l��g��ret��; et, certainement cette r��serve lui e?t interdit le Pr��te-Avoine si ce n'avait ��t�� une plaisanterie d'��cole dont l'habitude ��tait prise depuis longtemps.
--Oui, mon cher Vaunoise, r��pondit Aur��lien, avalant sans grimace le Pr��te-Avoine; �� Rome depuis ce matin, et ma premi��re visite est pour toi.
--Bonne id��e; je vais te faire faire ta premi��re promenade; comme cela tu associeras mon souvenir �� celui de Rome et tu ne m'oublieras plus. Nous prendrons une voiture �� la place de Venise; viens.
Ils n'eurent pas besoin d'aller jusqu'�� la place de Venise; sur la place des Saints-Ap?tres, ils trouv��rent une voiture d��couverte dans laquelle ils mont��rent.
--Tu es �� moi, n'est-ce pas? demanda Vaunoise.
--Certes.
--Alors je te conduis.
Et s'adressant au cocher, il lui dit de les mener �� Saint-Pierre, en passant par le Panth��on.
Puis se tournant vers Aur��lien:
--Il y a quatre choses principales, capitales, �� voir �� Rome, lui dit-il: le Panth��on, Saint-Pierre avec le Vatican, Saint-Paul et le Colis��e avec le Forum et le Palais des C��sars; je vais te les montrer, apr��s tu te d��brouilleras tout seul.
Puis, comme il ne tenait pas essentiellement �� faire ��talage de son ��rudition, qui d'ailleurs ��tait de fra?che date, il changea de sujet:
--Tu es seul �� Rome? demanda-t-il.
--Non, je suis avec ma m��re.
L'occasion de parler de madame de la Roche-Odon se pr��sentait, Aur��lien la saisit avec empressement.
--Mais ma m��re ayant une visite �� faire �� la vicomtesse de la Roche-Odon, cela m'a permis de venir te voir.
--Tu la connais, madame de la Roche-Odon?
--Nous sommes li��s avec son beau-p��re le vieux comte de la Roche-Odon; mais je n'ai jamais vu la vicomtesse.
--Tu la verras ici, et elle vaut la peine qu'on se d��range pour elle, tu aurais d? accompagner ta m��re; qui sait?
--Comment?
--Avec madame de la Roche-Odon tout peut arriver, et c'est l'improbable qui a le plus de chances.
--Elle a au moins quarante ans.
--On a l'age qu'on para?t avoir, et quand tu auras vu madame de la Roche-Odon, tu ne diras pas qu'elle a quarante ans; vingt-cinq, vingt-huit au plus. Une merveille! Si tu habites Rome pendant un certain temps, tu entendras discuter plus d'une fois la question de savoir comment madame de la Roche-Odon est rest��e belle, et l'on te racontera les choses les plus invraisemblables.
--Lesquelles?
--Tu sais que nous sommes dans le Corso, si tu regardais un peu autour de toi au lieu de bavarder. Voil�� le palais Doria.
--T'��couter ne m'emp��che pas de regarder: tu me disais qu'on racontait les choses les plus invraisemblables sur madame de la Roche-Odon...
--C'est-��-dire sur les moyens qu'elle emploie pour conserver sa beaut��: les uns pr��tendent que du commencement de l'ann��e �� la fin, elle prend un bain froid tous les matins; les autres, que ce n'est pas le froid physique qui la conserve, mais la froideur morale, autrement dit qu'elle ne s'��meut de rien et ne prend des passions que tout juste ce qu'il en faut pour se bien porter en donnant de l'activit�� �� la circulation du sang; enfin mille explications. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'aujourd'hui elle est assez belle pour...
Il s'interrompit.
--Nous voil�� au Panth��on, il faut descendre.
Mais Aur��lien refusa; puisqu'il logeait �� la _Minerve_, il viendrait le lendemain visiter le Panth��on.
--Et puis, ajouta-t-il d��votement, j'aime mieux que ma premi��re visite soit pour Saint-Pierre.
--?a, c'est une raison respectable; cependant il serait curieux pour toi de voir comment Bramante a pris la coupole du Panth��on pour la poser sur son ��glise.
Mais Aur��lien n'avait pas en ce moment des curiosit��s de ce genre.
--Pourquoi, ou pour qui madame de la Roche-Odon est-elle assez belle? dit-il, pendant que la voiture roulait �� travers des rues infect��es par l'odeur de la friture et des guenilles qui s��chaient au soleil.
--Assez belle �� quarante ans pour avoir un amant de vingt-huit ans, qui est fou d'amour, lord Harley. Connais-tu lord Harley?
--Non.
--Eh bien! quand tu l'auras vu, tu comprendras quelle puissance exerce madame de la Roche-Odon; car lord Harley n'est pas le premier venu; il a tout pour lui: ��l��gance, distinction, fortune, savoir, et cependant il est l'esclave d'une femme plus ag��e que lui de douze ou quinze ans. Elle le domine si bien que, pour avoir sa libert�� �� Rome, elle lui a souffl�� le go?t des fouilles; il passe son temps �� Ardea, tu sais la fameuse Ard��e de Turnus, la capitale des Rutules, o�� il est en train, dit-on, de faire des d��couvertes extraordinaires. Des fouilles dans la voie Apienne ou sur le Palatin, cela est �� la port��e de tous, mais �� Ardea, en plein Latium, au milieu de la Malaria, voil�� qui est original. Madame de la Roche-Odon lui a souffl�� la passion des fouilles. Il publie sur ses d��couvertes un ouvrage fort curieux, qui para?t par livraisons, de temps en temps, avec des planches superbes que je te montrerai, et on raconte que na?vement il rapporte tout l'honneur de son
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.