(Coran.)
?Pardonnez �� votre esclave soixante-dix fois par jour, si vous voulez m��riter la bont�� divine.? (Hadits.)
?Ne dites jamais: mon esclave, car nous sommes tous esclaves de Dieu;--dites: mon serviteur ou ma servante.? (Abou-Harira.)
?Si le ma?tre commet envers son esclave une action blamable et patente, il lui donne par l�� droit �� la libert��; par exemple, s'il lui coupe un doigt, s'il lui arrache un ongle, s'il lui fend une oreille, s'il lui br?le une partie quelconque du corps, s'il lui arrache une on plusieurs dents.? (Cheikh ben Salomon.)
Une esclave est-elle vendue en ��tat de grossesse du fait de son ma?tre, l'enfant na?t libre et il h��rite du p��re.
Celle qui a donn�� un enfant �� son ma?tre a d��sormais sa place et un logement dans la tente ou dans la maison. On la d��signe par une qualification particuli��re, qui, sans l'��lever au rang d'��pouse, la place au-dessus de sa premi��re condition: elle s'appelle oum el ouled, la m��re de l'enfant; et son enfant jouit de tous les droits de libert�� et d'h��ritage, comme ses fr��res l��gitimes.
Un ma?tre ne peut forcer deux soeurs �� s'unir �� lui ni �� ��tre ses concubines.
Un ma?tre a-t-il maltrait�� son esclave, lui refuse-t-il la nourriture, le v��tement; lui a-t-il promis la libert�� et manque-t-il �� sa parole; l'a-t-il associ�� �� son commerce et lui retient-il sa quote-part de gain, le cadi prononce.
Est-il prouv�� qu'un ma?tre ne peut nourrir ses esclaves; qu'en partant pour un voyage il ne leur a pas laiss�� le nefka, somme n��cessaire �� leur entretien, le cheikh El Blad les fait vendre[21].
[Note 21: G��n��ral Daumas et Ausone de Chancel, le Grand D��sert. En note: le Code des Esclaves, 1845.]
En quelques mots enfin, la loi musulmane prescrit et d��finit, avec un soin scrupuleux, les formes et les conditions de vente et d'achat des esclaves; de leurs mariages, de leurs divorces, de la tutelle de leurs enfants, et les modes d'affranchissement qu'elle a faits tr��s-nombreux. Il est m��me accept�� en principe qu'un esclave, apr��s dix ans de services, doit ��tre rendu �� la libert��, ?parce que son travail a pay�� son prix.? Les bons musulmans affranchissent ��galement celui qui sait lire dans le Coran et qui peut demander son affranchissement par ��crit. Les docteurs ont donn�� cette interpr��tation �� la parole de Mohamed que j'ai cit��e plus haut.
La loi mahom��tane a plus fait pour les esclaves que les trait��s de 1815, la suppression de la traite et l'��mancipation.
J'ai sous la main bien des textes �� l'appui de ce que j'avance; j'en choisirai un anglais pour qu'il soit moins suspect.
?Une fois install�� dans la maison de l'acheteur, l'esclave, s'il est fid��le, est bient?t consid��r�� comme un membre de la famille. Les plus intelligents apprennent �� lire et �� ��crire, et acqui��rent plus tard quelque teinture du Coran. Celui qui est parvenu �� en lire et �� en comprendre un chapitre recouvre d��s ce moment sa libert��. Il en est dont l'intelligence se refuse �� comprendre les principaux fondements de la religion musulmane; ceux-ci ne sont affranchis qu'au bout de huit ou dix ans. Le musulman consciencieux regarde le n��gre comme un domestique. Il est remarquable que le fait de l'��mancipation de l'esclave est tout �� fait volontaire de la part du ma?tre, et j'ai vu des noirs si attach��s �� leurs ma?tres, qu'ils pr��f��raient rester esclaves aupr��s d'eux plut?t que d'accepter la libert�� qui leur ��tait offerte.
?Il ne faudrait pas cependant s'imaginer que les Arabes et les Maures soient tous dans des dispositions aussi bienfaisantes �� l'��gard de cette race d��grad��e; quelques-uns, dans la classe du peuple la moins consid��r��e, font des noirs un trafic infame: ils les ach��tent et les marient pour revendre ensuite leurs enfants[22].?
[Note 22: Jackson, Voyage au Maroc.]
Ce fait, constat�� par M. L��o de Laborde[23] sur les rives du Nil, et par le voyageur anglais dans le Maroc, se reproduit malheureusement sur tous les grands march��s d'esclaves; mais, comme cet autre fait d��plorable, la mise en vente impudente et brutale de la marchandise humaine dans les bazars, il n'inculpe pas autrement la loi mahom��tane que les atrocit��s des n��griers n'inculpent notre loi.
[Note 23: L��o de Laborde, Chasse aux hommes dans le Cordofan. 1844.]
De ces deux l��gislations, il faut bien l'avouer, n'en d��plaise �� notre forfanterie de civilis��s, la n?tre n'��tait qu'humaine, la musulmane est toute paternelle. Le musulman accueille �� son foyer le n��gre qu'il ach��te, et ne lui fait, ni �� la mosqu��e ni au cimeti��re, place �� part des croyants. Chez lui, la femme esclave se rach��te par la maternit��, l'homme par l'��ducation; et l'affranchi, rentr�� dans la vie normale, n'y est point, comme chez nous, poursuivi par ce pr��jug�� que toute notre raison est impuissante �� vaincre; il se fond dans la soci��t�� blanche, sans que son origine et sa couleur soient un stigmate d'infamie qui le d��signe au
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