R��publique est proclam��e, l'Empereur est prisonnier, la France est sauv��e. Vive la R��publique!?
Et, courant �� la porte, il beugla: C��leste, vite, C��leste!
La bonne ��pouvant��e accourut; il bredouillait tant il parlait rapidement.
--Mes bottes, mon sabre, ma cartouchi��re et le poignard espagnol qui est sur ma table de nuit, d��p��che-toi!
Comme le paysan obstin��, profitant d'un instant de silence, continuait:
--?a a devenu comme des poches qui me faisaient mal en marchant.
Le m��decin exasp��r�� hurla:
--Fichez-moi donc la paix, nom d'un chien, si vous vous ��tiez lav�� les pieds, ?a ne serait pas arriv��.
Puis, le saisissant au collet, il lui jeta dans la figure:
--Tu ne sens donc pas que nous sommes en r��publique, triple brute?
Mais le sentiment professionnel le calma tout aussit?t, et il poussa dehors le m��nage abasourdi, en r��p��tant:
--Revenez demain, revenez demain, mes amis. Je n'ai pas le temps aujourd'hui.
Tout en s'��quipant des pieds �� la t��te, il donna de nouveau une s��rie d'ordres urgents �� sa bonne:
--Cours chez le lieutenant Picart et chez le sous-lieutenant Pommel, et dis-leur que je les attends ici imm��diatement. Envoie-moi aussi Torchebeuf avec son tambour, vite, vite.
Et quand C��leste fut sortie, il se recueillit, se pr��parant �� surmonter les difficult��s de la situation.
Les trois hommes arriv��rent ensemble, en v��tements de travail. Le commandant, qui s'attendait �� les voir en tenue, eut un sursaut.
--Vous ne savez donc rien, sacre bleu? L'empereur est prisonnier, la R��publique est proclam��e. Il faut agir. Ma position est d��licate, je dirai plus, p��rilleuse.
Il r��fl��chit quelques secondes devant les visages ahuris de ses subordonn��s, puis reprit:
--Il faut agir et ne pas h��siter; les minutes valent des heures dans des instants pareils. Tout d��pend de la promptitude des d��cisions. Vous, Picart, allez trouver le cur�� et sommez-le de sonner le tocsin pour r��unir la population que je vais pr��venir. Vous, Torchebeuf, battez le rappel dans toute la commune jusqu'aux hameaux de la Gerisaie et de Salmare pour rassembler la milice en armes sur la place. Vous, Pommel, rev��tez promptement votre uniforme, rien que la tunique et le k��pi. Nous allons occuper ensemble la mairie et sommer M. de Varnetot de me remettre ses pouvoirs. C'est compris?
--Oui.
--Ex��cutez, et promptement. Je vous accompagne jusque chez vous, Pommel, puisque nous op��rons ensemble.
Cinq minutes plus tard, le commandant et son subalterne, arm��s jusqu'aux dents, apparaissaient sur la place juste au moment o�� le petit vicomte de Varnetot, les jambes gu��tr��es comme pour une partie de chasse, son Lefaucheux sur l'��paule, d��bouchait �� pas rapides par l'autre rue, suivi de ses trois gardes en tunique verte, le couteau sur la cuisse et le fusil en bandouli��re.
Pendant que le docteur s'arr��tait, stup��fait, les quatre hommes p��n��tr��rent dans la mairie dont la porte se referma derri��re eux.
--Nous sommes devanc��s, murmura le m��decin, il faut maintenant attendre du renfort. Bien �� faire pour le quart d'heure.
Le lieutenant Picart reparut:
--Le cur�� a refus�� d'ob��ir, dit-il; il s'est m��me enferm�� dans l'��glise avec le bedeau et le suisse.
Et, de l'autre c?t�� de la place, en face de la mairie blanche et close, l'��glise, muette et noire, montrait sa grande porte de ch��ne garnie de ferrures de fer.
Alors, comme les habitants intrigu��s mettaient le nez aux fen��tres ou sortaient sur le seuil des maisons, le tambour soudain roula, et Torchebeuf apparut, battant avec fureur les trois coups pr��cipit��s du rappel. Il traversa la place au pas gymnastique, puis disparut dans le chemin des champs.
Le commandant tira son sabre, s'avan?a seul, �� moiti�� distance environ entre les deux batiments o�� s'��tait barricad�� l'ennemi et, agitant son arme au-dessus de sa t��te, il mugit de toute la force de ses poumons:
?Vive la R��publique! Mort aux tra?tres!?
Puis, il se replia vers ses officiers.
Le boucher, le boulanger et le pharmacien, inquiets, accroch��rent leurs volets et ferm��rent leurs boutiques. Seul l'��picier demeura ouvert.
Cependant les hommes de la milice arrivaient peu �� peu, v��tus diversement et tous coiff��s d'un k��pi noir �� galon rouge, le k��pi constituant tout l'uniforme du corps. Ils ��taient arm��s de leurs vieux fusils rouilles, ces vieux fusils pendus depuis trente ans sur les chemin��es des cuisines, et ils ressemblaient assez �� un d��tachement de gardes champ��tres.
Lorsqu'il en eut une trentaine autour de lui, le commandant, en quelques mots, les mit au fait des ��v��nements; puis, se tournant vers son ��tat-major: ?Maintenant, agissons,? dit-il.
Les habitants se rassemblaient, examinaient et devisaient.
Le docteur eut vite arr��t�� son plan de campagne:
--Lieutenant Picart, vous allez vous avancer sous les fen��tres de cette mairie et sommer M. de Varnetot, au nom de la R��publique, de me remettre la maison de ville.
Mais le lieutenant, un ma?tre-ma?on, refusa:
--Vous ��tes encore un malin, vous. Pour me faire flanquer un coup de fusil, merci. Ils tirent bien ceux qui sont l��-dedans, vous savez. Faites vos commissions vous-m��me.
Le commandant devint rouge.
--Je vous ordonne d'y aller au nom de la discipline.
Le lieutenant se r��volta:
--Plus souvent que je me ferai
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