p?t mettre en rapport les deux races.
Cette fois encore l'esclavage ��tait providentiel. Que nous en ayons abus��, c'est une question de libre arbitre qui ne pr��vaudra point contre Dieu.
En d'autres termes, Dieu ne livre le n��gre au blanc que pour mettre celui-l�� �� l'��cole de celui-ci; s'il le livre esclave, c'est �� la fois pour que l'��l��ve soit plac�� dans les conditions les plus absolues de soumission, et pour qu'au prix de son travail il trouve un ma?tre qui consente �� lui servir d'��ducateur. Il est remarquable que l'antipathie des deux races tend �� s'att��nuer aussi longtemps que l'une est esclave de l'autre, et qu'elle se produit au contraire dans son expansion la plus exag��r��e, aussit?t qu'elles sont, par un fait quelconque, appel��es �� traiter d'��gale �� ��gale.
?Le pr��jug�� de race, a dit M. de Tocqueville, me para?t plus fort dans les ��tats qui ont aboli l'esclavage que dans ceux o�� il existe encore, et nulle part il ne se montre aussi intol��rant que dans les ��tats o�� la servitude a toujours ��t�� inconnue.?
Or, cette antipathie du ma?tre qui s'accro?t en raison du progr��s de l'��l��ve est un enseignement non compris on trop d��daign�� des desseins de la Providence, qui ne les a point rapproch��s pour qu'�� jamais ils vivent c?te �� c?te, mais pour que, l'��ducation du barbare ��tant faite, il soit repouss�� d'un pays o�� sa pr��sence est inutile et dangereuse, et renvoy�� dans sa terre natale, o�� nul autre que lui ne peut aller porter sa contagieuse civilisation.
La volont�� divine est en cela si manifeste, qu'elle se traduit sans piti�� par la r��probation dont est frapp��e, m��me aux yeux de ses p��res, la race malheureuse issue des blancs et des n��gresses,--non point que j'aille jusqu'�� penser qu'elle soit, comme il a ��t�� avanc��, le fruit maudit du crime de bestialit��[4]; mais elle porte ��videmment la peine d'une origine d��savou��e, sinon par la nature, du moins par la soci��t��, et, �� ce titre, condamn��e par un arr��t myst��rieux;--car ce n'est pas seulement l'affranchi de sang pur, le n��gre noir, que le blanc met �� part et rel��gue hors de son milieu �� toute la distance de son m��pris,--c'est encore le mulatre, le quarteron, tout homme de descendance n��gre, �� quelque dose imperceptible que le sang africain soit m��l�� dans ses veines. Et l'oeil du blanc cr��ole a, pour d��couvrir cette alt��ration, des facult��s d'instinct prodigieuses, incroyables, que n'atteindra jamais la physiologie. Il n'y a point de bapt��me qui puisse laver le m��tis de cette tache originelle, ni le bapt��me du chr��tien, ni le bapt��me d'un grand nom, ni celui de la fortune, ni celui de la science, ni celui de l'esprit,--c'est un paria.
[Note 4: ?Les n��gres et mulatres m��me ne sont qu'une vari��t�� de l'orang-outang; et, pour faire cesser le crime de bestialit��, il importe de d��clarer infame et vilain tout blanc qui d��sormais s'unirait �� une femme de couleur.? (Beauvais, conseiller sup��rieur �� Saint-Domingue, 1790.)]
Il n'est pas jusqu'au n��gre noir qui ne dise orgueilleusement �� l'homme de couleur: ?Moi, je suis de sang pur; toi, tu es de sang m��l��.?
Or, un fait aussi consid��rable a s?rement sa raison d'��tre: c'est que, je le r��p��te, les n��gres ne sont vis-��-vis de nous, premiers-n��s dans l'ordre social, que des enfants derniers venus, confi��s �� notre tutelle temporaire, et qu'il nous est impos�� de moraliser par le pr��cepte et par l'exemple,--rien de plus,--sous peine d'attentat, sinon contre nature, incestueux de moins de tuteurs �� pupilles, portant d��saveu devant Dieu et r��probation devant l'humanit�� de la race nouvelle ainsi cr����e, et �� qui la Gen��se n'a assign�� aucune place dans le monde.
Nous voici, quant �� cette loi de principe, en opposition avec MM. d'Eichthal et Isma?l Urbain, �� qui ?le noir para?t ��tre la race femme dans la famille humaine, comme le blanc la race male..., le noir, de m��me que la femme, ��tant priv�� des facult��s politiques, scientifiques et cr��atrices; mais, comme elle, poss��dant au plus haut degr�� les qualit��s du coeur, les affections et les sentiments domestiques, la passion de la parure, de la danse et du chant[5]?
[Note 5: Lettres sur la race noire et la race blanche. Paris, 1839..]
De l�� cette conclusion: ?que les moyens d'associer les blancs et les noirs se r��sument par ces mots: domesticit�� et plaisir;?--conclusion qui, pour les auteurs que je cite, prendrait appui sur ces paroles de Napol��on:
?Lorsqu'on voudra, dans nos colonies, donner la libert�� aux noirs et y ��tablir une ��galit�� parfaite, il faudra que le l��gislateur autorise la polygamie, et permette d'avoir �� la fois une femme blanche, une noire et une mulatre. D��s lors les diff��rentes couleurs, faisant partie d'une m��me famille, seront confondues dans l'opinion de chacun. Sans cela on n'obtiendra jamais de r��sultat satisfaisant. _Les noirs seront ou plus nombreux ou plus habiles, et alors ils tiendront les
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