Correspondance, 1812-1876 - Tome 2 | Page 4

George Sand
Tout le reste lui a manqu��. Tout ce qui r��ussit aux autres a mal tourn�� pour lui. Il s'en console avec les gens qui le comprennent et qui le plaignent sans le sermonner.
Vous lui ��tes recommand�� par un neveu qu'il aime et qu'il estime, et votre lettre seule e?t ouvert son ame �� la confiance. Il sera donc heureux de vous recevoir sous son toit quand il aura un toit quelconque.
Pour le moment, il plaide contre des adversaires qui lui disputent avec acharnement la maison de ses p��res et les caresses de ses enfants. Il esp��re cependant ouvrir bient?t la porte de ce pauvre manoir �� ses vieux amis et �� ceux qui veulent bien le trouver digne de devenir le leur. Vous n'aurez besoin ni de menthe sauvage, ni de mesembriantheum pour ��tre accueilli fraternellement. Cependant les fleurs de l'Apennin seront re?ues avec reconnaissance, comme gage d'amiti�� et comme souvenir d'un pays aim��.
R... vous tiendra au courant des ��v��nements qui vont d��cider de mon sort. Si mon espoir se r��alise, je passerai les vacances en Berry. Sinon, j'irai en Suisse me distraire de mes d��boires et peut-��tre vous rencontrerai-je l�� aussi. J'engagerai notre ami �� vous rappeler la bonne promesse que vous me faites.
Tout �� vous.
GEORGE.

CXLVIII
A M..., R��DACTEUR DU JOURNAL DU CHER Bourges, 30 juillet 1836.
Monsieur,
Je n'aurais pas song�� �� r��clamer contre l'��trange mauvaise foi avec laquelle le Journal du Cher a rendu compte du discours de M. l'avocat g��n��ral dans le proc��s en s��paration qui fait le sujet de votre article.
Cette relation a ��t�� transcrite dans d'autres journaux et vous avez ��t��, comme eux, induit en erreur par l'��vidente partialit�� qui a pr��sid�� �� la r��daction premi��re.
Le journaliste du Cher, apr��s avoir complaisamment reproduit le plaidoyer de mon adversaire (et, �� coup s?r, ce n'est pas par amour pour les belles-lettres ni pour l'��loquence), a jug�� convenable de rendre en trois lignes le discours de M. l'avocat g��n��ral, discours tr��s beau, tr��s impartial et tr��s touchant, qui a ��mu le public en ma faveur durant pr��s de deux heures.
Je me propose avec le temps d'��crire l'histoire de ce proc��s, int��ressant et important non �� cause de moi, mais �� cause des grandes questions sociales qui s'y rattachent et qui ont ��t�� singuli��rement trait��es par mes adversaires, plus singuli��rement envisag��es par la cour royale de Bourges.
Je chercherai, devant l'opinion publique, une justice qui ne m'a pas ��t�� rendue, selon moi, par la magistrature, et l'opinion publique prononcera en dernier ressort. Je chercherai cette justice par amour de la justice et pour satisfaire l'invincible besoin de toute ame honn��te.
Dans cette relation, dont la sinc��rit�� pourra ��tre v��rifi��e par ceux-l�� m��mes qu'elle int��resse personnellement, je m'efforcerai de rendre l'impression g��n��rale du discours de M. Corbin et de rectifier des phrases que le journaliste du Cher n'a certainement pas st��nographi��es.
Je ne croirai pas manquer aux convenances, en donnant toute la publicit�� possible �� des paroles prononc��es devant un nombreux auditoire, et recueillies par toutes les femmes, par toutes les m��res avec des larmes de sympathie.
Je dirai que, si M. l'avocat g��n��ral a prononc�� le mot que vous censurez, il ne lui a pas donn�� le sens qui vous blesse et qu'il a qualifi�� de noble, de glorieux le sentiment de force et de loyaut�� qui dicta ma conduite en cette circonstance. M. l'avocat g��n��ral me pardonnera d'avoir si bonne m��moire. Il est le seul de mes juges dont je connaisse et dont j'accepte l'arr��t.
Je vous remercie, monsieur, non des ��loges personnels que vous m'accordez dans votre journal, je ne les m��rite pas; mais de la justice que vous rendez au vrai principe et au vrai sentiment de l'honneur f��minin: la sinc��rit��. Je souhaite que ce principe triomphe et je ne me pose pas comme l'h��ro?ne de cette cause; je suis simplement l'adepte z��l�� ou l'adh��rent sympathique de toute doctrine tendant �� ��tablir son r��gne. A ce titre, votre journal m'int��resse vivement.
J'y chercherai avec attention la lumi��re et la sagesse dont nous avons tous besoin pour savoir jusqu'o�� doit s'��tendre la libert�� de la femme, et, dans un syst��me d'am��lioration de moeurs, o�� doit s'arr��ter l'indulgence de l'homme.
Je ne vous demande ni ne vous interdis la publication de cette lettre; je m'en rapporte �� vous-m��me pour justifier M. l'avocat g��n��ral d'une accusation qu'il ne m��rite pas, et pour le faire de la mani��re la plus noble et la plus convenable.
Agr��ez, monsieur, mes cordiales salutations.
GEORGE SAND.

CXLIX
A M. GIRERD, AVOCAT, A NEVERS
Paris, 15 ao?t 1836.
Mon bon fr��re Girerd,
J'ai d��j�� plusieurs fois commenc�� �� vous r��pondre sans trouver une heure de libert�� pour achever. Ces derniers ��v��nements out mis tant d'activit�� autour de nous, qu'il n'y a plus moyen de vivre pour son propre compte. Mais comment pouvez-vous imaginer, mon enfant, que l'amiti�� de Michel[1] se soit refroidie pour vous? l'ayant vu entour��, obs��d��, ��cras�� comme
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