les eusse en un temple mis?Parmi les plus touchants exemples?D'amour et de fid��lit��,?Chacun contre l'autre accot��,?Sous un dais de pourpre aux plis amples,?Tels quels avec leurs blancs habits?Ainsi qu'avec les myrtes pales?Chang��s soudain en fleurs d'opales?Parmi des roses de rubis:?Car en m��me temps leurs prunelles?Et leur sourire, en v��rit��,?Avaient pris l'immobilit��?Qui n'est qu'aux choses ��ternelles!
De cela, vous ne doutez pas,?Comme il appara?t, ce me semble,?Qu'ils ��taient r��unis ensemble?Et pass��s de vie �� tr��pas,?Dans le petit Castel de cire?Qui devint ainsi leur tombeau:?Et leur sort m'a paru si beau,?Qu'il m'a plu de vous le d��crire.
VIII
COMMENT LES ABEILLES CHANT��RENT, CE QUE L'AUTEUR?EXPOSE EN MANI��RE DE CONCLUSION
Le vieux conte que j'ai suivi,?Dit encore, entre autres merveilles,?Que sur ce les bonnes Abeilles,?S'empressant toutes �� l'envi,?De miel et de cire embaum��e?Vinrent murer le monument?O�� notre glorieux amant?Dormait avec sa bien-aim��e;?Et que notre Essaim tout autour?De cette belle s��pulture,?Dont il avait clos l'ouverture,?Forma jusqu'au d��clin du jour?Des chants faits de si doux bruits d'ailes,?Qu'il ��tait plus croyable encor?Qu'il c��l��brat les noces d'or?Des Epoux �� jamais fid��les.
LES DEUX TALISMANS
COMMENT LA FEE ARBIANNE AVAIT DEUX AMANTS
La F��e Arbianne avait deux talismans:?Un Casque d'or qui rendait invisible,?Et, d'autre part, une ��p��e invincible.?Arbianne avait de m��me deux amants.
Si je l'en blame, au moins que l'on m'accorde,?Au lieu d'aller se creuser le cerveau,?Qu'en avoir trois chez nous n'est pas nouveau,?Et qu'aux beaux luths, il n'est point qu'une corde.
Son choix ne fut ni bas ni hasardeux:?Tous deux ��taient fils de Roi, dit le conte.?Elle donna l'��p��e �� l'un pour compte,?Le Casque �� l'autre, et les aima tous deux.?--De garde au pied de sa tour d'��meraude,?L'un de l'��p��e allait tout pourfendant,?Monstre, dragon, harpie et pr��tendant,?Et la gardait, en se gardant de fraude.?--L'autre invisible allait surprendre ainsi?La F��e �� point en son bain d'eau de rose,?Et, comme on dit, ce ne fut point en prose?Qu'il lui conta son amoureux souci.
MORALIT��
L'amant au Casque est l'amant qu'on pr��f��re:?Et je d��duis d'Amour et de ses lois,?Que vaillants coups d'��p��e et beaux exploits?Ne valent pas prudence et savoir faire.
MULOT ET MULOTTE
COMMENT MULOT ET MULOTTE RE?URENT DANS LEUR?CABANE UNE VIEILLE HORRIBLE
Deux vieux ��poux, pauvres et gens de bien,?Vivaient du temps de ma Grand'M��re l'Oie,?Comme beaucoup des h��ros que j'emploie.?Ils se nommaient, si je me souviens bien,?L'homme Mulot et la femme Mulotte.?Tous deux ��taient couch��s dans le moment,?Et, dans leurs lits, ils dormaient chaudement:?Vieil amour m��me emp��che qu'on grelotte.?Cette remarque est ici de saison;?La neige avec la bise faisait rage?Tant et si bien, qu'en cette nuit l'orage?Mena?ait fort d'emporter la maison.?Je dis maison, je veux dire cabane.?Car au ma?on, qui n'usa de cordeau,?Il ne fallut qu'un peu de terre et d'eau,?Non plus de bois que la charge d'un ane.?Comme ils dormaient, une Voix appela,?Une et deux fois, puis trois, de telle sorte?Qu'il ��tait clair que quelqu'un �� la porte?Demandait aide.
--?Eh! Parbleu, me voil��!??Fit le bonhomme, en quittant sa paillasse.?Et rien n'est plus cruel que lorsqu'il faut?Quitter ainsi pour l'air froid le lit chaud.?En aurions-nous fait autant �� sa place?
--?Oh! Pour l'amour de Dieu!? demandait-on?D'une voix douce autant que douloureuse.
Mulot ouvrit.
Mais une Vieille affreuse
Entra:
La voix, du coup, changea de ton.?--?Fort bien!? dit-elle.
Elle ��tait secou��e?De fi��vre ensemble et de froid, les pieds nus,?Et puis l��preuse, �� des signes connus,?Car elle avait une voix enrou��e?Comme ont les chiens apr��s de longs abois,?La face ardente avec les chairs putrides,?L'oeil clair dans l'ombre, et sur la peau des rides?R��ches autant que l'��corce du bois.?Vous auriez eu la preuve �� voir sa mine,?Ses yeux m��chants et ses ongles crochus,?Que pour bons coeurs il n'est gens si d��chus,?Puisqu'en piti�� l'on prit cette vermine?Et que nos gens la mirent en leur lit.?Mulot jeta dans l'��tre une bourr��e,?Donna le linge, et Mulotte affair��e?Eut du courage aux soins qu'elle accomplit.
II
COMMENT CETTE VIEILLE ��TAIT UNE BELLE F��E, ET COMMENT?ELLE OFFRIT DE DONNER A MULOT ET A?MULOTTE RICHESSES ET HONNEURS
Comme on lavait cette triple M��g��re?Voil��-t-il pas que, sans d��semparer.?Elle en vient toute �� se transfigurer,?Tant qu'en beaut�� le Conteur n'exag��re,?Et qu'elle en a blonds cheveux �� monceaux,?Les traits charmants, les chairs amignonn��es?Comme au matin des roses fleuronn��es,?Et les yeux bleus du bleu profond des eaux.?--D'un trait �� l'autre on ne vit le passage--?Et puis drap d'or, taffetas et satin,?Couleur d'iris et couleur du matin?Lui font gentils cotillon et corsage.?Elle sauta du lit pour mieux causer,?Ayant un astre au front, qui l'illumine.?Lors elle ��tait de si gentille mine,?Qu'il e?t fallu le Roi pour l'��pouser!
C'��tait alors une ordinaire chose?Que F��e errante et Fant?mes changeants:?Aussi ni l'un ni l'autre de nos gens?Ne s'��tonna de la m��tamorphose.
--?Ami, je suis satisfaite de vous,??Leur dit la F��e; et sa voix naturelle?Etait ainsi qu'un chant de tourterelle,?Et son sourire encor ��tait si doux,?Que nos bons vieux en furent vite �� l'aise.?--??a, faites-moi de grands souhaits, je veux?En un moment accomplir tous vos voeux,??Reprit la F��e.
MULOT
?Eh! ne vous en d��plaise,?De votre part, c'est bien de la bont��.
LA F��E
?Dis, que veux-tu
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