Biographie des Sagamos illustres de lAmérique Septentrionale (1848) | Page 2

Maximilien Bibaud
des éclairs, et le mouvement des ailes un
tonnerre éclatant. Il descendit sur l'Océan, et aussitôt qu'il le toucha, la
terre s'élança au-dessus des eaux, et y demeura en équilibre. L'ancienne
école de géologie, qui se forma en Europe au seizième siècle,
s'expliquait à peu près comme les Chippeouais, è part le puissant oiseau
de ces derniers.
D'autre croient que l'être suprême porté sur les eaux avec tous les
esprits qui composaient sa cour, forma le monde d'un grain de sable
qu'il tira de l'Océan.
CUNTUR, oiseau fameux au Pérou, où il était adoré comme une
divinité. Les Espagnols l'appellent condor. Les naturalistes pensent que
c'est le même que le rouch de Arabes.
CUPAY, selon les Floridiens, préside dans le bas monde où les
méchans sont punis après leur mort. C'est leur Pluton.
DABAIBA, déesse des habitans de Panama, née de race mortelle, fut
déifiée après sa mort, et appelée la mère des dieux. Quand il tonne, c'est
au dire des habitans, Dabaiba, qui est en colère.
DÉLUGE. Les Brésiliens racontent qu'un étranger fort puissant, et qui

haïssait extrêmement leurs ancêtres, les fit tous périr par une violente
inondation, excepté deux, qu'il conserva pour faire de nouveaux
hommes.
Les Mexicains prétendent que Dieu avait fait de terre un homme et une
femme, et que ces deux modèles de la race humaine étant allé se
baigner, perdirent leur forme dans l'eau. Dieu la leur rendit par le
moyen d'un mélange de métaux. Leurs descendans, étant tombés dans
l'oubli de leur devoir, en furent punis par un déluge, qui les détruisit, à
l'exception d'un prêtre nommé Tezpi, qui s'était mis avec sa femme et
ses enfans dans un grand coffre de bois, où il avait aussi rassemblé
quantité d'animaux et d'excellentes semences. Après l'abaissement des
eaux, il avait lâché un oiseau nommé Aura, et plusieurs autres
successivement. Le plus petit, et celui que les Mexicains estiment le
plus par la variété de ses couleurs, revint avec une branche dans son
bec.--V. à l'article de Passaconaoua un récit différent d'après les livres
peints.
ESPRITS. Les Chrystinaux s'imaginaient que lorsqu'un homme est
enterré sans qu'on place à côté de lui tout ce qui lui a appartenu, son
esprit revêt une forme humaine, et se montre sur les arbres les plus
voisins de sa cabane, ne prenant de repos qu'après que les objets qu'il
réclame ont été déposés dans sa tombe.
ÉTERNITÉ. Les Virginiens regardaient le cours perpétuel des fleuves
comme le symbole de l'éternité de Dieu, et dans cette idée, leur
offraient des sacrifices.
JONGLEURS. Les Illinois et les peuples du sud ont des prêtres fort
habiles, et d'autant plus redoutés que l'on croit qu'ils peuvent faire
mourir un homme, fût-il à 200 lieues de distance. Ces fourbes font une
figure d'homme qui représente leur ennemi, et lui décochent une flèche
dans le coeur: l'homme représenté par cette image, a infailliblement,
selon eux, ressenti l'effet de dette blessure. Le même préjugé régnait en
Europe au moyen âge: j'en trouve un exemple remarquable dans
l'histoire d'Angleterre.
JOUANAS, prêtres de Floride. Voyez ce que je dis d'Iarva au chapitre

des Paraoustis.
JOUKESKA, le premier des bons génies, ou le soleil, selon les
sauvages du Nord.
JUBILÉ. Les Mexicains avaient une espèce de jubilé, de quatre en
quatre ans, durant lequel ils croyaient obtenir le pardon de leurs fautes.
Des jeunes gens des plus lestes et des plus vigoureux se défiaient à la
course. Il s'agissait de monter sans reprendre haleine, au sommet d'une
montagne, où était bâti le Temple de Tescalipuca, dieu de la pénitence.
Celui qui arrivait le premier recevait les plus grands honneurs, et le
privilège d'enlever les viandes sacrées.
KICHTAN, l'être suprême, selon les premiers sauvages de la Nouvelle
Angleterre, a créé le monde et tout ce qu'il contient. Après la mort, les
hommes vont frapper à la porte de son palais. Il reçoit les bons; mais il
dit aux méchans: Retirez-vous, il n'y a point ici de place pour vous.
KITCHI-MANITOU, déité des sauvages du Canada, à laquelle ils
attribuaient tout le bien. V. Matchi-Manitou.
KIWASA, dieu des Virginiens. Ils le représentaient avec un calumet,
auquel ils mettaient le feu. Un prêtre, caché derrière l'idole, aspirait le
tabac, è la faveur de l'obscurité dont il s'environnait. Kiwase
apparaissait quelque fois, en personne, à ses adorateurs, sous la figure
d'un bel homme, avec, sur un côté de la tête, une touffe de cheveux qui
lui descendait jusques aux pieds. Il se rendait au Temple, y fesait
quelques tours dans une grande agitation, et retournait au ciel, quand on
lui avait envoyé huit prêtres pour savoir sa volonté.
KUPAY, nom du démon chez les Péruviens. Quand ils prononçaient ce
nom, ils crachaient à terre en signe d'exécration.
LAÏCA, nom de fée au Pérou. Elle était bienfaisante, au lieu que la
plupart des magiciens se plaisaient à
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