pas un d��part ni un abandon du pays, ni une s��paration de famille, c'est une installation plus l��g��re �� porter et �� transporter; car nous avons aussi pour l'ann��e prochaine des projets de voyage. Il me semble que vous faites un peu de m��me en n'habitant pas le Coudray toute l'ann��e. Esp��rons que nos loisirs de campagne se rencontreront et que vous ne vous apercevrez gu��re par cons��quent de ce changement.
As-tu re?u signe d��vie de Gu��roult? Je t'ai ��crit que je l'avais vu et qu'il m'avait promis ce que tu d��sires. Je n'ai pas r��pondu �� ta lettre de f��licitations pour _Villemer:_ je comptais te retrouver ici. Je te remercie donc aujourd'hui et j'embrasse toute ta ch��re famille. Amiti��s d'ici.
G. SAND.

DLIII
A MADAME AUGUSTINE DE BERTHOLDI, A DECIZE
Nohant, 31 mars 1864
Ma ch��re enfant,
Puisque Duvernet t'a dit que je quittais Nohant, il aurait pu te dire aussi, puisque je le lui ai ��crit, que je ne le quittais pas d'une mani��re absolue, mais que je prenais seulement des arrangements pour passer, ainsi que Maurice et Lina, une partie de l'ann��e �� Paris. Le succ��s de Villemer me permet de recouvrer un peu de libert�� dont j'��tais priv��e tout �� fait �� Nohant dans ces derni��res ann��es, grace aux bons Berrichons, qui, depuis les gardes champ��tres de tout le pays jusqu'aux amis de mes amis, et Dieu sait s'ils en ont! voulaient ��tre _plac��s_ par mon _grand cr��dit_. Je passais ma vie en correspondances inutiles et en complaisances oiseuses. Avec cela les visiteurs qui n'ont jamais voulu comprendre que le soir ��tait mon moment de libert�� et le jour mon heure de travail! j'en ��tais arriv��e �� n'avoir plus que la nuit pour travailler et je n'en pouvais plus. Et puis trop de d��pense �� Nohant, �� moins
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