former le massacre et la r��volte, ne songeant qu'�� pousser avec une profonde perfidie les noirs sur les blancs, les blancs sur les noirs, �� irriter les uns par les autres, �� triompher au milieu du massacre g��n��ral et �� remplacer Toussaint dont il avait le premier demand�� l'arrestation.?
[Note 12: Le g��n��ral Rames, cit�� par Lamartine]
Toussaint ��tait un hypocrite en politique et en morale.--Dessalines ��tait un impudent d'immoralit��. Le soir, il jetait son manteau imp��rial aux orties pour rentrer plus �� l'aise dans son r?le natif de sauvage et s'enivrer d'amour brutal et de tafia, en dansant la bamboula[13].
[Note 13: D'Alaux, Soulouque et son Empire]
Abr��geons: laissons les assassins de Dessalines,--Christophe, dans le nord de l'?le, jouant au saint Louis en rendant la justice sous un cocotier, avec cette modification qu'il condamnait toujours �� mort;--et P��tion, dans le sud, o��, disait-il, ?il aurait cr���� une France nouvelle,? si son peuple n'e?t traduit la libert�� r��publicaine par le droit de ne rien faire, vivant �� la grace de Dieu du pain quotidien du bananier.
D��courag�� par ce r��sultat en sens inverse de celui qu'il avait r��v��, P��tion se laissa mourir de faim, en m��me temps �� peu pr��s que Christophe, dans un acc��s de rage, se d��chargeait un pistolet dans le coeur.
Le g��n��ral Boyer recueillit leur double h��ritage, non sans s'aider de quelques massacres, bien entendu; mais du moins ��tait-ce on homme hors ligne que celui-l��, tout impuissant qu'il ait ��t�� �� vaincre la paresse des ateliers, malgr�� son code draconien, et �� dominer l'opinion syst��matiquement stupide qui, du s��nat, avait gagn�� les masses �� l'��tat de conspiration.--Press�� par la r��volte, moins encore que pris par le d��go?t, Boyer s'embarque pour la Jama?que.
Encore l'anarchie avec les deux H��rard, Salomon, Dalzo, Pierrot, le f��roce Accaau et Guerrier, qu'un int��r��t commun porte �� la pr��sidence et qui, pour avoir coup�� court �� son ��tat d'ivresse habituelle, meurt d'un exc��s de sobri��t��.--Pierrot n'arrive au pouvoir que pour y jouer le double r?le de tyran et de niais. On a conserv�� de lui cette sentence m��morable par laquelle, en vertu du privil��ge inh��rent �� sa position de chef de l'��tat, il commua en peine de mort une condamnation �� trois mois de prison.
L'intelligent Rich�� ?r��alise un moment l'id��al d'un gouvernement ha?tien,? mais il est emport�� par une mort subite; et, au grand ��tonnement de tous les partis, Faustin Soulouque, ancien palefrenier du g��n��ral Lamarre et son aide de camp, attach�� ensuite, en fa?on de secr��taire des commandements, �� la belle mulatresse de Boyer, puis g��n��ral et commandant du palais, parvenu d'antichambre, enfin, est ��lev�� �� la pr��sidence.
C'��tait un ci-devant beau dans son esp��ce; timide, balbutiant en public, poltron au feu et croyant aux sorciers plus qu'�� Dieu, jusque-l�� que, le jour de sa cons��cration par un Te Deum, il repoussa, comme ensorcel��, le fauteuil qui lui avait ��t�� pr��par�� dans l'��glise.
Le Parlement ha?tien s'��tait donn�� l��, pensait-il, un pr��sident soliveau, comme tout Parlement constitutionnel, blanc ou n��gre, les aime. L'erreur ne fut pas de longue dur��e: par un effet combin�� du pouvoir qu'il avait en mains et de sa peur de tout, peur du s��nat, des fonctionnaires, de la bourgeoisie, de ses g��n��raux m��me, des mulatres surtout et des esprits, Soulouque s'��tait transform�� en terroriste. La premi��re ann��e de son gouvernement fut un long massacre d'un bout �� l'autre de l'?le, mais qui s'inaugura dans la capitale o�� se ramifiait n��cessairement une insurrection pr��tendue des mulatres du sud.
Massacre par le sabre, la fusillade et la mitraille, au coin des rues, sur les places publiques, dans la cour du palais de la pr��sidence et jusque dans la Chambre des repr��sentants, de ministres, de s��nateurs, de g��n��raux, de fonctionnaires, de bourgeois, tous plus ou moins jaunes ou suspects, �� ce point que plusieurs administrations cess��rent de fonctionner faute d'��crivains.
Port-au-Prince pacifi��, il fallait pacifier le sud: Soulouque s'y fait suivre par une arm��e et par les anciens bandits d'Accaau, semant sur sa route des proclamations qui toutes commen?aient par quiconque, et se terminaient invariablement par sera fusill��.
Massacre par ex��cution sommaire, par commission militaire, par irruption, par guet-apens aux Cayes, �� Aquin, �� J��r��mie, �� Cavaillon, o�� le chef de bande Voltaire Castor, ancien for?at, poignarde de sa main soixante-dix noirs, compromis par leurs relations avec les mulatres, et coupables d'��tre riches, en vertu de cet axiome d'Accaau: _N��gue riche cila mulate_.
C'est ainsi que Soulouque pr��ludait �� sa mascarade imp��riale, avec ses ducs de Marmelade, de Limonade et de Trou-Bonbon; ses comtes de Coupe-Haleine, de la Seringue, de Num��ro-Deux; ses barons de Gilles-Azor, ses chevaliers de M��tamour-Bobo, et toute une aristocratie de chimpanz��s, dont les noms incroyables illustrent le Moniteur ha?tien; mais sans une gourde dans le tr��sor public d'o�� ne sortent que des assignats, sans un navire dans les ports, sans industrie, sans commerce, sans agriculture sur le sol le
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