Ce que vaut une femme | Page 2

Éline Roch
de concours qui auraient pu lui ��tre pr��cieux; dans le second, des individus, fourvoy��s dans un milieu qui n'est pas le leur, formeront une section de d��class��s, deviendront une non-valeur pour eux-m��mes, leur famille et la soci��t��.
Si cette situation peut cr��er un danger pour les gar?ons, combien ce danger ne sera-t-il pas plus grand en ce qui concerne les jeunes filles. C'est surtout �� elles qu'il importe de donner une ��ducation en rapport avec la mission qu'elles sont appel��es �� remplir. Qu'adviendrait-il de notre pays le jour o�� la femme se trouverait d��tourn��e de sa destination naturelle, o�� la jeune fille pourrait supposer qu'il existe autre chose pour elle que la mission noble et sainte d'��tre ��pouse, d'��tre m��re. C'est la pens��e de cette mission, nous dirons plus, de cet apostolat de la femme dans la famille qui devrait ��tre l'unique r��gle de son ��ducation, et rien ne devrait lui ��tre enseign�� qui n'ait pour but plus ou moins direct d'en faire la fille d��vou��e, la m��re sage et pr��voyante, l'��pouse tendre et digne, c'est-��-dire l'ornement, la consolation, le soutien moral de la famille. C'est �� son coeur autant qu'�� son intelligence qu'il faut que l'on s'adresse, c'est �� en d��velopper les qualit��s que doivent s'employer les personnes ayant charge de son avenir. Aucune connaissance inutile, mais toutes les connaissances n��cessaires, ce programme est assez vaste pour donner un aliment plus que suffisant �� leur activit��.
Une femme d'esprit et de coeur demandait que l'on ��levat la jeune fille en vue de sa destin��e future. C'est encore une femme �� l'esprit ��lev��, au coeur g��n��reux, qui, pr��s d'un si��cle plus tard, a recherch�� les moyens pratiques les plus propres �� lui faciliter sa tache. S'il est une femme qui ait rendu d'incontestables services �� la famille, �� la soci��t�� et par suite au pays, c'est sans contredit la femme sup��rieure et distingu��e dont notre cit�� s'honore. Tournant toute sa sollicitude vers les d��sh��rit��s de la fortune, vers ceux qui doivent demander au travail les ressources de chaque jour, Mme Doyen s'est ��mue des souffrances des classes laborieuses. C'est avec la pens��e noble et g��n��reuse de leur venir en aide qu'elle cr��a l'��cole Professionnelle et M��nag��re, qui restera comme le t��moin de sa sollicitude ��clair��e et perp��tuera sa m��moire. Pensant avec raison que ceux qui luttent pour l'existence ont un plus grand besoin de la solidarit�� intime, de l'union qui fait la force, Mme Doyen s'est efforc��e par ses conseils et ses exemples, par tous les moyens en son pouvoir, d'inspirer plus particuli��rement �� leurs enfants l'amour du foyer domestique, le d��vouement �� la famille. Mais comme il ne saurait suffire que la femme f?t aimante et d��vou��e, et qu'en certains cas ces vertus doivent donner des r��sultats mat��riels, elle s'est appliqu��e �� leur inculquer les principes de travail, d'ordre et d'��conomie dont d��pendent son bien-��tre et celui des siens. Car, il faut bien le reconna?tre, si l'��tat de g��ne, de mis��re parfois de l'ouvrier, provient souvent de l'insuffisance de ses ressources, il est plus fr��quemment encore le r��sultat de diverses autres causes et plus particuli��rement de la gestion mauvaise ou mal entendue dont la femme a la charge. Plus un budget est restreint, plus il est difficile de l'��quilibrer, plus il faut d��ployer pour cela de prudence, de sage ��conomie, d'adroits calculs. Combien de femmes en sont incapables, faute d'y avoir ��t�� pr��par��es. C'est �� cette tache que s'est d��vou��e Mme Doyen; elle a rendu ainsi �� la masse des travailleurs des services plus grands que ne l'ont fait beaucoup d'hommes auxquels on a ��lev�� des statues.
Qu'elle soit honor��e et b��nie, la m��moire de celle qui a consacr�� le meilleur d'elle-m��me �� l'��mancipation morale de la femme. Elle n'a pas seulement fait oeuvre de m��re, elle a fait acte de patriote. Puissent d'autres femmes suivre son exemple. L'oeuvre des conqu��rants p��rira, parce qu'elle repose sur la n��gation de la justice et des droits de l'humanit��, mais la pens��e qui a pr��sid�� �� son entreprise, en apparence modeste, demeurera et produira des fruits pour le rel��vement de la patrie. Les jeunes filles ��lev��es d'apr��s ses principes deviendront les m��res fortes et sages qui apprendront �� leurs fils le culte du pays, le respect de la propri��t�� et des croyances d'autrui, l'accomplissement des devoirs sociaux. Elles en feront des hommes courageux, au caract��re fortement tremp��, en un mot de bons citoyens et de fiers d��fenseurs. Et l'on saura alors ce que vaut une femme, ce que vaut une Fran?aise!

��DUCATION MORALE

LA JEUNE FILLE DANS LA FAMILLE
Il est de nos obligations et de nos devoirs qui varient suivant la position sociale �� laquelle nous appartenons, mais ce qui ne saurait varier, ce qui est un devoir strict pour toutes, que nous soyons filles de prince ou de simple artisan, c'est le d��vouement �� notre famille,
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