il l'a ��t�� tout ce temps et, par-dessus le march��, souvent et gravement indispos��; je m'��tonne peu qu'il n'ait point eu le temps de vous ��crire. Je lui ai lu votre lettre, que j'ai re?ue au moment de son d��part. Il m'a dit qu'il vous ��crirait de Bourges. Je crains qu'il ne soit malade; car, depuis dix jours, je devrais avoir de ses nouvelles et je n'en ai pas encore. Sa mauvaise sant�� m'inqui��te et m'afflige beaucoup. Je l'ai soign�� ici aussi bien que j'ai pu, et je l'ai vu bien souffrir. Nous avons parl�� de vous tous les jours. Il vous dira, quand vous le reverrez, que je vous aime bien et que, de tous les amis qu'il m'a pr��sent��s, vous ��tes celui pour lequel j'ai ��prouv�� le plus de sympathie. Quand vous reverrai-je? Je vais �� la Chatre vers le 22 de ce mois-ci, et, vers le 30, je serai �� Gen��ve. Peut-��tre irai-je vous voir �� Nevers si cela ne me d��tourne pas trop de ma route et n'augmente pas ma fatigue d'une mani��re trop exorbitante. Je serais si heureuse de conna?tre votre femme, votre enfant, votre patrie! Et le cap Sunium! nous avons fait de beaux r��ves d'amiti��, de repos, de bonheur! les r��aliserons-nous?
��crivez-moi �� la Chatre, poste restante, du 20 au 30. Adieu, bon fr��re. Embrassez votre femme pour moi; dites-lui que je suis un bon gar?on et que je suis bien heureuse de lui inspirer un peu de bienveillance. Peut-��tre m'accordera-t-elle de l'amiti�� si j'ai le bonheur de la conna?tre. On fait mon portrait de nouveau: je vous l'enverrai, ou je vous le porterai, ce qui me plairait bien mieux.
Tout �� vous de coeur.
GEORGE.
[1] Michel (de Bourges).
CL
A MADAME MAURICE DUPIN, A PARIS
Nohant, 18 ao?t 1836.
Ch��re maman,
J'allais partir pour Paris, au moment o�� mon fils est arriv��, tout seul comme un homme, et si impatient de me revoir, qu'il n'a pu prendre sur lui de rester un jour de plus �� Paris pour vous embrasser. Cependant il en avait l'intention; car, d'apr��s des reproches que je lui avais adress��s �� ce sujet, il m'��crivit, quelques jours avant son arriv��e, une lettre que je vous envoie, et o�� vous verrez qu'il a de bons sentiments pour vous, malgr�� sa paresse ou son ��tourderie. Ce pauvre cher enfant est bien heureux d'��tre ici: il joue avec sa soeur et il respire le bon air de la campagne. Il n'a gu��re envie de retourner �� Paris, et ce serait, je crois, les priver l'un et l'autre du meilleur temps de l'ann��e que de les y ramener avant la fin des vacances. Je pense donc que je n'irai pas avant cette ��poque, et, en attendant, nous allons faire un petit voyage dans le Nivernais et dans l'Allier. Ils s'en font une grande f��te et je suis bien heureuse de les voir heureux. Nous avons pass�� ces jours-ci �� coller du papier dans mon cabinet de toilette; nous en avons fait une petite pi��ce charmante o�� Maurice installe ses joujoux, ses livres et ses crayons. Nous pensons �� vous, �� votre ardeur, et �� votre habilet�� dans ces grands travaux, �� votre bon go?t, et �� votre passion pour planter des clous. Quant �� moi, j'en ai un torticolis effroyable.
Je vous envoie une lettre pour Pierret. Engagez-le �� me r��pondre le plus vite possible; car je pars �� la fin du mois, pour ma petite tourn��e. Donnez-moi en m��me temps de vos nouvelles, et soignez-vous bien afin de ne m'en donner que de bonnes. Adieu, ch��re maman; je tombe de fatigue et m'endors en vous embrassant de toute mon ame, ce qui me donnera une bonne nuit, j'en r��ponds.
Maurice vous ��crira directement; aujourd'hui, la lettre est assez grosse. Renvoyez-moi la lettre de Maurice, pour ne pas d��membrer ma collection; ce sont mes tr��sors, j'aime mieux cela que tous les romans du monde.
CLI
A M. FRANZ LISZT, A GEN��VE
Nohant, 18 ao?t 1836.
J'ai failli vous arriver le jour du concert. Qu'eussiez-vous dit, si, au milieu du grand morceau brillant de Puzzi-Primo, je fusse entr��e avec mes gu��tres crott��es et mon sac de voyage, et si je lui eusse frapp�� sur l'��paule au point d'orgue?
Puzzi-Primo ne se f?t pas d��concert��, accoutum�� qu'il est �� braver insolemment les regards d'un public infatu�� de lui; voire d'un public de m��taphysiciens, de Genevois. Mais Puzzi-Secondo, moins blas�� sur le triomphe et moins certain de la douce bienveillance des demoiselles de seize ans, e?t fait une exclamation inconvenante, qui n'e?t pas ��t�� dans le ton du morceau.
J'aurais eu le plus grand plaisir du monde �� vous faire manquer votre rentr��e et �� vous faire gacher et massacrer votre finale. J'aurais, la premi��re, tir�� un sifflet, un mirliton, une guimbarde de ma poche, et j'aurais donn�� au public de m��taphysiciens le signal des hu��es. J'aurais dit: ?Messieurs, je suis
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